L’urée en tant qu’agent dermatologique dans la pratique clinique

L’urée est importante en dermatologie à deux égards : en premier lieu, elle joue un rôle physiologique clé dans le maintien de l’hydratation de la peau et, en second lieu, elle est utilisée depuis plus d’un siècle dans différentes préparations topiques et concentrations pour traiter diverses maladies cutanées. L’une des premières utilisations de l’urée a été le traitement topique des plaies en raison de ses propriétés antibactériennes et protéolytiques. Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l’urée est devenue l’un des hydratants et kératolytiques les plus courants, utilisé pour traiter la xérose, la dermatite atopique, l’ichtyose et le psoriasis.

Dans la seconde moitié du 20ème siècle, l’importance de l’urée dans le traitement des plaies a diminué, car elle a été supplantée par le développement de médicaments plus spécifiques et plus efficaces, tandis que son utilisation comme hydratant et agent kératolytique est devenue plus populaire. Plusieurs études ont été menées sur l’utilisation de l’urée dans le traitement de la xérose, de la dermatite atopique, de l’ichtyose, du psoriasis et d’autres maladies, les faibles concentrations étant généralement utilisées sur le visage et le corps comme émollient général, tandis que les concentrations plus élevées étaient utilisées pour les zones de peau épaissie ou les ongles, ou lorsqu’une action rapide et kératolytique était nécessaire (1, 2). Un autre domaine d’intérêt croissant a été l’association de l’urée avec d’autres principes actifs, tels que les corticostéroïdes topiques (3, 4) et les antifongiques (5), afin d’améliorer leur pénétration dans la peau.

Des études modernes révèlent d’autres propriétés inattendues de l’urée. Dans des modèles murins de dermatite atopique, il a été rapporté que l’urée agit comme un régulateur de gènes qui influencent la différenciation des kératinocytes, la synthèse des lipides et la production de peptides antimicrobiens, ce qui conduit à une amélioration de la fonction de barrière de perméabilité et probablement à une défense antimicrobienne (6). En outre, un essai contrôlé randomisé a montré que les produits contenant de l’urée accélèrent la réparation de la barrière après une irritation induite par des tensioactifs et protègent contre d’autres irritations en cas d’exposition répétée (7).

Plus récemment, l’utilisation de nouvelles thérapies systémiques ciblées (par exemple, les inhibiteurs de multikinases) en oncologie a entraîné l’apparition de nouveaux effets secondaires dermatologiques. L’un de ces effets est la réaction cutanée mains-pieds, caractérisée cliniquement par une hyperkératose douloureuse. Une étude randomisée menée sur des patients atteints d’un carcinome hépatocellulaire avancé et traités par sorafénib a montré que les préparations à base d’urée étaient capables de contrôler et de prévenir avec succès cet effet secondaire (8).

En résumé on peut dire que malgré la mise sur le marché continue de nouveaux ingrédients et de nouvelles formulations, l’urée reste l’une des molécules les plus efficaces et les plus sûres pour le traitement/la prévention de certaines maladies de la peau, en raison de ses nombreuses propriétés moléculaires et fonctionnelles, associées à une faible toxicité et à des effets secondaires limités.

Source : Verzì AE et al. History of urea as a dermatological agent in clinical practice. Int J Clin Pract 2020; 74:e13621. https://doi.org/10.1111/ijcp.13621

Prof. Dr. Dr. h.c. Walter F. Riesen

riesen@medinfo-verlag.ch

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Bilan d’ un projet de déprescription en EMS

Les résidents d’établissements médico-sociaux (EMS) sont très fréquemment polymédiqués, une situation à laquelle de nombreux professionnels se sont plus ou moins résignés. Simplifier les traitements médicamenteux sans péjorer la situation des résidents est pourtant possible : dans les EMS vaudois et fribourgeois, deux essais cliniques ont testé des interventions de déprescription basées sur la collaboration interprofessionnelle.

Abstract: Residents of medical-social institutions (EMS) are often polymedicated, a situation to which many professionals have more or less resigned themselves. However, it is possible to simplify drug treatments without worsening the situation of residents: in the EMS of the cantons of Vaud and Fribourg, two clinical trials have tested deprescribing interventions based on interprofessional collaboration.
Key Words: Medical-social institutions, polymedication, deprescribing

Les résidents d’ établissements médico-sociaux (EMS) sont majoritairement de grands consommateurs de médicaments : en Suisse, plus de 80 % d’  entre eux reçoivent régulièrement cinq traitements ou plus (1), une situation commune à de nombreux pays (2). Bien que souvent nécessaire pour la prise en charge des situations cliniques complexes, cette polymédication expose néanmoins les patients concernés à de nombreux problèmes potentiels, souvent issus d’ interactions médicamenteuses. La polymédication est ainsi associée à un plus grand risque de chute ou d’ hospitalisation, ainsi qu’ à une mortalité augmentée (3, 4).

Les patients âgés reçoivent également de nombreux médicaments potentiellement inappropriés (MPI), des traitements dont la balance bénéfice/risque est défavorable dans leur tranche d’ âge : 50 % des résidents d’ EMS en Suisse recevaient ainsi au moins un MPI chaque trimestre en 2016 (1). La déprescription, «le processus de retrait d’ un médicament inapproprié […] dans le but de réduire la polymédication et d’ améliorer les résultats de santé», (adapté de (5)) représente ainsi un outil puissant permettant de réduire à la fois la polymédication et l’ utilisation des MPI, et ainsi d’ améliorer de nombreux outcomes cliniques.(6, 7).

Le projet OLD-NH

Dans les EMS de Vaud et de Fribourg, la collaboration entre infirmières, médecins et pharmaciens est structurée par un programme d’ assistance pharmaceutique (PAP) centré sur une méthodologie de cercle de qualité. Ce PAP a créé un contexte de coopération interprofessionnelle favorable à l’ étude d’ interventions de déprescription dans ces EMS. Le projet Opportunities and Limits to Deprescribing in Nursing Homes (OLD-NH), financé par le Programme National de Recherche 74 « Système de santé » du Fond national suisse, a ainsi été lancé en 2016. Ce projet visait à tester deux interventions complémentaires de déprescription ciblant l’ utilisation des MPI, l’ une au niveau des EMS, l’ autre au niveau de leurs résidents.

Des MPI largement utilisés

Avant de tester ces interventions, une analyse épidémiologique de l’ utilisation des MPI dans 166 EMS vaudois et fribourgeois a été réalisée (8). Cette analyse a utilisé les données récoltées en routine pour le suivi des PAP, entre 2014 et 2018. Les MPI ont été identifiées en combinant deux listes validées, les critères du Norwegian General Practice-Nursing Home (NORGEP-NH) et la liste de Beers 2015 (9, 10). L’ utilisation des MPI a été quantifiée avec le système de Defined Daily Dose (DDD) de l’ OMS.

La polymédication était élevée en 2014, les EMS délivrant une médiane de 7.4 DDD par résident moyen et par jour (DDD/res) ; 2.4 de ces DDD/res étaient potentiellement inappropriés. Au cours des cinq années analysées, la polymédication a globalement augmenté (+ 0.087 DDD/res chaque année, p = 0.01), mais l’ utilisation des MPI a diminué (-0.033 DDD/res chaque année, p = 0.001). Bien que statistiquement significative, cette réduction n’ est probablement pas cliniquement pertinente, étant donnée l’ utilisation initiale élevée de MPI : à ce rythme, il faudrait en effet 36 ans pour réduire de moitié l’ utilisation de ces traitements potentiellement problématiques.

Les résidents et les professionnels sont prêts à déprescrire

En parallèle à l’ analyse épidémiologique, deux études qualitatives ont exploré la perception que les résidents, leurs proches et les professionnels en EMS ont de la déprescription. La conclusion principale tirée de ces études, résumée dans une publication précédente (11), est que les résidents aussi bien que les professionnels sont prêts à tenter de déprescrire certains traitements dont le bénéfice est devenu discutable ; il est à noter que les résidents se sont dits particulièrement sensibles à l’ avis de leur médecin, sur lesquels ils se reposent pour ce genre de décisions.

Deux interventions pour déprescrire

La littérature montre que les interventions de déprescription les plus bénéfiques sont celles du type « revue de médication » (6, 7). Ces revues sont toutefois coûteuses à mettre en œuvre car elles nécessitent beaucoup de temps et du personnel spécialisé (p.ex. pharmacien clinicien, gériatre). Dans les EMS vaudois et fribourgeois, les cercles de qualité interprofessionnels sont actifs depuis de nombreuses années et ont montré un bénéfice important sur la consommation en médicaments (12, 13). Le premier essai clinique conduit dans le cadre d’ OLD-NH a donc évalué si une intervention du type cercle de qualité, à mi-chemin entre revue de médication et intervention éducative, peut permettre de réduire l’ utilisation des MPI.

Cet essai randomisé a eu lieu entre 2018 et 2019 dans 56 EMS vaudois et fribourgeois. Les établissements alloués au groupe intervention mettaient en œuvre un consensus de déprescription interne à l’ établissement. Ce consensus, établi lors d’ une séance de cercle de qualité regroupant médecins et infirmières et animée par le pharmacien, portait sur plusieurs classes thérapeutiques proposées par ce dernier (p.ex. IPP, antihypertenseurs, spasmolytiques urinaires). Le consensus était ensuite mis en œuvre selon les modalités définies lors de la séance.

Dans les 26 EMS du groupe intervention, la consommation de certains MPI a diminué significativement, en particulier pour les classes thérapeutiques présentant des risques à long terme, comme les IPP (14). L’ effet n’ était par contre pas significatif sur les MPI posant des problèmes plus aigus, comme les benzodiazépines. L’ intervention n’ a pas eu d’ effet sur le nombre de chutes ou l’ utilisation de mesures de contention physiques. Les analyses statistiques sur la mortalité et les hospitalisations sont contradictoires et différentes entre les EMS gériatriques et psychogériatriques, ce qui rend leur interprétation clinique difficile.

Le second essai clinique a eu lieu dans sept EMS, un an après la mise en œuvre de leur consensus de déprescription (15). Il visait à savoir si l’ ajout de revues de médications individuelles était pertinent dans ce contexte. Soixante-deux résidents y ont pris part ; chez les 30 alloués aléatoirement au groupe intervention, le pharmacien effectuait une revue de médication, dont les résultats étaient ensuite discutés avec les médecins et infirmières pour établir ensemble un plan de modification du traitement. L’ effet sur les participants était ensuite suivi durant quatre mois.

Même si cette intervention individuelle de déprescription n’ a pas diminué le nombre de MPI prescrits, elle en a réduit de manière significative les doses utilisées (incidence rate ratio 0.763, IC95 [0.594 ; 0.979], p = 0.033), en particulier pour les médicaments chroniques (IRR 0.716, IC95 [0.546 ; 0.938], p = 0.015). Aucun effet néfaste n’ a été observé sur les décès, hospitalisations, chutes et l’ utilisation de moyens de contention physique. La qualité de vie a étonnamment augmenté dans les deux groupes, avec une différence non-significative en faveur du groupe contrôle.

Implémentation

Ce type d’ interventions complexes, faisant collaborer plusieurs intervenants, sont souvent difficiles à transposer dans des contextes différents ou à pérenniser une fois les études cliniques terminées. Les deux essais cliniques ont donc été complétés par une évaluation de leur implémentation, qui visait à comprendre les facteurs favorisant ou empêchant une telle démarche.

Les analyses sont encore en cours, mais le point central relevé par les différents acteurs impliqués (médecins, infirmières, pharmaciens) est l’ importance de la collaboration interprofessionnelle. Chaque profession apporte en effet un jeu de compétences spécifique, dont la mise en commun permet une prise en charge optimale des besoins des résidents.

La meilleure preuve de l’ intérêt de la démarche pour les professionnels impliqués est que les interventions testées durant les essais cliniques ont persisté au-delà de la fin du projet dans plusieurs EMS, malgré l’ absence de rémunération spécifique pour ce genre de prestations.

Conclusion

Le projet OLD-NH a démontré que déprescrire en EMS est possible avec la collaboration de tous les professionnels impliqués. Les deux essais cliniques ont confirmé que les interventions de déprescription testées peuvent réduire l’ utilisation de MPI dans les EMS. Il reste à évaluer l’ impact à long terme de ce type d’ intervention sur la santé, le bien-être et la satisfaction des résidents. Une extension de la démarche à tous les EMS vaudois, prévue dans les années à venir à la suite d’ une phase pilote actuellement en cours, permettra de répondre à cette question.

Copyright Aerzteverlag medinfo AG

Dr Damien Cateau

Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté)
Université de Lausanne
Rue du Bugnon 44
1011 Lausanne

damien.cateau@unisante.ch

Dre Anne Niquille

Pharmacienne cheffe adjointe,
Pharmacie d’ Unisanté
Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté)
Université de Lausanne
Rue du Bugnon 44
1011 Lausanne

anne.niquille@unisante.ch

Les auteurs n’ ont pas de conflit d’ intérêts à déclarer, hormis le fait qu’ ils étaient les investigateurs principaux du programme OLD-NH qui est résumé dans l’ article.

◆ Les médicaments potentiellement inappropriés représentent une part importante des traitements prescrits aux résidents d’ EMS.
◆ Définir, en équipe interprofessionnelle, un consensus de déprescription au sein d’ une institution permet de réduire l’ utilisation de certains traitements inappropriés, comme les IPP.
◆ L’ effet d’ optimisation de traitement issu de cette approche institutionnelle est complété par une approche interprofessionnelle centrée sur certains résidents complexes.

1. Schneider RR, D.; Blozik, E.; Früh, M.; Signorell, A.; Meier, C.; Schwenkglenks, M. Drug prescription patterns, polypharmacy and potentially inappropriate medication in Swiss nursing homes: A descriptive analysis based on claims data. Swiss Med Wkly. 2019;149(39-40).
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Lorsque la COVID-19 atteint le quatrième âge

La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) touche de façon disproportionnée la population âgée et met à l’épreuve les Etablissements Médico-Sociaux (EMS). Les hôpitaux étant en crise, avec peu de traitements spécifiques disponibles pendant les premières vagues, il a été souvent décidé de garder les résidents infectés dans leur lieu de vie et de ne pas les transférer à l’hôpital. Les cliniciens responsables de ces patients doivent donc prendre des décisions thérapeutiques. Cette revue résume les traitements à considérer aujourd’hui chez les patients dans les EMS.

Abstract: The coronavirus disease 2019 (COVID-19) is disproportionately affecting the elderly population and is putting a strain on Medical and Social Establishments (EMS). With hospitals in crisis, and with few specific treatments available during the first waves, it was often decided to keep infected residents in their homes and not transfer them to hospital. Clinicians responsible for these patients must therefore make treatment decisions. This review summarises the treatments to be considered today for patients in EMS.
Key Words: Coronavirus disease 2019 (COVID-19), Medical and Social Establishments

Introduction

La pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a mis à mal le système de santé. Au niveau mondial, les premières mesures prises pour alléger la charge hospitalière comprenaient la suspension des chirurgies électives (1), la télémédecine (2) et le maintien des résidents infectés dans les Etablissements Médicosociaux (EMS) (3). La population gériatrique a été touchée de manière disproportionnée par la pandémie. Il y a eu transmission de la COVID-19 au sein même des EMS (4) et l’  âge avancé est un facteur important de mauvaise évolution, voire de mortalité (5, 6). De nombreux EMS ont traité leurs résidents sur place, sans les transférer dans des milieux peu adaptés comme les soins intensifs. Certains ont même instauré des équipes mobiles ou des infrastructures spéciales (3, 4). Face à la pandémie qui dure, la recherche a montré de nouvelles options thérapeutiques.
Cette revue se focalise sur les traitements adaptés aux personnes âgées qui pourraient être utilisés en dehors d’ un contexte hospitalier.

Traitements

En prévention :

Anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2
Un essai clinique a montré une diminution de 81% du taux d’ infection symptomatique à SARS-CoV2 lors d’ administration de casirivimab et imdevimab (REGEN-COV) dans les 96 heures après un diagnostic de COVID-19 chez une personne vivant sous le même toit (1.5% versus 7.8%, p<0.001). Une dose de 1200 mg de REGEN-COV (600 mg casirivimab et 600 mg imdevimab) était administrée par voie sous-cutanée. Ce traitement était bien supporté, la plupart des participants n’ ayant aucun effet secondaire ou des effets secondaires mineurs (7). Notons que dans cette étude, la population âgée de >65 ans était peu représentée (10%).
Ce traitement n’ est actuellement pas approuvé par Swissmedic dans cette indication.

En phase précoce:

Glucocorticoïdes inhalés
Deux essais cliniques ont montré un effet positif des glucocorticoïdes inhalés en stade précoce sur l’ évolution de la COVID-19 sans réduction de la mortalité.

L’ étude STOIC a montré une diminution du nombre d’ hospitalisations ou de traitements d’ urgence de 14% chez les patients recevant le traitement habituel à 1% chez les patients sous budésonide inhalé (p=0.004). Le nombre de patients à traiter (NNT) pour prévenir une hospitalisation ou traitement d’ urgence était de 8 (8).

L’ étude PRINCIPLE a montré une diminution du temps de récupération de 15 jours dans le groupe contrôle à 12 jours chez les patients sous budésonide inhalé. Cette étude n’ a pas montré de réduction du risque d’ hospitalisation ou de décès à 28 jours par rapport aux soins habituels (9). Au vu d’ un certain bénéfice et d’ une bonne tolérance, le budésonide inhalé 800 µg 2x/jour est recommandé par la Société suisse d’ infectiologie (SSI) comme option de traitement ambulatoire chez les patients présentant une toux sèche, en début d’ évolution et ce, jusqu’ au soulagement des symptômes (5-7 jours) (10). Notons toutefois que les populations âgées étaient peu représentées dans ces études.

Anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2
Une étude de phase 3 a montré une diminution du taux d’ hospitalisation/décès chez les patients traités par 2 dosages différents de REGEN-COV comparés au placebo. Le dosage de 1200 mg a montré une réduction de 70% du taux d’ hospitalisation/décès (1% versus 3,2%) et la dose de 2400 de 71% (1,3% versus 4,6%). Le NNT était de 28. Le temps médian jusqu’ à résolution des symptômes était de 4 jours plus court avec REGEN-COV (10 jours versus 14 jours ; p<0.001). Le traitement est bien toléré avec de rares effets indésirables de gravité modérée (<0.1% – 0.2%), notamment fièvre, frissons, urticaire, prurit, douleurs abdominales. Un seul épisode d’anaphylaxie a été rapporté durant l’ étude (11). Ces résultats sont similaires à ceux d’ une étude évaluant le sotrovimab, un nouvel anticorps monoclonal anti-SARS-CoV-2, montrant une réduction de 85% du risque d’ hospitalisation/décès. Le sotrovimab aurait l’ avantage théorique d’ être actif contre le variant omicron (12).

Le traitement de REGEN-COV ou de sotrovimab est administré en une seule dose intraveineuse [IV] sur 30 minutes (10). Il pourrait aussi être administré par voie sous-cutanée, mais ce n’ est pas recommandé car étudié uniquement pour la prévention/prophylaxie post-expositionelle (7, 12).

Les anticorps monoclonaux dirigés contre le SARS-CoV-2 sont recommandés par la SSI en phase précoce pour tout patient infecté par le SARS-CoV-2 et présentant des facteurs de risque de mauvaise évolution (tab. 1) (10, 13). Pour l’ instant, la perfusion se fait à l’ hôpital de jour, mais une administration à l’ EMS pourrait être envisageable après accord du médecin traitant en charge et des spécialistes en infectiologie.

Plasma convalescent
Une méta-analyse des études chez des patients hospitalisés a montré un bénéfice avec diminution de la mortalité chez les patients recevant du plasma convalescent. Le NNT pour prévenir un décès était calculé a 11. Un autre élément important pour la diminution de la mortalité était la transfusion précoce dans les 3 jours de l’ admission à l’ hôpital (14). Cependant, en ambulatoire, son utilisation est controversée avec une étude importante ne montrant pas d’ impact sur la mortalité (15) et une autre démontrant une diminution de la mortalité lors d’ une administration chez des patients âgés (≥ 75 ans) dans les 3 jours de l’ apparition des premiers symptômes (16).
A l’ heure actuelle, au vu de la disponibilité d’ anticorps monoclonaux pour la même indication, l’ utilisation de plasma convalescent en Suisse est réservée à des situations particulières (patients sévèrement immunosupprimés) et est effectuée en milieu hospitalier et dans le cadre d’ études cliniques.

La fluvoxamine est un anti-dépresseur, inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine. Un essai clinique a montré que son utilisation (100 mg 2x/j per os pendant 10 jours) dans les 7 premiers jours de symptômes chez des patients à risque de mauvaise évolution permet de diminuer de 68% le taux d’ hospitalisation/consultations prolongées aux urgences (16% versus 11%) (17). L’ utilisation de fluvoxamine n’ a pas eu d’ effet sur la mortalité. Le taux d’ effets indésirables était similaire entre les deux groupes. Cependant, l’ âge moyen des participants à l’ étude était de 50 ans (17). La sécurité de l’ emploi de fluvoxamine dans une population plus âgée et polymorbide est à vérifier au vu du risque important d’ interactions médicamenteuses avec la fluvoxamine qui est un puissant inhibiteur du cytochrome P450. La fluvoxamine n’ est aujourd’ hui pas recommandée par la SSI.

Le molnupiravir est un antiviral oral, analogue du ribonucléoside. L’ étude de phase 3 MOVe-OUT, a montré que l’ utilisation de molnupiravir chez des patients ambulatoires à risque de mauvaise évolution dans les 5 jours d’ une COVID légère ou modérée, a réduit le risque d’ hospitalisation/décès de 30 % par rapport au placebo (6.8% versus 9.7%, p=0.02) (18). Le traitement était bien toléré.

Le traitement a été approuvé par l’ Agence Européenne des médicaments (EMA : European Medicines Agency) et l’ Agence Américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA : Food and Drug Administration), mais en exprimant une retenue quant à son efficacité. A noter qu’ au Royaume-Uni, l’ utilisation de ce médicament, n’ est approuvé que dans le cadre d’ un essai clinique
(https://www.panoramictrial.org/). La Task Force Suisse COVID-19 ne s’ est pas encore prononcée sur l’ utilisation du molnupiravir.

En phase tardive :

Dexamethasone
L’ étude RECOVERY a démontré que le traitement par dexaméthasone orale à raison de 6 mg une fois par jour pendant 10 jours réduit de façon significative la mortalité à 28 jours mais uniquement chez les patients hospitalisés nécessitant une supplémentation en oxygène (19). Par contre, chez les patients non-hypoxiques, une méta-analyse montre que leur utilisation peut être néfaste (19, 20).
La dexamethasone fait partie du traitement standard des patients hypoxémiques hospitalisés avec une COVID-19. Il serait envisageable de l’ utiliser chez des résidents d’ EMS devenant oxygéno-dépendants et non-éligibles pour un transfert à l’ hôpital. L’ équipe en charge du patient devra peser le pour et le contre d’ un tel traitement au vu des effets secondaires de la dexamethasone, tels que les états confusionnels ou les décompensations diabétiques (21).

Autres traitements à considérer :

Thromboprophylaxie
La survenue d’ évènements thromboemboliques chez les patients atteints de COVID-19 a bien été démontrée. En milieu hospitalier, divers schémas de thromboprophylaxie à dosage standard et renforcé ont été adoptés. Sauf contre-indication absolue, les recommandations proposent une thromboprophylaxie par héparine sous-cutanée non fractionnée (HNF) deux ou trois fois par jour, héparine de bas poids moléculaire (HBPM) sous-cutanée une fois par jour ou fondaparinux, prophylaxie à adapter au poids des patients (22). En ambulatoire, la thromboprophylaxie reste un sujet débattu et certains experts proposent des algorithmes pour stratification du risque thromboembolique et évaluation de l’ introduction d’ un traitement (23). Une thromboprophylaxie par HBPM ou HNF en sous-cutané chez des cas sélectionnés pourrait être envisagée chez les résidents des EMS avec maladie sévère et/ou facteurs de risque thromboembolique.

Antibiothérapie
La surinfection ou co-infection bactérienne d’ une COVID-19 est rare (<10%) chez les patients hospitalisés (24). Cependant, l’ utilisation d’ antibiotiques est plus importante que les taux réels de co- et surinfection bactérienne sans diminuer la mortalité (25). De ce fait, l’ introduction d’ une antibiothérapie n’ est pas recommandée d’ emblée et reste à corréler à l’ évolution clinique.

Vitamine D
L’ effet immunomodulateur de la vitamine D et son rôle comme booster de l’ immunité innée contre le SARS-CoV-2 est sujet de controverse (26). Une méta-analyse de 3 études montre un certain bénéfice avec une diminution des admissions aux soins intensifs chez les patients recevant une supplémentation en vitamine D sans impact sur la mortalité. Cependant, l’ analyse est limitée par une hétérogénéité importante entre les études (27).

Chez les patients gériatriques, à risque de déclin fonctionnel, atteints de COVID-19, une supplémentation quotidienne en vitamine D est envisageable, compte tenu du potentiel effet bénéfique, bien que controversé, pour la santé musculo-squelettique chez ces patients souvent carencés.

Conclusions

La pandémie a conduit à une utilisation exagérée de traitements contre le SARS-CoV-2 en l’ absence d’ évidence. En tant que médecins, notre rôle est de traiter nos patients mais il est aussi de notre devoir de « primum non nocere ». Les thérapies expérimentales, non-approuvées ou insuffisamment étudiées ne doivent être utilisées que dans le cadre d’ études. Lors de l’ introduction de nouveaux traitements, il est important d’ être conscients de leurs indications, contre-indications et effets indésirables, et ceci encore d’ avantage chez des patients fragiles et polymorbides en EMS.

Abréviations :
ARDS Acute Respiratory Distress Syndrome
COVID-19 nouvelle maladie à coronavirus 2019
EMS Etablissements Médico-sociaux
NNT number needed to treat = nombre de patients à traiter pour prévenir
SSI Société Suisse d’Infectiologie
EMA European Medicines Agency
FDA Food and Drug Administration
HBPM Héparine de bas poids moléculaire
HNF Héparine non fractionnée

Elisavet Stavropoulou1, Dre Eve Rubli Truchard2,
Pr Oriol Manuel1, Dre Noémie Boillat-Blanco1
1 Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Service des maladies
infectieuses, Département de Médecine, Lausanne
2 Centre Hospitalier Universitaire Vaudois ; Service de gériatrie et
réadaptation gériatrique, Département de Médecine, Lausanne
noemi.boillat@chuv.ch

Copyright Aerzteverlag medinfo AG

Dre Noémie Boillat-Blanco

Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Service des maladies
infectieuses, Département de Médecine
Lausanne

noemi.boillat@chuv.ch

Elisavet Stavropoulou

Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Service des maladies
infectieuses, Département de Médecine
Lausanne

Les auteurs n’ ont aucun conflit d’ intérêts à déclarer.

◆ Chez les patients atteints de COVID-19 précoce avec des facteurs de risque de progression vers une maladie grave, un traitement par
anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2 est recommandé dans les
5 jours du diagnostic.
◆ La dexamethasone est indiquée uniquement en cas de COVID-19 hypoxique, sinon risque d’être néfaste. Les effets secondaires sont à prendre en compte dans la balance risques-bénéfices
◆ La co-infection/surinfection bactérienne est rare en cas de COVID-19 et l’administration d’antibiotiques n’est pas recommandée.
◆ Chez des patients atteints d’une maladie sévère ou avec des facteurs de risques thromboemboliques, une thromboprophylaxie par héparine de bas poids moléculaire doit être envisagée.

 

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Reanimationsentscheid – Lebenserhaltung ist als Begriff treffender als Lebensverlängerung

Aufgrund des brisanten Themas der Triage-Kriterien im Falle eines Versorgungsengpasses für intensivmedizinische Massnahmen ist der Bekanntheitsgrad der SAMW gestiegen. 2021 hat das Gremium der SAMW noch eine weitere medizinethische Richtlinie in die Vernehmlassung geschickt und publiziert. Das umfassende Thema Reanimationsentscheid wurde sorgfältig überarbeitet, so dass jetzt ein praxistaugliches und aufschlussreiches Papier vorliegt.

Jedes Leben endet in einem Kreislaufstillstand. Der Zeitpunkt ist unsicher, es geht um Wahrscheinlichkeiten, die sich oft im Verlauf einer bekannten Krankheit abzeichnen. Je fragiler und je älter ein Patient ist, desto wichtiger ist es, den Reanimationsentscheid zu thematisieren, insbesondere in «Schwellensituationen» z.B. Schub einer chronischen Erkrankung, Hospitalisation oder Übertritt ins Pflegeheim. Jede urteilsfähige Person hat das Recht, sich für oder gegen eine Reanimation auszusprechen. Sie kann Reanimationsbemühungen auch dann ablehnen, wenn aus medizinischer Sicht die Prognose günstig ist. Reanimationsmassnahmen, die aussichtslos sind, können hingegen nicht eingefordert werden.

In den letzten zehn Jahren hat der Anteil erfolgreicher Reanimationen mit gutem neurologischem Ergebnis sowohl im Spital als auch ausserhalb des Spitals signifikant zugenommen, im prähospitalen Setting von 8.5% auf 20% (mit initial schockbarem Rhythmus auf 40%). In derSchweiz liegen diesbezüglich keine verlässlichen Daten/Register vor. Trotz geographischen und epidemiologischen Unterschieden lassen sich aber die Erhebungen aus den USA, Australien und Deutschland zumindest ansatzweise auch auf unsere Verhältnisse übertragen. Sehr hilfreich ist, dass die Faktoren, welche eine statistisch relevante ungünstige Auswirkung auf das Ergebnis eines Reanimationsversuchs haben, ebenfalls vorliegen: Metastasierendes Karzinom oder hämatologisches Malignom, Anämie (Hk < 35%), mehr als zwei aktive Co-Morbiditäten, Alter > 75 Jahre, Beeinträchtigung mentaler Status und Einschränkungen bei Aktivitäten des täglichen Lebens (ausgenommen Menschen mit Behinderung) etc. Liegen mehrere Faktoren vor, erhöht sich das Risiko einer neurologischen Beeinträchtigung zusätzlich.

Aktuell wird bei den Patienten routinemässig und gewissenhaft bei Spital- oder Pflegeheimeintritt der Reanimations-Wunsch erfragt. In mancher Situation ist ein solches Gespräch (oft unter Zeitdruck auf der Notfallstation) für alle Beteiligten mehr belastend als Früchte tragend. Ich begrüsse daher sehr, dass die Richtlinien festhalten, dass wenn das Therapieziel eine Reanimation ausschliesst, das Thema Reanimation nicht explizit besprochen werden muss. Zahlreiche Studien zeigen, dass Reanimationsmassnahmen bei hochbetagten und fragilen Personen meist aussichtslos sind. Zudem existiert eine gute Evidenz, dass ein Grossteil der hochbetagten und fragilen Patienten am Lebensende palliative Massnahmen wünscht.

Der Hinweis, im Patientengespräch besser von einem «Reanimationsversuch» als von «Reanimation» und «lebenserhaltenden» anstelle von «lebensverlängernden» Massnahmen zu sprechen gefällt mir sehr gut. Diese sprachlichen Nuancen sind treffender und im Gespräch einfach praktisch umzusetzen.

Insgesamt möchte ich der SAMW zu diesen hilfreichen und praktischen Richtlinien gratulieren. Ich kann das Studium des 37 Seiten (ohne Anhang) starken Dokuments, welches für alle auf der Homepage der SAMW zur Verfügung steht oder als Broschüre bestellt werden kann, sehr empfehlen. Die Auseinandersetzung mit diesem komplexen Thema zeigt einmal mehr, wie nahe am Leben und aussergewöhnlich spannend unsere Aufgabe rund um die Patientenbetreuung sein kann.

Dr. med. Vera Stucki-Häusler
vera.stucki@hin.ch

Dr. med.Vera Stucki-Häusler

Aerzteverlag medinfo AG
Dr. med. Vera Stucki-Häusler
Seestrasse 141
8703 Erlenbach

stucki@medinfo-verlag.ch

Angeborene Herzfehler im Erwachsenenalter

Erwachsene mit angeborenen Herzfehlern sind eine rasch wachsende, neue und komplexe Patientengruppe in der Erwachsenenkardiologie. Auch nach erfolgreicher chirurgischer Reparatur der Herzfehler im Kindesalter sind diese Patienten nicht geheilt. Zu den häufigsten Komplikationen im Erwachsenenalter gehören die Herzrhythmusstörungen (vor allem das
atypische Vorhofflattern) und die infektiöse Endokarditis. Eine gute Patientenedukation trägt zur frühen Diagnose und Behandlung dieser Komplikationen bei und vermindert damit Morbidität und Mortalität. Gelegentlich werden Herzfehler erst im Erwachsenenalter entdeckt. Zu solchen Herzfehlern gehören die Vorhofseptumdefekte, die Aortenisthmusstenose und die kongenital korrigierte Transposition der grossen Arterien.

Abstract: Adults with congenital heart defects are a rapidly growing, new and complex patient group in adult cardiology. Even after successful surgical repair of heart defects in childhood, these patients are not cured. The most common complications in adulthood include cardiac arrhythmias (especially atypical atrial flutter) and infective endocarditis. Good patient education contributes to early diagnosis and treatment of these complications, thus reducing morbidity and mortality. Occasionally, heart defects are not discovered until adulthood. Such heart defects include atrial septal defects, aortic coarctation and congenitally corrected transposition of the great arteries.
Key Words: congenital heart defects, cardiac arrhythmias, infective endocarditis

Hintergrund und Übersicht

Angeborene Herzfehler sind die häufigsten Geburtsdefekte. Etwa 1/100 Lebendgeborenen ist betroffen und etwa 6/1000 Babys haben einen komplexen angeborenen Herzfehler (1). Bis zur Entwicklung der modernen Herzchirurgie, insbesondere der Herz-Lungen-Maschine in den 1950er Jahren starben die meisten betroffenen Patienten im frühen Kindesalter. Dies hat sich in den letzten Jahrzehnten dramatisch verändert. Heute gehen wir davon aus, dass über 90% der Kinder mit einem angeborenen Herzfehler – auch jene mit komplexen Defekten – das Erwachsenenalter erreicht (2). Diese Entwicklung führt dazu, dass die Kohorten der Erwachsenen mit angeborenen Herzfehlern rasch wachsen und die Zahl der Erwachsenen mit angeborenen Herzfehlern jene der betroffenen Kinder bereits bei Weitem übersteigt (3, 4).

Bezeichnung und Begriffe

Erwachsene mit angeborenen Herzfehlern sind eine neue Disziplin in der Erwachsenen-Kardiologie. Über die letzten Jahrzehnte sind verschiedene Bezeichnungen und Abkürzungen für diese Patientengruppe entstanden. In Europa wurden die Patienten lange als ‘GUCH-Patienten’ (grown up congenital heart disease patients) bezeichnet, während sich im Rest der Welt die Abkürzung ACHD (adult congenital heart disease) etablierte, die sich nun auch in Europa durchsetzt. In Deutschland wird gelegentlich die Abkürzung EMAH (Erwachsene mit angeborenen Herzfehlern) verwendet. Das Spektrum einzelner angeborener Herzfehler und der verschiedenen Reparaturtechniken ist riesig und eine detaillierte Beschreibung der einzelnen Entitäten sprengt den Rahmen einer solchen Übersichtsarbeit. Oft hilft eine schematische Darstellung von Herzanatomie und Operationstechnik zum besseren Verständnis der modifizierten Anatomie des individuellen Patienten. Eine ausgezeichnete Ressource ist die Bildsammlung des New Media Center der Universität Basel (www.congenital-heart-disease.ch), die allen Interessierten gratis zur Verfügung steht.

Herausforderungen im Erwachsenenalter

Geflickt ist nicht geheilt! Obwohl das Überleben ins Erwachsenenalter heute die Regel ist, haben betroffene Erwachsene ein deutlich erhöhtes Risiko für kardiovaskuläre Komplikationen und viele auch ein erhöhtes Sterberisiko als junge Erwachsene (4-7). Mehrere Studien konnten zeigen, dass eine spezialisierte Betreuung von Erwachsenen mit angeborenen Herzfehlern durch multidisziplinäre Teams das Risiko für Komplikationen vermindert und das Überleben verbessert (8, 9).

Für Patientengruppen mit sehr hoher Komplexität, zum Beispiel Patienten mit univentrikulären Herzen, nicht operierten zyanotischen Herzfehlern oder Patienten mit schwerer Herzinsuffizienz ist eine exklusive Betreuung an einem spezialisierten Zentrum sinnvoll (www.sgk-watch.ch). Da in der Schweiz ein Netz an gut ausgebildeten niedergelassenen Kardiologen besteht, hat sich für Patienten mit weniger komplexen Herzfehlern die gemeinsame Betreuung in enger Zusammenarbeit von spezialisierten Zentren mit niedergelassenen Kardiologen sehr bewährt (10).

Ziel dieses Artikels:

  • Diskussion wichtiger Langzeitkomplikationen (die sich bei Herzfehlerpatienten zuweilen atypisch präsentieren!)
  • Neudiagnose von Herzfehlern im Erwachsenenalter – ein Überblick
  • Behandlungsstrategien zur Vermeidung von Komplikationen

Langzeitkomplikationen

Herzrhythmusstörungen

Arrhythmien sind die mit Abstand häufigste Langzeitkomplikation bei Patienten mit angeborenen Herzfehlern. Bis zum 50. Altersjahr sind mehr als 50% aller Patienten davon betroffen (11). Hauptursache der Arrhythmien sind myokardiale Narben, oft entstanden bei chirurgischen Reparatureingriffen. Hämodynamische Residuen, wie Klappeninsuffizienzen oder Stenosen, sowie Myokardinsuffienz / Herzinsuffizienz können Arrhythmien zusätzlich begünstigen.

Aufgrund der modifizierten Herzanatomie präsentiert sich das atypische Vorhofflattern (auch intra-atriale Reentry-Tachykardie oder kurz IART genannt) oft ungewöhnlich und wird deshalb nicht selten anfangs verpasst. Insbesondere bei Patienten mit deutlich vergrösserten Herzvorhöfen präsentiert sich das Vorhofflattern mit 2:1-Überleitung oft mit ungewöhnlich tiefer Ventrikelfrequenz (Abb. 1). Gerade der raschen Erkennung des Vorhofflatterns mit 2:1-Überleitung kommt grosse Bedeutung zu! Bei starrer Herzfrequenz über Stunden oder Tage kommt es bei den betroffenen Patienten oft rasch zur Ausbildung einer ausgeprägten Tachy-Myopathie mit schwer eingeschränkter Ventrikelfunktion. So erleben wir im Alltag immer wieder Situationen, bei denen sich wegen der verzögerten Diagnose eines Vorhofflatterns, aus einer eigentlich banalen, gut beherrschbaren Herzrhythmusstörung, ein lebensbedrohlicher Zustand entwickelt. Diesbezüglich kommen einer guten Patientenedukation und einer raschen Abklärung bei Auftreten von Symptomen eine hohe Bedeutung zu.

Auch ventrikuläre Arrhythmien und der plötzliche Herztod treten bei Patienten mit angeborenen Herzfehlern gehäuft auf. Aufgrund der Heterogenität der einzelnen Herzfehler (selbst innerhalb einzelner Entitäten!), der unterschiedlichen Operationstechniken und der spezifischen hämodynamischen Residuen des individuellen Patienten ist die Abschätzung des Risikos im Einzelfall schwierig und bedarf der Integration aller Befunde.

Zur Behandlung von Arrhythmien kommt das gesamte Spektrum der modernen Rhythmologie zum Einsatz. Insbesondere interventionelle Ablationsbehandlung kommen bei rezidivierenden Herzrhythmusstörungen immer häufiger zum Einsatz. Die Fortschritte der interventionellen Techniken, insbesondere durch verbesserte Bildgebung und damit besserer Navigation der Ablationskatheter bei komplexer Herzanatomie haben die Erfolgsraten stetig verbessert. Aufgrund des oft komplexen arrhythmischen Substrates mit multiplen Myokardnarben sind die Erfolgsraten aber weiterhin deutlich tiefer als bei Patienten mit vergleichbaren Rhythmusstörungen und strukturell normalem Herzen.

Endokarditis

Durch die zunehmende Verwendung prothetischer Klappensubstitute und transvenöser Schrittmacher- und Defibrillator-Elektroden stieg in den vergangenen Jahren die Zahl der Herzfehler-Patienten, die eine infektiöse Endokarditis erlitten stetig an. Insbesondere die häufige Implantation prothetischer Pulmonalklappen trägt zu diesem Anstieg bei. Das Risiko einer Pulmonalklappen-Prothesen-Endokarditis beträgt – je nach Klappenprothese – bis zu 3% pro Patientenjahr und manifestiert sich zudem häufig atypisch. Auch bei der Endokarditis gilt, dass eine gute Patientenedukation und eine rasche Abklärung bei Auftreten von Symptomen die Morbidität und Mortalität dieser schwerwiegenden Komplikation vermindert.

Aneurysmen / Pseudoaneurysmen

Patienten mit vorgängigen Operationen der Aorta haben ein erhöhtes Risiko für die Ausbildung von Aneurysmen und Pseudoaneurysmen. Dies gilt insbesondere für Patienten mit Bindegewebeerkrankungen (Marfan-Syndrom, Loeys-Dietz-Syndrom, etc.), aber auch Patienten mit reparierter Aortenisthmusstenose (Abb. 2).

Bei diesen Patienten sind regelmässige Schnittbilduntersuchungen zur frühzeitigen Erkennung dieser Komplikation wichtig. Die Frequenz der Schnittbilduntersuchung richtet sich nach dem individuellen Risiko, insbesondere der verwendeten Operationstechnik der Aortenisthmusstenose und sollte je nach Situation mindestens alle 5-10 Jahre erfolgen.

Schwangerschaft

Je nach Art des Herzfehlers und residueller Läsionen kann das Risiko für kardiovaskuläre Komplikationen während einer Schwangerschaft erhöht sein. Wenn immer möglich sollte vor einer Schwangerschaft eine umfassende Abklärung und Beratung erfolgen. Das Management während Schwangerschaft und peripartal muss individuell festgelegt werden. Eine besondere Herausforderung bezüglich des Schwangerschaftsmanagements stellen Frauen mit mechanischen Herzklappen dar. Diese Frauen und andere Frauen mit erhöhtem und hohem Schwangerschaftsrisiko profitieren von einer Betreuung durch spezialisierte, multidisziplinäre Teams.

Neudiagnose eines Herzfehlers im Erwachsenenalter

Zuweilen werden Herzfehler erst im Erwachsenenalter diagnostiziert. Am häufigsten sind dies Vorhofseptumdefekte und bicuspide Aortenklappen. Seltener werden auch Aortenisthmusstenosen oder eine kongenital korrigierte Transposition der grossen Arterien erst im Erwachsenenalter diagnostiziert.

Vorhofseptumdefekte

Ein Vorhofseptumdefekt wird gelegentlich erst im Erwachsenenalter diagnostiziert. Grund für die Abklärung sind oft abnormale klinische und paraklinische Untersuchungen (Herzgeräusch, abnormales EKG) oder das Auftreten von Komplikationen (Vorhofflattern, Vorhofflimmern, paradoxe Embolien, pulmonale Hyper­tonie, progrediente Tricuspdialinsuffizienz).

Bei der kardiologischen Abklärung fällt häufig primär die Vergrösserung der rechtsseitigen Herzhöhlen bei der Echokardiographie auf. Der eigentliche Defekt ist bei Erwachsenen manchmal schwierig zu erkennen, insbesondere bei Sinus venosus-Defekten. Bei Verdacht auf eine intra-kardiale Shuntverbindung ist die Bubble-Kontrast-Echokardiographie ein einfacher, günstiger und sensitiver Test und sollte grosszügig eingesetzt werden. Zur genaueren Charakterisierung des Defektes ist oft eine transösophageale Echokardiographie nötig, insbesondere zur Beurteilung der Möglichkeit eines interventionellen Device-Verschlusses. Dabei ist es entscheidend, dass die Gewebesäume (rims) über die ganze Zirkumferenz des Defektes sorgfältig dargestellt werden. Bei Zweifeln bezüglich hämodynamischer Relevanz von Defekten kann eine kardiale Magnetresonanz-Untersuchung mit Messung der rechtsventrikulären Volumina und Bestimmung der pulmonalen Flusswerte hilfreich sein. Die Schnittbilduntersuchung erlaubt auch die Darstellung und Quantifizierung allfälliger falsch mündender Lungenvenen.

Aortenisthmusstenose

Die Diagnosestellung einer Aortenisthmusstenose erst im Erwachsenenalter ist selten. 50-80% der betroffenen Patienten haben zusätzlich eine bicuspide Aortenklappe. Die Diagnose einer Aortenisthmusstenose als sekundäre Ursache einer systemischen arteriellen Hypertonie darf aber nicht verpasst werden! Echokardiographisch findet sich oft eine Flussbeschleunigung über den Aortenisthmus und ein langsamer, kaum pulsatiler Fluss in der Aorta abdominalis mit typischem diastolischem Vorwärtsfluss. Insbesondere bei schwerer / subatretischer Aortenisthmusstenose fehlt aber häufig das typische Doppler-Signal von suprasternal! Die Diagnose lässt sich klinisch ganz einfach stellen mit Messung des Blutdrucks an Armen und Beinen. Dabei findet sich die typische Arm-Bein-Blutdruckdifferenz. Die Diagnose wird mit Magnet-Resonanz-Angiographie oder Computertomographie bestätigt. Die Schnittbilduntersuchungen sind auch wichtig zur Therapieplanung.

Kongenital korrigierte Transposition der grossen Arterien

Die Ursache der kongenital korrigierten Transposition der grossen Arterien ist eine fehlerhafte «Faltung» des Herzschlauches während der Embryonalentwicklung. Durch den L-loop kommt es physiologisch zur «Ventrikelinversion». Das heisst, der rechte Vorhof
konnektiert zum morphologisch linken Ventrikel, der linke Vorhof zum morphologisch rechten Ventrikel. Die Pulmonalarterie entspringt dem subpulmonalen linken, die Aorta dem subaortalen rechten Ventrikel (Abb. 3). Wenn zusätzliche Defekte vorliegen (am häufigsten sind Ventrikelseptumdefekte und die Pulmonalstenose) erfolgt die Diagnose meist im Kindesalter. Bei Fehlen zusätzlicher
Defekte wird die Diagnose gelegentlich erst im Erwachsenenalter gestellt. Dann meist bei Auftreten von Komplikationen (progrediente Tricuspidalinsuffizienz, Herzinsuffizienz oder atrioventrikulärer Block). Die Betreuung solcher Patienten sollte in Zusammenarbeit mit einem spezialisierten Zentrum erfolgen.

Prävention

Wie oben erwähnt kommt der Patientenedukation grosse Bedeutung zu. Über den Dachverband www.herznetz.ch wurden über die letzten Jahre verschiedene Edukationstools entwickelt, die zur Unterstützung eingesetzt werden können. Im Alltag als sehr hilfreich und effektiv hat sich ein kleines Faltblatt erwiesen, das die wichtigsten Komplikationen und die einschlägigen Vorsichtsmassnahmen zusammenfasst. Wir verwenden dies als Unterstützung der mündlichen Patienten-Edukation (Abb. 4). Dieses Faltblatt steht in deutscher, englischer und italienischer Sprache zur Verfügung (www.herznetz.ch/service/mini-kg).

Auch die neuen schweizerischen Endokarditisrichtlinien, die 2020 erarbeitet und publiziert wurden, unterstreichen die Wichtigkeit der Patientenedukation zur frühzeitigen Erkennung einer Endokarditis. Gemeinsam mit der Schweizerischen Herzstiftung wurde auch für die Endokarditis ein Edukations-Flyer entwickelt (www.endocarditis.ch).

Zweitabdruck aus «info@herz+gefäss» 06-2021

Copyright bei Aerzteverlag medinfo AG

Prof. Dr. med. Matthias Greutmann

Abteilung für Angeborene Herzfehler
Kardiologie
Universitäres Herzzentrum Zürich, Universitätsspital Zürich
Rämistrasse 100
8091 Zürich

Der Autor hat keine Interessenkonflikte im Zusammenhang mit diesem Artikel deklariert.

◆ Mit der modernen Herzmedizin hat sich das Überleben der
Patienten mit angeborenen Herzfehlern stark verbessert und
die Zahl erwachsener Patienten mit Herzfehlern nimmt rasch zu.
◆ Diese erwachsenen Patienten sind nicht geheilt!
◆ Die häufigsten Komplikationen im Erwachsenenalter sind Herz-
rhythmusstörungen, die Endokarditis und die Herzinsuffizienz.
◆ Eine gute Patientenedukation ist wichtig und vermindert Morbidität und Mortalität

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Bedeutung von zirkadianen Rhythmen in der Pathogenese der chronischen Erkrankungen

Die zirkadiane Rhythmik wird von der modernen Gesellschaft weitgehend ignoriert. Als Folge nehmen die chronischen Erkrankungen weiter zu. Es ist bekannt, dass die Häufigkeit von kardiovaskulären Ereignissen in Abhängigkeit von der Tageszeit variiert und desynchronisierte Nahrungszufuhr und ein unregelmässiger Schlafrhythmus Risikofaktoren für Gewichtszunahme und Typ-2-Diabetes sind. Die Verwendung einer Aufwachhilfe gilt als erster klinischer Indikator für Desynchronisation und entsprechendes Krankheitsrisiko.

Abstract: Circadian rhythms are largely ignored by modern society. As a result, chronic diseases continue to increase. It is well known that the frequency of cardiovascular events varies according to the time of day and desynchronised food intake and an irregular sleep rhythm are risk factors for weight gain and type 2 diabetes. The use of a wake-up aid is considered the first clinical indicator of desynchronisation and corresponding disease risk.
Key Words: Circadian rhythm, sleep-wake rhythm, food jet lag

Brauchen Sie einen Wecker zum Aufwachen am Morgen? Letzteres ist eine immer noch unterlassene Frage in der Anamnese während einem Check-up-Gespräch oder generell bei der Betreuung von medizinischen Patienten.

Seit Menschengedenken dreht sich die Erde während gut 24h um ihre eigene Achse und führt damit zu einem steten Wechsel von Licht und Dunkelheit. Diese Rhythmik hat während Jahrtausenden das menschliche Dasein bestimmt: Während der Lichtphase war Aktivität, in der Dunkelphase Ruhe angezeigt. Dies sicherte die Überlebenschancen. Dieser natürlicher 24h-Rhythmus spiegelt sich u. a. auch in der metabolischen Aktivität und Flexibilität, in der Genexpression, den Tageschwankungen der Körpertemperatur, des Hormonspiegels oder auch der Plasma-Glukose-Konzentration. Die Mehrheit der physiologischen Regelkreise, Organ- respektive Zellsysteme unterliegt dieser zirkadianen Rhythmik. Im klinischen Alltag hat sich diese im Rahmen der Interpretation von 24h-Blutdruckmessungen schon etabliert und der nächtliche Blutdruckabfall stellt ein zentrales Kriterium in der Beurteilung eines 24h-Blutdruckprofils dar. So ist ein fehlender nächtlicher Abfall des Blutdrucks mit einem höheren kardiovaskulären Risiko verbunden (1, 2).

Der rhythmische Wechsel von Helligkeit und Dunkelheit steuert die gesamte lebende Materie auf Erden, im Besonderen auch Gesundheit und Wohlbefinden des Menschen (3,  4). Das heutige Genom des Menschen entstand während Tausenden von Jahren und war für das Überleben entscheidend. Seit der Erfindung der Glühbirne durch Joseph Swan und deren Perfektionierung durch Thomas Edison wurde die Nacht zum Tag und das uralte Genom des Menschen zum gesundheitlichen Handicap. Die pathophysiologischen Auswirkungen dieser Erfindung auf den Lebensstil kennen wir bestens von unseren Patienten.

Historische «Erinnerungshilfen»

Seit es Menschen gibt, waren diese «ungewollt» der zirkadianen Rhythmik unterworfen. In der heutigen, hektisch-profitorientierten Welt wird diese Rhythmik ignoriert, um nicht zu sagen mit Absicht verdrängt bzw. ein Nichtbeachten derselben dem Menschen aufgezwungen. Aufgrund der heutigen Erkenntnisse kann angenommen werden, dass der Mensch nur dank dieser Rhythmik und seiner Anpassung an diese Rhythmik bis heute so gut überlebt hat (5). Als Erinnerungshilfe sollen ein paar geschichtliche Fakten und Kuriositäten erwähnt werden: dass physiologische Regelkreise durch Licht beeinflusst werden ist seit langem bekannt und wurde in der Medizin seit Jahrtausenden berücksichtigt, wie z.B. in der chinesischen oder auch indischen Medizin. So ist die «Harmonie zwischen Mensch und Natur» ein zentrales Konzept in der traditionellen chinesischen Medizin und das grundlegende «Licht-Dunkelheit» Prinzip spiegelt sich auch seit Jahrtausenden in der graphischen Darstellung vom Yin und Yang (6).

Auch Alexander der Grosse beobachtete, dass sich die Äste des Tamarind-Baumes in der Nacht «entspannen» und sich sozusagen zum nächtlichen Ausruhen und Entspannen nach unten senken (7). Diese Astbewegungen von Bäumen, wie z.B. bei einer bestimmten Palme in Faridpur (Bangladesh) mit einem extremeren zirkadianen Bewegungsmuster der Äste, wurden als Wunder betrachtet und man interpretierte – ohne das heutige Wissen zu haben – , dass die Palme «betet». Diese Palme ist entsprechend als «The Praying Palm of Faridpur» bekannt. Auch Darwin beschrieb diese Bewegungen der Blätter und Äste. Diese Bewegungen können heute mit Lasertechnologie genau erfasst werden und man weiss, dass diese Bewegungsmuster unter anderem von der geographischen Lage (i.e. der Intensität des Lichtes / Lichteinfalls) abhängig sind und in einer vor kurzem publizierten Arbeit wird erwähnt, dass auch Bäume «schlafen» müssen (8,  9). Die Ursache für diese Ast- respektive Blattbewegungen liegt wahrscheinlich in der zirkadianen Variation des Wasserdruckes in der Pflanze und Blättern, wobei der zugrundeliegende Auslöser der Wechsel von Hell-Dunkel darstellt.

Jeder kennt die sprichwörtliche Aussage «Du bist so empfindlich wie eine Mimose». Die Blätter der Mimose reagieren auf diverse exogene Reize (u.a. Erschütterungen). Vor beinahe 300 Jahren beschrieb der französische Physiker und Astronom Jean Jacques d’ Ortous de Mairan (1678-1771) rhythmische Bewegungen der Fiederblätter der Mimose und postulierte damit als einer der Ersten die Existenz von zirkadianen Rhythmen (7). Es verstrichen allerdings fast 100 Jahre bis der Genfer Botaniker und Forscher Augustin-Pyrame de Candolle (1778-1841) feststelle, dass die Mimose eine endogene Tagesrhythmik aufweist und sich die Blätter mit einer approximativen Freilaufzeit von ca. 24 Stunden öffnen und schliessen (7). Weitere Jahre verstrichen bis im Jahre 1972 nachgewiesen wurde, dass bei Tieren mit abladierten Nucleus Suprachiasmaticus eine Desynchronisation verschiedenster Körperfunktionen resultierte. Somit war die Existenz einer zentralen inneren Uhr erwiesen. Im Jahre 1998 konnte der damals in Genf tätige Schweizer Chronobiologe Ueli Schibler erstmalig zeigen, dass auch periphere Zellen einen endogenen zirkadianen Rhythmus aufweisen und sich deren Genexpression zirkadian verändert (10). Mittlerweile sind verschiedene Zeitgeber (wie z.B. Licht, Nahrungszufuhr, körperliche Aktivität u.a.) identifiziert worden, die diese natürlichen endogenen Rhythmen positive oder negativ beeinflussen können. Trotz dem enormen Gesundheitspotential werden diese Rhythmen zunehmend auf gesellschaftlicher und individueller Ebene ignoriert.

Menschen (viele sind bereits durch diese Mechanismen zu Patienten mutiert) sind auf Störungen dieser Rhythmik um einiges empfindlicher als Mimosen. Im Folgenden sollen ein paar ausgewählte Aspekte für unseren Praxis­alltag näher angesprochen werden.

Die Mechanismen der zirkadianen Rhythmik

Trotz vielseitiger Kenntnis der regulativen Mechanismen der zirkadianen Rhythmik, ist nach wie vor vieles noch im «Dunkeln». Der Wechsel von Helligkeit-Dunkelheit werden durch spezifische nicht visuelle Rezeptoren auf der Retina registriert und gezielt an den Nukleus Suprachiasmaticus (SCN) weitergeleitet (3). Dieser im ventralen Hypothalamus liegender Kern stellt die «Innere Uhr» (Master-Clock) dar, und ist der Hauptzeitgeber für eine Vielzahl von endogenen physiologischen Rhythmen. Es handelt sich dabei um eine relativ kleine Anzahl von Zellen, welche die retinalen «Licht-/Dunkel-Signale» erhalten, verarbeiten und durch eine Signalkaskade via diverse andere Hirnkerne zu den peripheren Zellen und Organsystemen weiterleiten. Eine lokale Läsion des SCN oder die Nicht-Respektierung der exogenen Licht-Dunkel Rhythmik, führt zu einer Desynchronisation verschiedenster Körperfunktionen und zu Krankheit. Die Helligkeit-/Dunkelheit-Signale führen zu einer rhythmischen Aktivierung und Deaktivierung von Transkriptions-Translations-Feedback Schlaufen im SCN und stellen die molekulare Grundlage der Verarbeitung der Lichtimpulse und der daraus resultierenden Signalkaskade dar (11, 12). Für den Nachweis dieser Mechanismen wurde 2017 der Medizin Nobelpreis vergeben (13).

Die Master-Clock ist hierarchisch organisiert und der wichtigste Zeitgeber stellt der natürliche Wechsel von Hell und Dunkel infolge der Erdrotation dar. Die Nahrungszufuhr hat ebenfalls eine kritische Bedeutung als Zeitgeber, wobei im Besonderen die in den peripheren Geweben lokalisierten Uhren im Sinne eines Resettings beeinflusst werden (14). Wenn die zentrale Master-Clock und die peripheren Clocks eine «unterschiedliche Zeit» aufweisen, sind Probleme vorprogrammiert. Chronobiologische Aspekte der Nahrungszufuhr / Substratzusammensetzung bekommen somit eine zunehmende präventivmedizinische und therapeutische Bedeutung.

Blutdruck und zirkadiane Rhythmik

Ein erhöhter Blutdruck und unkontrollierte Hypertonie gehören zu den wichtigsten modifizierbaren Risikofaktoren für Herzkreislauf­erkrankungen. Seit langem ist bekannt, dass die Häufigkeit von kardiovaskulären Ereignissen in Abhängigkeit von der Tageszeit variiert. So treten – wie wir alle aus unserem Alltag wissen – Myokardinfarkte oder auch Schlaganfälle mehrheitlich in den frühen Morgenstunden auf (15). Nebst anderen Faktoren spielt für diese tageszeitliche Häufung die Blutdruck-Variabilität im Verlaufe eines Tages eine nicht zu unterschätzende Rolle: nach dem nächtlichen Absinken des Blutdrucks (sogenanntes Dipping) steigt der systolische und der diastolische Blutdruck in den frühen Morgenstunden vor dem Aufwachen an, dies entspricht dem sogenannten «morning surge». Dieser Anstieg korreliert mit dem erhöhten morgendlichen Risiko für das Auftreten eines Myokardinfarktes. So sind nicht nur klinisch manifeste Ereignisse in den frühen Morgenstunden am häufigsten, sondern auch stumme Infarkte. Ein Grossteil der Hypertonie-Patienten zeigen kein Dipping. Nebst genügend Schlaf mit regelmässigen Schlafzeiten stellt auch die abendliche Gabe eines blutdrucksenkenden Medikaments eine erfolgversprechende Massnahme zur Optimierung des Blutdrucks (mit erneuter Etablierung eines Dippings) dar (16).

Die Blutdruck Tagesrhythmik ist auch während der Schwangerschaft erhalten und verschwindet typischerweise in Abhängigkeit vom Schweregrad einer Präeklampsie. Entsprechend ist die Blutdruck Messung mittels 24h-ABPM gerade auch während der Schwangerschaft, im Besonderen bei Hinweisen auf eine Risikoschwangerschaft, indiziert (17). Die optimale Berücksichtigung des zirkadianen Rhythmus während der Schwangerschaft ist pathophysiologisch von hoher Bedeutung (18), u.a. wird dadurch auch das Risiko einer postpartalen Depression deutlich reduziert (19). Die Nicht-Beachtung der zirkadianen Rhythmik beeinflusst auch das Risiko für die Entwicklung eines Gestationsdiabetes (20). So erhöht sich das Risiko für einen Gestationsdiabetes bei Kurz-Schläferinnen, aber auch bei Schwangeren mit einem späten «Midpoint of Sleep» (unabhängig von der Schlafdauer) (21). Die Desynchronisation während der Schwangerschaft beeinflusst nicht nur die mütterliche Gesundheit, sondern auch das Krankheitsrisiko der Kinder (18,  22).

Diese wenigen Beispiele zeigen, dass wir ein hohes Potential hätten, den Gesundheitszustand der Mutter und ihrer Nachkommen zu beeinflussen. Dies – wohlbemerkt – kostenfrei. Weil es kostenlos ist, werden diese Massnahmen kaum gefördert und unsere Gesellschaft akzeptiert und fördert einmal mehr pathophysiologisch hochrelevante Risikofaktoren.

Herzmuskelzellen und zirkadiane Rhythmik

Eine optimale Funktion der Herzmuskulatur wird als Selbstverständlichkeit betrachtet und eine Ischämie des Muskels stellt ein meist unerwartetes fatales Ereignis dar. Aufgrund der kontinuierlichen Kontraktion des Herzmuskels ist dieser wie kaum ein anderes Organ auf eine kontinuierliche optimale Versorgung mit Energiesubstraten angewiesen. Die Herzmuskelzellen produzieren den grössten Teil ihrer Energie durch die mitochondriale Oxidation von freien Fettsäuren (FFA) (ca. 70% der Energie für die Herzmuskelzellen stammen aus der FFA Oxidation). Auch wenn es noch viele offene Fragen bezüglich des Energiestoffwechsels der Herzmuskelzellen gibt, wissen wir, dass die Verfügbarkeit der Energiesubstrate, deren Metabolite und auch der metabolische Flux / metabolische Flexibilität je nach Tageszeit unterschiedlich sind. Diese Variabilität hängt zum Teil von der Nahrungszufuhr, Schlafmuster und auch Muster der körperlichen Aktivität ab. Wie in anderen Organen zeigt auch die Herzmuskelzelle eine zirkadiane intrinsische Rhythmik des Stoffwechsels, im Besonderen auch des Energiestoffwechsels. Eine Störung oder auch aktive Missachtung dieser zirkadianen Rhythmik (z.B. bei Schichtarbeitern oder auch als Folge von sozialem Jetlag) führen früher oder später zu verschiedensten Störungen des kardialen Energie-Stoffwechsels und Herzerkrankungen (von Rhythmusstörungen bis hin zu den bekannten MACE Endpunkten) (23). Neue tierexperimentelle Daten zeigen, dass die Substratoxidationsraten am Herzen tageszeitlich variieren und der Zeitpunkt der Zufuhr von grösseren Mengen an verzweigtkettigen Aminosäuren (d.h. Leucin, Isoleucin und Valin) je nach Funktionszustand der Herzmuskelzellen u.U. negative Effekte haben können. So zeigte eine Forschungsgruppe von der University Birmingham (USA), dass die abendliche Zufuhr einer proteinreichen Nahrung mit einem hohen Anteil an verzweigtkettigen Aminosäuren (mehrheitlich im Fleisch, Nüsse, Eier oder auch Fisch zu finden) bei herzinsuffizienten Tieren eine dramatische Verminderung der Kontraktilität bewirkte und das Fortschreiten der Herzinsuffizienz förderte (24). Falls sich diese Resultate bestätigen, müsste bei Herzinsuffizienz Patienten die proteinreiche Nahrungszufuhr auf den Morgen verlegt werden. Die morgendliche Zufuhr von Aminosäuren hatte keine negativen Effekte auf das kardiale Remodelling und ist in Einklang mit chronomedizinischen Empfehlungen die Hauptnährstoffzufuhr in der ersten Tageshälfte zu machen. Diese neuen Arbeiten erlauben einen faszinierenden Einblick und Ausblick in die Bedeutung der zirkadianen Rhythmik für die Herzgesundheit. In Einklang mit dieser Beobachtung zeigten Studien mit kurzwirksamen ACE-Hemmern lediglich bei abendlicher Einnahme (im Gegensatz zur morgendlichen) einen günstigen Effekt auf das kardiale Remodelling (dies bei identischer Blutdrucksenkung). Dies würde bedeuten, dass die meisten hochprozessierten Frühstückszerealien und abendliche Proteindrinks (zur Prävention der Sarkopenie) für Patienten mit Herzinsuffizienz mit grosser Wahrscheinlichkeit obsolet sein sollten. Auch die Kohlenhydrate und Fette zeigen bezüglich der kardialen Verstoffwechselung eine ausgeprägte Tagesrhythmik, die aber hier nicht im Detail diskutiert werden soll.

«Eating-Jetlag» vermeiden

Auch der Energieverbrauch, die Substartoxidationsraten und auch der Appetit unterliegen einer zirkadianen Rhythmik. Eine desynchronisierte Nahrungszufuhr («Essen on the Go» oder auch eine riesige Hauptmahlzeit abends oder am späteren Abend /   Nacht) und / oder ein unregelmässiger Schlafrhythmus, gelten als etablierter Risikofaktor für eine Gewichtszunahme und Übergewicht / Adipositas oder auch Diabetes Type 2. Ein sozialer Jetlag und auch ein «Food-Jetlag» (oder «Eating Jetlag») erhöhen das Risiko für Übergewicht oder auch Diabetes mellitus Typ 2 (25). Auch gesunde Menschen sind in der Nacht «insulinresistenter» und entsprechend ist bei langdauerndem (meist lebenslänglichem) Konsum der Hauptmahlzeit abends das Diabetes Risiko unabhängig vom Körpergewicht deutlich erhöht.

Wirksame Prävention und zirkadianer Rhythmus

Wir sprechen in allen Bereichen der modernen Gesellschaft von Nachhaltigkeit, heutzutage gerade auch bezüglich der Klima- und Umweltveränderungen. Nachhaltigkeit sollte aber auch Aspekte der eigenen Gesundheit betreffen. Diese Nachhaltigkeit beginnt in der Beibehaltung der zirkadianen Rhythmik. Die präventiven Ernährungs-Empfehlungen beinhalten nur qualitative und quantitative Aspekte. Von ähnlich hoher Bedeutung wäre aber auch der Zeitpunkt des Essens (siehe oben). Letzteres ist in den letzten Jahren in Zusammenhang mit dem intermittierenden Fasten ins Zentrum des Interesses gerückt. Aufgrund der zirkadianen Komponenten der physiologischen Regelkreise des Essens (sogar des Appetits), Verdauung und Substratmetabolismus sollte immer zu demselben Zeitpunkt des Tages gegessen werden (allerdings mit Minimierung des CHO Anteil abds). Der konstante Zeitpunkt der Nahrungszufuhr gewährleistet eine optimale Funktion der verschiedenen Aspekte der Verdauung und Substratverarbeitung. Dies ist auch von Bedeutung, da die Atherosklerose mehrheitlich ein postprandiales Phänomen darstellt. Dies bedeutet, dass man nicht zu häufig Essen sollte und dass man nur bei Gewährleistung einer optimalen Substratverarbeitung essen solle. Die moderne Gesellschaft isst mehrheitlich «on the go» und entsprechend sind viele Menschen bis zu 80% des Tages postprandial, also in einem proatherogenen metabolischen Zustand. Kein Wunder, dass die atherosklerotischen Herzkreislauferkrankungen immer noch die wichtigste Morbiditäts- und Mortalitätsursache darstellen.

Das propagierte und stark beworbene Snacking ist aus naheliegenden Gründen obsolet. An arbeitsfreien Tagen wird meist noch unregelmässiger gegessen, was einen sogenannten «eating jet lag» am Weekend bewirkt, der dann anfangs Woche metabolische Störungen potenziert. Man spricht auch von einer metabolischen Desynchronisierung. Es ist keine Überraschung, dass durch die zeitliche Diskrepanz der Nahrungszufuhr zwischen Wochentagen und dem Weekend, zusammen mit der Verschiebung von Schlafrhythmus und Schlafhygiene, die Blutzucker Einstellung von Diabetikern anfangs Woche am schlechtesten ist (26). Der erste Schritt zur Kontrolle von metabolischen Störungen und des Gewichts stellt die konsistente Respektierung der zirkadianen Rhythmik dar.

Copyright Aerzteverlag medinfo

Prof. Dr. med. Paolo M. Suter

Klinik und Poliklinik für Innere Medizin
Universitätsspital Zürich
Rämistrasse 100
8044 Zürich

paolo.suter@usz.ch

Der Autor hat deklariert, keine Interessenskonflikte mit diesem Artikel zu haben.

◆ Die moderne Gesellschaft ignoriert die zirkadiane Rhythmik, da jegliche Form von Konsum zur Profitgenerierung möglichst weit in die Nacht
ausgedeht werden muss.
◆ «The business must go on», auch wenn dies auf Kosten der Gesundheit geht. Eine weitere Zunahme der Patienten mit den klassischen chronischen Erkrankungen ist somit (leider) «sichergestellt».
◆ Wir diskutieren die Bedeutung der translationalen Forschung und Medizin, damit wir gesünder werden, ignorieren dabei aber Grundkonzepte der
Physiologie und Beschränken unsere Empfehlungen weiterhin auf kostenpflichtige Massnahmen.
◆ So werden die meisten von uns weiterhin in zunehmenden Mass eine
Aufwachhilfe in Form eines Weckers benötigen.
◆ Die Verwendung einer Aufwachhilfe gilt als erster feiner klinischer Hinweis auf Desynchronisation und Misalignement und somit Krankheitsrisiko.
◆ Falls Sie auch einen Wecker benötigen, dann sollten sie sich mit dem
zirkadianen Rhythmus erneut «befreunden».

 

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