Actualité Concrès

Congrès d’ automne de la SSMIG à Saint-Gall 2025

Comprendre la maladie de Parkinson



Lors du congrès d’automne 2025 de la SSMIG, le Pr Georg Kägi, Médecin-chef et directeur du centre pour la maladie de Parkinson et les troubles moteurs à l’Hôpital de l’Île à Berne, a présenté les dernières découvertes en matière de physiopathologie, de diagnostic et de traitement de la maladie de Parkinson. Son exposé a montré la diversité de la maladie et souligné l’importance d’un traitement individualisé.

De la phase prodromique au diagnostic

La maladie de Parkinson commence souvent plusieurs décennies avant le diagnostic proprement dit. Selon le Prof. Kägi, des symptômes tels que la constipation, l’hyposmie, les troubles du comportement pendant le sommeil paradoxal ou la dépression apparaissent pendant la phase prémotrice. Ce n’est que plus tard que les signes moteurs classiques apparaissent: bradykinésie, rigidité et tremblements de repos.

Le diagnostic clinique continue de s’appuyer sur les critères de la MDS (Movement Disorder Society). Pour que le syndrome de Parkinson soit cliniquement confirmé, une bradykinésie associée à une rigidité et/ou des tremblements doit être présente. Des critères supplémentaires tels qu’une réponse significative à la L-Dopa, des dyskinésies ou une perte de l’odorat augmentent la fiabilité du diagnostic. Néanmoins, selon Kägi, le taux d’erreurs de diagnostic reste d’environ 10 % au cours des deux premières années.

Un tableau clinique hétérogène

«La maladie de Parkinson n’est pas une seule maladie, mais plusieurs», a souligné Kägi. Deux tiers des personnes touchées présentent des tremblements, un tiers n’en présente pas. L’évolution peut être lente ou rapide, les symptômes peuvent être principalement moteurs ou non moteurs. Des facteurs génétiques et environnementaux influencent également le tableau clinique.

Environ 15 % des patients présentent une cause génétique ou un gène à risque. Les mutations les plus fréquentes sont celles des gènes GBA1 (environ 10 %), LRRK2 (3 %) et PRKN (1 %). Lorsque la maladie se déclare avant l’âge de 50 ans, la proportion de formes génétiques augmente jusqu’à 27 %, en particulier en cas d’antécédents familiaux positifs.

Nouvelles classifications et biomarqueurs

La recherche évolue vers un diagnostic biologique. Selon les critères SynNeurGe (Lancet Neurol 2024), les syndromes parkinsoniens seront à l’avenir classés en fonction des dépôts de synucléine et de la détection de modifications neurodégénératives. Selon Kägi, les biomarqueurs – provenant par exemple du liquide céphalo-rachidien, du sang ou de l’imagerie – deviennent de plus en plus sensibles et spécifiques.

Les symptômes non moteurs au premier plan

De nombreuses personnes touchées souffrent davantage de symptômes non moteurs que de tremblements ou de rigidité. Les troubles du sommeil, les sautes d’humeur, la fatigue, les douleurs ou les troubles autonomes affectent considérablement leur qualité de vie. Une évaluation (Neurology 2013) montre que les fluctuations, l’humeur, la salivation et les troubles du sommeil comptent parmi les symptômes les plus fréquents et les plus invalidants du point de vue des patients.

Traitement médicamenteux – adapté individuellement

La base du traitement reste la lévodopa en association avec un inhibiteur de la décarboxylase. Des agonistes de la dopamine, des inhibiteurs de la MAO-B ou des inhibiteurs de la COMT peuvent être utilisés en complément.

Selon Kägi, il est important de commencer rapidement un traitement combiné et d’adapter la posologie aux fluctuations quotidiennes. Dès l’apparition de fluctuations de l’effet, des substances supplémentaires doivent être rapidement ajoutées afin de lisser les variations motrices.

Lorsque les comprimés ne suffisent plus

Des critères clairs s’appliquent aujourd’hui aux maladies à un stade avancé: plus de cinq doses de L-Dopa par jour, plus de deux heures de temps «off» ou plus d’une heure de dyskinésies invalidantes par jour justifient un traitement assisté par un dispositif.

Parmi les options disponibles, on trouve:
• La stimulation cérébrale profonde (DBS): adaptée aux fluctuations motrices chez les personnes âgées de moins de 70 à 75 ans, efficace contre les tremblements, la rigidité et l’akinésie.
• Thérapies par pompe: la pompe à apomorphine et le Duodopa (gel intestinal à base de lévodopa) permettent une administration continue du principe actif.
• Ultrasons focalisés guidés par IRM (MRgFUS): une méthode mini-invasive pour la destruction ciblée des structures dopa-sensibles.

Le MRgFUS est actuellement autorisé pour le traitement unilatéral des symptômes moteurs. Une nouvelle étude a montré que plus de 80 % des patients traités ont obtenu une amélioration significative sans perte cognitive. En juillet 2025, la FDA a également approuvé l’utilisation bilatérale de cette technique, ce qui constitue une avancée importante dans le traitement interventionnel de la maladie de Parkinson.

Perspectives

Le professeur Kägi a conclu en soulignant que la thérapie est de plus en plus personnalisée. L’avenir réside dans une combinaison d’expérience clinique, de biomarqueurs et de connaissances génétiques. L’objectif est de «traiter le bon patient au bon moment avec la bonne thérapie».

Conclusion pour la médecine générale:

Les médecins généralistes jouent un rôle central dans le dépistage précoce et la prise en charge à long terme des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les symptômes atypiques, les troubles non moteurs et les changements dans la réponse au traitement doivent donner lieu à une orientation précoce vers un centre spécialisé.

red

la gazette médicale

  • Vol. 14
  • Ausgabe 7
  • Dezember 2025