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Succès des inhibiteurs du SGLT2 dans l’ insuffisance cardiaque avec une fraction d’ éjection réduite

EMPEROR-Reduced



L’ étude EMPEROR-Reduced a été conçue pour évaluer les effets de l’ empagliflozine 10 mg une fois par jour (par rapport au placebo) chez des patients souffrant d’ insuffisance cardiaque et de fraction d’ éjection réduite, avec ou sans diabète, qui ont déjà reçu tous les traitements appropriés de l’ insuffisance cardiaque.
Le principal critère d’ évaluation était la mort cardiovasculaire ou l’ hospitalisation due à une insuffisance cardiaque. Les critères d’ évaluation secondaires comprenaient les effets indésirables sur les reins, définis comme une dialyse chronique ou une transplantation rénale ou une réduction durable du taux de filtration glomérulaire estimé (eGFR).
En ajustant l’ aptitude basée sur les taux sériques de peptides natriurétiques à la fraction d’ éjection de la substance de départ, l’  étude a donné la préférence aux patients à haut risque qui n’ étaient pas bien représentés dans les études précédentes.
L’ étude a porté sur 3730 patients souffrant d’ insuffisance cardiaque et d’ une fraction d’ éjection ventriculaire gauche de 40 % ou moins, avec ou sans diabète. Les patients ont reçu au hasard 10 mg d’ empagliflozine ou un placebo une fois par jour.

EMPEROR-Reduced répond au critère principal

Au cours d’ un suivi médian de 16 mois, le critère d’ évaluation principal est apparu chez 361 patients du groupe empagliflozine et 462 patients du groupe placebo (hazard ratio (HR) 0,75 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,65-0,86 ; p < 0,0001). L’ empagliflozine a réduit le nombre total d’ hospitalisations pour insuffisance cardiaque (HR 0,70 ; 95% CI 0,58-0,85 ; p < 0,001).
Des effets indésirables sur la fonction rénale sont apparus chez 30 patients du groupe empagliflozine et 58 patients du groupe placebo (HR 0,50 ; 95 % IC 0,32-0,77 ; p < 0,01).
Les infections urogénitales non compliquées ont été plus fréquentes dans le groupe empagliflozine (1,3 % contre 0,4 %), mais l’ incidence de l’ hypotension, de la déplétion volumique et de l’ hypoglycémie était similaire dans les deux groupes.

Nouvelle norme de soins

Le Dr Milton Packer, chercheur principal au Baylor University Medical Centre de Dallas, au Texas, a déclaré : « L’ empagliflozine a réduit le risque d’ insuffisance cardiaque grave de 30 % et le risque d’ insuffisance rénale grave de 50 %. Cette étude étend le bénéfice des inhibiteurs du SGLT2 aux patients à haut risque et montre pour la première fois un bénéfice significatif sur le résultat rénal chez les patients souffrant d’ insuffisance cardiaque. » Le Dr Packer a poursuivi : « Sur la base des résultats combinés de notre étude (ainsi que de l’ étude antérieure sur la dapagliflozine), nous pensons que l’ inhibition du SGLT2 par l’ empagliflozine et la dapagliflozine deviendra désormais une nouvelle norme de soins pour les patients souffrant d’ insuffisance cardiaque et présentant une fraction d’ éjection réduite. »

Prof. em. Dr. Dr. h.c. Walter F. Riesen

riesen@medinfo-verlag.ch

la gazette médicale

  • Vol. 9
  • Ausgabe 6
  • November 2020