En cas de migraine, le système nerveux central réagit de manière hypersensible aux stimuli et le neurotransmetteur CGRP (Calci- tonin-Gene-Related Peptide) joue un rôle central dans l’   apparition de la douleur. La migraine est souvent familiale, mais il n’   existe pas de localisation exacte des gènes. Chez les personnes migraineuses, les stimuli sensoriels tels que la lumière, le bruit ou les odeurs sont perçus de manière plus intense. C’   est pourquoi les personnes atteintes se retirent dans des endroits sombres et calmes. Les déclencheurs de la migraine sont multifactoriels, le mode de vie, l’   environnement, la génétique et la sensibilité neurobio- logique jouant un rôle. Les facteurs déclencheurs sont le stress et le manque de sommeil, la déshydratation et les repas irréguliers, les changements de temps et la surcharge de stimuli, c’   est-à-dire la lumière, les bruits et les odeurs.

La migraine – une maladie neurologique sérieuse qui concerne particulièrement les femmes

Le professeur Andreas Gantenbein, spécialiste en néologie FMH chez ZURZACH Care, souligne que la migraine, bien qu’   elle soit parfois assimilée à un trouble psychique, n’   en est pas un, mais qu’   il s’   agit de l’   une des neurologiques les plus fréquentes et les plus invalidantes au monde. En Suisse, près d’   un million de personnes sont concernées, dont environ 70 à 80 % de femmes.

Les symptômes typiques sont des maux de tête unilatéraux ou bilatéraux, des nausées, une sensibilité à la lumière et au bruit ainsi qu’   un comportement de repli sur soi. Le professeur Gantenbein distingue différentes formes de migraine – épisodique, chro- nique, avec ou sans aura. Il souligne que les fluctuations hormonales chez les femmes ont une influence essentielle sur la fréquence et la gravité des crises. Bien que la migraine soit généralement prédisposée génétiquement, elle peut évoluer au cours de la vie – par exemple en raison d’   une grossesse, de changements hormonaux ou de l’   âge. Pour le diagnostic, un journal détaillé des céphalées est essentiel, notamment pour faire la distinction avec d’   autres formes de céphalées. Ce carnet de suivi des maux de tête joue également un rôle important dans le contrôle de l’   efficacité du traitement.

Le professeur Gantenbein souligne que, malgré les traitements modernes, il n’   est pas toujours possible d’   obtenir des résultats satisfaisants. Malgré les options de traitement, de nombreuses patientes ne bénéficient toujours pas d’   une prise en charge optimale, que ce soit en raison d’   une insuffisance d’   évaluation médicale, de traitements inadaptés ou de l’   absence de perception de la maladie comme une charge chronique grave. Le défi consiste donc à trouver des solutions sur mesure. Il s’   agit d’   identifier les facteurs déclencheurs de la migraine, de rendre les nouvelles thérapies plus accessibles et de développer les soins en tenant compte du genre.

Hormones et migraines: cycliques, complexes et souvent sous-estimées

La Dre Lea Köchli, spécialiste en gynécologie FMH chez le centre de santé pour femmes à Zurich, constate chaque jour dans son cabinet à quel point les migraines peuvent être liées au cycle menstruel, à la contraception hormonale, à la grossesse ou à la ménopause. Souvent, les migraines apparaissent pour la première fois à la puberté et restent pour de nombreuses femmes une affection récurrente déclenchée par les hormones pendant des années. Les migraines menstruelles et les migraines associées au cycle sont particulièrement fréquentes. Les contraceptifs hormonaux peuvent déclencher ou aggraver les migraines. Adaptés individuellement, les cycles longs, les pilules sans œstrogènes ou les options locales comme les stérilets hormonaux peuvent être une alternative judicieuse. La grossesse entraîne généralement une amélioration, tandis que l’   allaitement, grâce au repos hormonal, soulage également de nombreuses femmes. En revanche, pendant la périménopause, des taux d’   œstrogènes instables entraînent souvent une recrudescence ou une première manifestation des migraines.

Pour poser le diagnostic, tenir un journal des migraines combiné à un suivi du cycle est un outil essentiel. Cela permet d’   identifier les déclencheurs hormonaux, de documenter le déroulement du traitement et de mettre en évidence les schémas. Dans le cadre de la thérapie, il s’   agit de comprendre la dynamique hormonale et de développer des stratégies individuelles – p. ex. modulation hormonale ciblée, pilule dans le cycle long ou complément par des progestatifs à la ménopause.

La Dre Köchli souligne que les migraines d’   origine hormonale sont encore trop peu prises en compte, que ce soit par les médecins de famille ou les gynécologues. Une anamnèse ciblée est pourtant la clé. En posant des questions à la patiente, on peut identifier la maladie et la traiter de manière ciblée. L’   appel de la Dre Köchli: la migraine hormonale devrait faire partie intégrante de toute anamnèse médicale chez les femmes en âge de procréer – pour un traitement personnalisé et efficace.

D’    après un communiqué de presse de HERHEALTH.ch c/o Iaculis GmbH, Zurich