Thérapie antidiabétique actuelle en cas de maladies cardiaques

Ces dernières années, d’ énormes progrès ont été réalisés dans le traitement du diabète sucré de type 2, en partie grâce à de nouveaux médicaments qui ont montré, dans des études cliniques sur les paramètres cardiovasculaires (Cardiovascular Outcome Trials), qu’ ils réduisaient la mortalité toutes causes confondues et les événements cardiovasculaires, ralentissaient le développement de l’ insuffisance cardiaque et protégeaient la fonction rénale.

Le diabète sucré touche environ un adulte sur onze dans le monde. Parmi les diverses maladies secondaires chez les personnes atteintes de diabète, la maladie cardiaque coronarienne et l’ insuffisance cardiaque prennent de plus en plus d’ importance. La maladie cardiaque coronarienne chez les personnes atteintes de diabète sucré a régulièrement diminué au cours des dernières décennies, mais elle reste plus fréquente que chez les personnes sans diabète sucré. En revanche, la prévalence de l’ insuffisance cardiaque chez les personnes diabétiques a triplé au cours de cette période et le pourcentage de patients atteints de diabète sucré et d’ insuffisance cardiaque est d’ au moins 25 % (1).
Il existe deux types d’ insuffisance cardiaque :

  • l’ insuffisance cardiaque avec fraction d’  éjection préservée (HFPEF, « heart failure with preserved ejection fraction ») : cette forme représente trois quarts de tous les cas d’ insuffisance cardiaque dans le diabète de type 2 et montre une fraction d’ éjection ventriculaire gauche de > 40 %. Cependant, le diagnostic dans le cabinet de médecin généraliste est difficile car cette forme ne peut être diagnostiquée indubitablement que par un cardiologue utilisant l’  échocardiographie Doppler du cœur.
  • l’ insuffisance cardiaque à fraction d’ éjection réduite (HFREF, « heart failure with reduced ejection fraction »), qui touche un quart des patients atteints d’ insuffisance cardiaque et de diabète et qui est souvent symptomatique de dyspnée à l’ effort, d’ orthopnée et de fibrillation auriculaire.

Bien que de nombreux médicaments efficaces soient désormais disponibles, seule la moitié des patients souffrant de diabète sucré atteignent leur valeur cible individuelle d’ HbA1c (2). Les raisons de cette situation sont multiples et ne se limitent pas au manque d’ observance des médicaments prescrits par de nombreux patients. C’ est aussi la multiplicité des options et des combinaisons thérapeutiques qui rend le traitement médicamenteux complexe. L’ algorithme de traitement présenté est basé sur les recommandations de la Société Suisse d’ Endocrinologie et de Diabétologie (SSED), qui ont été adoptées en 2020 (www.sgedssed.ch).

Études cliniques sur les résultats cardiovasculaires avec les nouveaux groupes de médicaments depuis 2008

Inhibiteurs du SGLT2

Les inhibiteurs du SGLT-2 inhibent le co-transporteur 2 du sodium/glucose (SGLT-2) dans les tubules proximaux des reins, ce qui réduit la réabsorption du glucose de l’ urine primaire. Ils n’ entraînent pas d’ hypoglycémie et sont associés à une perte de poids.
Les substances suivantes se sont avérées avoir des avantages significatifs en termes de MACE en 3 points, de mortalité cardiovasculaire et d’ insuffisance cardiaque : Empagliflozine (Jardiance®), canagliflozine (Invokana®) et dapagliflozine (Forxiga®) (3-6). L’ ertugliflocine (Steglatro®) a été approuvé comme quatrième inhibiteur du SGLT-2. Son efficacité a été démontrée dans l’ étude VERTIS MONO (7). Les résultats de l’ étude VERTIS CV visant à évaluer la sécurité cardiovasculaire sont toujours en attente.
En ce qui concerne les paramètres rénaux, tant l’ étude EMPA-REG OUTCOME pour l’ empagliflozine que les études CREDENCE et CANVAS pour la canagliflozine ont montré une progression nettement plus lente de la maladie rénale. Les études EMPA-REG OUTCOME et CREDENCE ont montré une utilisation sûre jusqu’ à un eGFR de 30 ml/min (8,  9).
Sur la base de ces études, on peut actuellement supposer un effet de classe en termes de réduction de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaires et un effet positif sur l’ insuffisance cardiaque et la fonction rénale.

Agonistes du récepteur GLP-1

Les agonistes du récepteur GLP-1 (AR GLP-1), comme l’ incrétine endogène GLP-1, se lient aux récepteurs GLP-1 et entraînent une augmentation de la sécrétion d’ insuline et une inhibition de la sécrétion de glucagon. Ils inhibent également l’ appétit et entraînent une perte de poids.
L’ étude LEADER a permis de montrer en 2016 que le liraglutide (une fois par jour, Victoza®) entraîne une réduction significative des événements cardiovasculaires et de la mortalité totale chez les patients atteints de diabète sucré de type 2 et présentant un risque cardiovasculaire élevé (10). La même année, le semaglutide (une fois par semaine, Ozempic®) dans l’ étude SUSTAIN-6 a montré une réduction significative des accidents vasculaires cérébraux non mortels, mais aucune réduction de la mortalité cardiovasculaire (11). En ce qui concerne les événements cardiovasculaires, l’ administration orale de semaglutide récemment développée dans PIONEER 4 n’ était pas inférieure à l’ administration sous-cutanée (12, 13).
Le dulaglutide (une fois par semaine, Trulicity®) a réduit les événements cardiovasculaires dans l’ étude REWIND, mais n’ a pas non plus entraîné une réduction de la mortalité cardiovasculaire (14), pourtant une réduction significative de l’ apoplexie (15, 16).
Le liraglutide dans l’ étude LEADER et le dulaglutide dans l’ étude REWIND ont tous deux montré de meilleurs résultats au niveau rénal (17, 18). En ce qui concerne la sécurité chez les patients souffrant d’ insuffisance rénale, les agonistes des récepteurs GLP-1 peuvent également être utilisés en cas d’ insuffisance rénale grave (eGFR < 30 ml/min) et constituent donc une alternative aux inhibiteurs de la DPP-4 dans cette situation (17).
Essentiellement, les agonistes du récepteur GLP-1 humain ont montré des effets positifs dans les études basées sur les résultats cliniques, tandis que les médicaments à courte durée d’ action dérivés de l’ exenatide n’ ont pas pu le prouver. Par conséquent, les agonistes du GLP-1 sont recommandées pour les patients en surpoids en raison de leur plus grande réduction de poids (le remboursement n’ est possible que si l’ IMC est ≥ 28 kg/m2 et en combinaison avec la metformine ou les sulfonylurées).

Inhibiteurs de la DDP-4

Par analogie avec les agonistes du GLP-1, l’ inhibition de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP-4) entraîne un effet prolongé de l’ incrétine. En raison du même mécanisme d’ action, une combinaison des deux inhibiteurs n’ a pas de sens.
Dans l’ ensemble, les inhibiteurs de la DPP-4, l’ alogliptine (Vipidia®), la linagliptine (Trajenta®) et la sitagliptine (Januvia®) ont montré un effet neutre sur les événements cardiovasculaires (19-22). Il convient de noter que dans l’ étude SAVOR-TIMI 53, la saxagliptine (Onglyza®) s’ est avérée être le seul inhibiteur de la DDP-4 à ce jour qui a entraîné des hospitalisations plus fréquentes pour insuffisance cardiaque (23). Les avantages des inhibiteurs de la DPP-4 sont qu’ ils peuvent être administrés même en cas d’ insuffisance rénale liée à la dialyse et qu’ ils n’ ont pas d’ effets secondaires.

Recommandations thérapeutiques pour le diabète sucré de type 2

Comme le montre la figure 1, la thérapie de première intention pour tous les patients atteints de diabète de type 2 est une combinaison précoce de la metformine avec les inhibiteurs du SGLT-2 ou les agonistes du récepteur GLP-1. Cette recommandation s’ applique indépendamment de la présence ou non d’ une maladie cardiovasculaire au moment précis, vu que les patients atteints de diabète de type 2 présentant un risque cardiovasculaire faible ou modéré sont pratiquement inexistants (patients < 50 ans avec une durée de diabète < 10 ans) (24).

Choix initial : inhibiteurs du SGLT-2 ou agonistes du récepteur GLP-1 ?

Tandis que les deux classes réduisent les événements dits MACE en 3 points (complications cardiovasculaires graves définies comme accident vasculaire cérébral non mortel, infarctus du myocarde non mortel et décès d’ origine cardiovasculaire), les différences peuvent être utilisées spécifiquement pour une thérapie personnalisée. Comme le montre le tableau 1, les agonistes du récepteur GLP-1 entraînent une plus grande perte de poids et une réduction des accidents vasculaires cérébraux (11, 15, 16). En revanche, les inhibiteurs du SGLT-2 assurent une néphroprotection plus forte et retardent l’ insuffisance cardiaque ou réduisent les hospitalisations dues à l’ insuffisance cardiaque (3-6). Compte tenu des nombreux avantages, on espère que la combinaison de ces deux groupes de médicaments pourrait offrir le plus grand bénéfice aux patients atteints de diabète sucré de type 2, en particulier chez ceux qui souffrent de coronaropathie et/ou d’ insuffisance cardiaque (25).

Recommandations pour les maladies coronariennes et/ou l’ insuffisance cardiaque

Les maladies coronariennes et l’ insuffisance cardiaque étant associées à un diabète de longue durée, à une insuffisance rénale chronique et à un mauvais contrôle de la glycémie, il faut répondre à trois questions clés (fig. 2) avant de pouvoir formuler une recommandation thérapeutique individuelle et contraignante.

La première et la plus importante question concerne toujours l’ insuline : le patient a-t-il besoin d’ insuline ?

Si la valeur HbA1c du patient est > 10 % en l’ absence des caractéristiques clés du syndrome métabolique telles que l’ obésité viscérale et la dyslipidémie typique (faible taux de cholestérol HDL et taux élevé de triglycérides), et si le patient présente des symptômes cliniques de carence en insuline (perte de poids, polyurie et polydipsie), l’ administration d’ insuline n’est jamais mauvaise. Une fois que les valeurs glycémiques se sont normalisées, on peut décider si l’ insuline doit continuer à être administrée. Chez un faible pourcentage de patients, le diabète sucré de type 1 (même à un âge avancé) ou une maladie du pancréas, comme la pancréatite chronique ou l’ hémochromatose, peuvent être présents et nécessitent donc une insulinothérapie.

La deuxième question concerne la fonction rénale

Cet aspect a un impact direct sur le choix du médicament antidiabétique. 25% des patients atteints de diabète sucré de type 2 en Suisse ont une maladie rénale chronique avec un eGFR < 60 ml/min (26). La plupart des médicaments ne peuvent pas être prescrits si l’ eGFR est inférieur à 30 ml/min (bien que ce soit un faible pourcentage de 2,4 % (26). Si tel est le cas, les inhibiteurs du SGLT-2, la metformine et les sulfonylurées ne peuvent plus être utilisés. Les inhibiteurs de la DPP-4 et les analogues du GLP-1 peuvent être prescrits dans cette situation. Dans le cas des analogues du GLP-1, les nausées et vomissements doivent être pris en compte, mais ils ne sont pas dangereux pour les patients atteints de diabète sucré, même si ces patients ont besoin d’ un traitement de dialyse.

La troisième question concerne l’ insuffisance cardiaque

Les inhibiteurs du SGLT-2, qui peuvent être utilisés en toute sécurité jusqu’ à un eGFR de 30 ml/min, constituent le traitement de choix pour les patients souffrant de diabète et d’ insuffisance cardiaque ou pour la prévention de l’ insuffisance cardiaque. Avec la réduction de la fonction rénale, l’ effet de réduction de la glycémie est diminué, mais les effets sur les événements MACE en 3 points, le maintien de la fonction rénale et la thérapie ou la prévention de l’ insuffisance cardiaque sont entièrement maintenus.

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Pr Roger Lehmann

UniversitätsSpital Zürich
Rämistrasse 100
8091 Zurich

Roger.Lehmann@usz.ch

Dr Matthias Ernst

UniversitätsSpital Zürich
Rämistrasse 100
8091 Zurich

matthias.ernst@usz.ch

Participation à des Advisory Boards et honoraires de conférencier de Novo Nordisk, Sanofi, MSD, Boehringer Ingelheim, Servier et Astra Zeneca.

  • Avec les inhibiteurs SGLT2 et les AR GLP-1, il existe deux classes qui montrent une réduction des événements cardiovasculaires, de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité de toutes causes ainsi qu’  une néphroprotection.
  • Le médecin doit également tenir compte des préférences du patient, comme l’ absence d’ hypoglycémie et le désir de perdre du poids, mais aussi de la réduction de la mortalité et des événements cardiovasculaires et de l’ insuffisance cardiaque. Les sulfonylurées (21) et les inhibiteurs de la DPP-4 (19-22) n’ ont pas d’ effet sur ces critères d’ évaluation objectifs.
  • En tenant compte des événements cardiovasculaires, de la fonction rénale, de l’ évitement de l’ hypoglycémie ainsi que de la réduction du poids corporel comme critères d’ évaluation, les inhibiteurs SGLT-2 et les AR GLP-1 sont les médicaments préférés, et une triple association avec
    la metformine serait particulièrement recommandée chez les patients souffrant de coronaropathie et/ou d’ insuffisance cardiaque.

1. Boonman-de Winter, L.J., et al., High prevalence of previously unknown heart failure and left ventricular dysfunction in patients with type 2 diabetes. Diabetologia, 2012. 55(8): p. 2154-62.
2. Edelman, S.V. and W.H. Polonsky, Type 2 Diabetes in the Real World: The Elusive Nature of Glycemic Control. Diabetes Care, 2017. 40(11): p. 1425-1432.
3. Zinman, B., et al., Empagliflozin, Cardiovascular Outcomes, and Mortality in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2015. 373(22): p. 2117-28.
4. Neal, B., et al., Canagliflozin and Cardiovascular and Renal Events in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2017. 377(7): p. 644-657.
5. Wiviott, S.D., et al., Dapagliflozin and Cardiovascular Outcomes in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2019. 380(4): p. 347-357.
6. McMurray, J.J.V., et al., Dapagliflozin in Patients with Heart Failure and Reduced Ejection Fraction. N Engl J Med, 2019. 381(21): p. 1995-2008.
7. Aronson, R., et al., Long-term efficacy and safety of ertugliflozin monotherapy in patients with inadequately controlled T2DM despite diet and exercise: VERTIS MONO extension study. Diabetes Obes Metab, 2018. 20(6): p. 1453-1460.
8. Wanner, C., et al., Empagliflozin and Progression of Kidney Disease in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2016. 375(4): p. 323-34.
9. Perkovic, V., et al., Canagliflozin and Renal Outcomes in Type 2 Diabetes and Nephropathy. N Engl J Med, 2019. 380(24): p. 2295-2306.
10. Marso, S.P., et al., Liraglutide and Cardiovascular Outcomes in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2016. 375(4): p. 311-22.
11. Marso, S.P., et al., Semaglutide and Cardiovascular Outcomes in Patients with Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2016. 375(19): p. 1834-1844.
12. Husain, M., et al., Oral Semaglutide and Cardiovascular Outcomes in Patients with Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2019. 381(9): p. 841-851.
13. Pratley, R., et al., Oral semaglutide versus subcutaneous liraglutide and placebo in type 2 diabetes (PIONEER 4): a randomised, double-blind, phase 3a trial. Lancet, 2019. 394(10192): p. 39-50.
14. Gerstein, H.C., et al., Dulaglutide and cardiovascular outcomes in type 2 diabetes (REWIND): a double-blind, randomised placebo-controlled trial. Lancet, 2019. 394(10193): p. 121-130.
15. Bellastella, G., et al., Glucagon-Like Peptide-1 Receptor Agonists and Prevention of Stroke Systematic Review of Cardiovascular Outcome Trials With Meta-Analysis. Stroke, 2020. 51(2): p. 666-669.
16. Gerstein, H.C., et al., The effect of dulaglutide on stroke: an exploratory analysis of the REWIND trial. Lancet Diabetes Endocrinol, 2020. 8(2): p. 106-114.
17. Mann, J.F.E., et al., Liraglutide and Renal Outcomes in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2017. 377(9): p. 839-848.
18. Gerstein, H.C., et al., Dulaglutide and renal outcomes in type 2 diabetes: an exploratory analysis of the REWIND randomised, placebo-controlled trial. Lancet, 2019. 394(10193): p. 131-138.
19. White, W.B., et al., Alogliptin after acute coronary syndrome in patients with type 2 diabetes. N Engl J Med, 2013. 369(14): p. 1327-35.
20. Rosenstock, J., et al., Effect of Linagliptin vs Placebo on Major Cardiovascular Events in Adults With Type 2 Diabetes and High Cardiovascular and Renal Risk: The CARMELINA Randomized Clinical Trial. JAMA, 2019. 321(1): p. 69-79.
21. Rosenstock, J., et al., Effect of Linagliptin vs Glimepiride on Major Adverse Cardiovascular Outcomes in Patients With Type 2 Diabetes: The CAROLINA Randomized Clinical Trial. JAMA, 2019.
22. Green, J.B., et al., Effect of Sitagliptin on Cardiovascular Outcomes in Type 2 Diabetes. N Engl J Med, 2015. 373(3): p. 232-42.
23. Scirica, B.M., et al., Saxagliptin and cardiovascular outcomes in patients with type 2 diabetes mellitus. N Engl J Med, 2013. 369(14): p. 1317-26.
24. Mach, F., et al., 2019 ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: lipid modification to reduce cardiovascular risk. Eur Heart J, 2019.
25. Jensen, M.H., et al., Risk of Major Adverse Cardiovascular Events, Severe Hypoglycemia, and All-Cause Mortality for Widely Used Antihyperglycemic Dual and Triple Therapies for Type 2 Diabetes Management: A Cohort Study of All Danish Users. Diabetes Care, 2020: p. dc192535.
26. Lamine, F., et al., Chronic kidney disease in type 2 diabetic patients followed-up by primary care physicians in Switzerland: prevalence and prescription of antidiabetic drugs. Swiss Med Wkly, 2016. 146: p. w14282.

Les sociétés de pneumologie mettent en garde contre les e-cigarettes

L’ épidémie de tabagisme et ses conséquences constituent le plus grand problème mondial de santé. Au cours de la dernière décennie, les e-cigarettes se sont établies sur le marché. Ces dernières offrent aux fumeurs une alternative moins nocive selon les estimations actuelles. Cependant, leur succès dans l’ arrêt du tabagisme est faible et peu durable. La prévention durable du tabagisme comprend la mise en œuvre cohérente de la Convention de l’ OMS sur le tabac – également en Suisse. Afin d’ éviter que la prévention auprès des jeunes ne soit sapée par les produits commercialisés tels que les e-cigarettes, les pipes à eau ou le snus et pour éviter que la dépendance à la nicotine ne redevienne la norme, l’ engagement de tous les médecins est nécessaire.

Selon l’ actuel Atlas du tabac de l’ American Cancer Society, plus de 1,1 milliard de personnes dans le monde fument, dont 6 millions en meurent chaque année, ce qui coûte plus de 500 milliards de dollars par an dans le monde (1). L’ épidémie de tabagisme et ses conséquences constituent le plus grand problème de santé au monde (2, 3). Avec la propagation croissante des e-cigarettes, des pipes à eau, du snus et du cannabis, l’ épidémie de tabagisme est devenue beaucoup plus complexe (4-7).
Au cours de la dernière décennie, les e-cigarettes, qui simulent le tabagisme par des moyens techniques sans brûler de tabac, se sont imposées sur le marché du tabac (8). On distingue les e-cigarettes qui vaporisent un liquide contenant de la nicotine au moyen d’ un serpentin chauffant (« Electronic Nicotin Delivery Systems », ENDS) de celles qui chauffent le tabac mais ne le brûlent pas (« Heat not Burn Devices »). Le développement de l’ e-cigarette est attribué au pharmacien chinois Hon Lik, qui ne voulait pas mourir du cancer du poumon comme ses parents. Bien que les e-cigarettes offrent, selon les estimations actuelles, une alternative moins nocive aux fumeurs, leur succès pour arrêter de fumer est faible et non durable (9-13).

Cigarettes électroniques – une nouvelle entrée dans la dépendance à la nicotine

Entre-temps, les e-cigarettes – aussi appelées e-shishas – se sont rapidement répandues parmi les jeunes. Selon Addiction Suisse, un tiers des jeunes de 15 à 24 ans ont déjà pris une e-cigarette au moins une fois (14). Entre-temps les pédiatres considèrent les e-cigarettes comme le « nouveau visage de la nicotine » et un point d’ accès aux cigarettes à base de tabac (15). Une méta-analyse a montré que les enfants et les adolescents qui « vapotent » des e-cigarettes ont un risque de 3 à 4 fois plus élevé de commencer à fumer du tabac (16). Les e-cigarettes dont l’  apparence visuelle ne ressemble plus guère aux cigarettes de tabac, ne sont pas perçues par les enfants et les adolescents comme des produits de tabac, mais comme des « vaporisateurs » inoffensifs (fig. 1). Entre-temps, il existe déjà plus de 450 marques et plus de 7 500 saveurs (17). Grâce à un marketing intensif, des saveurs attrayantes et un design spécial, elles sont en vogue et représentent un nouveau danger pour les enfants (18).
Les jeunes sont souvent des « doubles utilisateurs », c’ est-à-dire qu’ ils utilisent différents produits du tabac comme le snus et les e-cigarettes (19). Les appareils multifonctionnels (eGOS, mods) qui peuvent également être utilisés pour vaporiser des boissons alcoolisées sont très populaires. L’ ajout de substances chimiques telles que les cannabinoïdes synthétiques devient à la mode – apparemment surtout en France – et a déjà entraîné des décès aux États-Unis (20, 21).
Il y a quelques années, la nouvelle e-cigarette « Juul » a été lancée aux Etats-Unis, qui, par son aspect très tendance de clé USB (fig. 2) et utilisant une nouvelle forme de nicotine très concentrée et liée au sel, s’ est rapidement répandue parmi les adolescents américains. Aux États-Unis, des concentrations de nicotine allant jusqu’ à 50 mg/ml sont disponibles dans le commerce, en Europe, seules 20 mg/ml sont autorisées. Déjà deux tiers des jeunes fumeurs d’ e-cigarettes aux USA utilisent le « Juul » : on ne parle plus de « vapoter » mais de « juuler ». L’ entreprise américaine – la start-up à la croissance la plus rapide de l’ histoire des entreprises – est maintenant sur le point de conquérir le marché européen avec « Juul » (22). Aux États-Unis, les jeunes sont déjà plus nombreux à « fumer » des e-cigarettes qu’ à fumer des cigarettes, et la prévalence est en constante augmentation : en 2018, elle était de 25 % chez les 17-18 ans et de 20 % chez les 15-16 ans (23, 24).

Vente également possible aux mineurs

Après que seules les e-cigarettes sans nicotine ont été autorisées en Suisse, les e-cigarettes contenant de la nicotine – suite à un recours accueilli par le Tribunal administratif fédéral – peuvent également être vendues dans notre pays depuis mai 2018, et même aux mineurs en raison d’ une lacune de législation (25). L’ Association suisse du commerce de la Vape (Swiss Vape Trade Association, SVTA) s’ est volontairement engagée à ne pas vendre des dispositifs aux mineurs et à ne pas leur adresser de publicité (https://fr.svta.ch/codex-de-la-svta-des-fabricants-et-commercants-concernant-la-commercialisation-des-objets-et-produits-de-la-vape/). On peut se demander si ce code volontaire protégera efficacement les jeunes à la lumière de l’ expérience de « l’ autoréglementation » de l’ industrie du tabac. Les enfants sont ainsi exposés à un âge précoce au risque de dépendance à la nicotine, auquel beaucoup ne peuvent échapper plus tard, et les profits de l’ industrie du tabac et de la cigarette électronique sont préservés (18).

Nuisibilité des e-cigarettes

Selon l’ état actuel des connaissances, la vapeur des e-cigarettes resp. l’ aérosol des produits du tabac chauffés contient des polluants légèrement moins toxiques et cancérigènes que la fumée de tabac, pourtant les e-cigarettes ne peuvent pas être considérées sans scrupules (5, 26, 27). La santé publique anglaise suppose actuellement que « vapoter » des e-cigarettes est « 95 % moins nocive » que la cigarette. Ce chiffre ne repose pas sur une mesure scientifique, mais remonte à 12 experts qui ont voulu harmoniser leurs avis en 2014 dans le cadre d’ une analyse décisionnelle multicritères (28, 29). Compte tenu de la variété croissante des produits dans une base de données mince, cette évaluation n’ est pas assurée. Une étude suisse, par exemple, a trouvé les mêmes substances dans l’ aérosol de tabac chauffé (« IQUOS ») que dans la fumée de tabac conventionnelle et a conclu que cette « vapeur » n’ est pas « inoffensive » (30). Dans le cas des produits ENDS, les études sur les aérosols varient considérablement, car il existe d’ innombrables produits de l’ e-cigarette et que leur fabrication ne soit pas réglementée (31). Par exemple, la source d’ énergie détermine la concentration de formaldéhyde dans l’ aérosol (32). En outre, des métaux lourds peuvent être trouvés dans l’ aérosol des produits de la cigarette électronique, la source étant supposée être les serpentins chauffants (33). Des études indépendantes rapportent des effets sur les poumons tels que l’ hyperréactivité bronchique, la réduction des défenses immunitaires, l’ augmentation de la nécrose et la cytotoxicité (34). Et des expériences en laboratoire ont montré que la vapeur des e-cigarettes conduit aux mêmes expressions de gènes dans les cellules pulmonaires humaines que dans la fumée de tabac (35). A ce jour, les données toxicologiques systématiques sur les substances inhalées au moyen d’ un effet secondaire du propylène glycol ou de la glycérine font encore défaut (8).

Les sociétés de pneumologie internationales mettent en garde contre les e-cigarettes

Les connaissances obtenues à ce jour ont été suffisantes pour que les sociétés pulmonaires internationales mettent en garde contre les e-cigarettes (5, 13, 36, 37).
Dans sa prise de position, le Forum of International Respiratory Societies (FIRS) met en garde en termes clairs contre les conséquences néfastes des e-cigarettes pour la santé des jeunes gens (37). Le FIRS souligne que les enfants et les adolescents sont très sensibles à la dépendance à la nicotine, qui a un effet pertinent sur le développement du cerveau. La prise de position de la FIRS met en évidence que les e-cigarettes devraient être considérées comme un point d’ entrée au tabagisme et que les enfants ont un risque plus élevé de devenir dépendants du tabac à vie. Tous les jeunes qui font des expériences avec la nicotine ne deviennent pas dépendants, mais le cerveau des adolescents est plus sensible aux substances psychoactives que celui des adultes (38). Les e-cigarettes sont conçues pour être très attrayantes pour les enfants et les adolescents (et sont annoncées et commercialisées en conséquence), ce qui entraînera une nouvelle génération de dépendants à la nicotine. Les sociétés de pneumologie réclament donc une réglementation stricte similaire à celle des produits du tabac : Une interdiction de la vente aux mineurs, une interdiction des arômes, les mêmes règles que pour la protection contre la fumée passive et une interdiction complète de la publicité.
Dans sa prise de position sur les produits du tabac chauffants (« heat not burn devices »), la Société européenne respiratoire (European Respiratory Society – ERS) indique clairement qu’ aucune étude payée par l’ industrie du tabac n’ est fiable (36). Des études indépendantes auraient montré que de nombreuses substances toxiques et cancérigènes se trouvaient également dans l’ aérosol de ces produits, dans certains cas à des concentrations presque identiques à celles des produits du tabac traditionnels, et que les allégations de l’ industrie du tabac selon lesquelles ses produits contenaient de 90 à 95 % moins de substances nocives ne résistaient pas à un examen indépendant. Récemment, dans un nouveau document intitulé « Prise de position de l’ ERS sur la réduction des risques liés au tabac », l’ ERS a clairement rejeté la stratégie dite de « réduction des risques », la qualifiant de stratégie de l’ industrie du tabac visant à maintenir la dépendance à la nicotine (13). L’  ERS souligne qu’ elle ne peut recommander aucun produit qui soit nocif pour les poumons et la santé humaine. En outre, elle note que les e-cigarettes sapent les efforts de prévention du tabagisme déployés précédemment et entrent donc en conflit avec la Convention-cadre de l’  OMS pour la lutte antitabac (www.who.int/fctc).

L’ industrie du tabac investit dans les e-cigarettes

Le secteur du tabac reste l’ une des industries les plus lucratives au monde (39). Pour Beverley Spencer, ancienne PDG de British American Tobacco (BAT) Suisse, « fumer n’ est pas une question de morale », mais une « entreprise gigantesque » (40). Le groupe BAT a investi plus d’ un demi-milliard de livres sterling dans le développement d’ une e-cigarette (« Glo »), le potentiel total du marché se chiffrant en milliards. Le plus grand fabricant de cigarettes, Philip Morris (PM), a développé son propre « heat not burn device » avec « IQOS » et a également acheté des actions de la société « Juul » pour 12,8 milliards de dollars US (41). Le groupe PM ne vise certainement pas à empêcher ses consommateurs de Marlboro de fumer, mais plutôt à faire en sorte que le marché soit ouvert à la prochaine génération de dépendants à la nicotine. Avec le lancement des e-cigarettes et d’ autres « produits à risque réduit », l’ industrie du tabac tente de se créer une image propre et d’ agir comme partenaire de la santé publique. Ainsi, les e-cigarettes sont annoncées avec des slogans tels que « Pas de feu », « Pas de cendres » et « Pas d’ odeur de cigarette » comme « Une meilleure alternative à la cigarette ». Philip Morris a fait un pas de plus avec la Fondation pour un monde sans tabac (42, 43). Pour PM, un « monde sans fumée » ne sera à l’ avenir constitué que par les utilisateurs de son dernier produit « IQOS » («I Quit Ordinary Smoking » ), qui, selon ses propres déclarations, ne produit pas de fumée nocive mais seulement de la « vapeur inoffensive ». Le 12 février 2018, l’  ERS a mis en garde ses membres contre toute collaboration avec cette fondation. Et la presse grand public qualifie les activités récentes de l’ industrie du tabac de « nouvelles ruses et vieux mensonges » (44).

Conclusion

Le commerce du tabac est basé sur la vente de nicotine, une substance engendrant une addiction. Pour l’ industrie du tabac, il importe peu que les jeunes deviennent dépendants de la nicotine par le biais des e-cigarettes, des produits du tabac chauffés ou des cigarettes. La prévention durable du tabagisme comprend la mise en œuvre cohérente de la Convention de l’ OMS sur le tabac – également en Suisse. Afin d’ éviter que la prévention ne soit sapée par les produits commercialisés auprès des jeunes, tels que les e-cigarettes, les narguilés ou le snus et pour éviter que la dépendance à la nicotine ne redevienne la norme, l’ engagement de tous les médecins est nécessaire. En plus de l’ enregistrement de la dépendance à la nicotine et de l’ exposition à la fumée passive, du conseil pour l’ arrêt du tabac pendant les heures de consultation et au chevet du patient, la position professionnelle est nécessaire pour la mise en œuvre de la FCTC. Les associations médicales publiquement crédibles convaincront également nos parlementaires des arguments de santé dans le débat sur la Loi sur les produits du tabac. Sinon, nos représentants du peuple se verront accusés de se faire les sbires de l’ industrie du tabac, qui a su jusqu’ à présent défendre ses intérêts par une influence omniprésente et en luttant contre les mesures de santé publique (45-48).

Cet article est une traduction de « info@onkologie » 05_2019

Prof. Dr. med. Jürg Barben

Leitender Arzt Pneumologie/Allergologie & CF-Zentrum
Ostschweizer Kinderspital
Claudiusstr. 6
9006 St. Gallen

juerg.barben@kispisg.ch

L’ auteur affirme qu’  il n’  y a pas de conflit d’  intérêts en rapport avec cet article.

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Problèmes et besoins des personnes âgées après une hospitalisation

La préparation au retour à domicile pendant l’ hospitalisation est un processus clé pour assurer la continuité des soins et réduire les problèmes rencontrés par les personnes âgées après la sortie de l’ hôpital. Alors que les durées de séjours hospitaliers diminuent, les patients quittent l’ hôpital de plus en plus précocement, sans être toujours suffisamment prêts, et terminent leur rétablissement à domicile. Les problèmes rencontrés pendant les premiers jours après la sortie peuvent être la conséquence d’ un manque d’ informations reçues durant l’ hospitalisation, mais surtout d’ un manque d’ adéquation entre les informations transmises et les besoins des patients.

Les prévisions à l’ horizon 2040 pour le canton de Vaud montrent que la proportion des journées d’ hospitalisation bénéficiant aux personnes âgées va passer, pour les scénarios les plus probables, de 55  % en 2015 à une part comprise entre 67 % et 69 % d’ ici 20 ans (1). La contingence de l’ augmentation de la complexité des soins en milieu aigu, de la diminution du temps disponible pour préparer les personnes âgées à sortir de l’ hôpital requiert des solutions pour améliorer les soins de transition et réduire les problèmes après la sortie de l’ hôpital. Lorsque la préparation au retour à domicile est inadéquate, les réadmissions à l’  hôpital sont fréquentes et coûteuses (2). A l’ hôpital, les réponses apportées par les soignants aux besoins d’ informations des personnes âgées contribuent à une meilleure gestion de leur auto-soins à domicile (3, 4). Ces informations et l’ enseignement sont souvent transmis de façon trop condensée avant que le patient ne retourne chez lui (5). En plus d’ avoir peu de temps, la compréhension des informations par les patients n’est pas systématiquement évaluée (6). Les patients se souviennent difficilement des informations reçues, voire les oublient après la sortie de l’ hôpital (7). Une compréhension erronée ou insuffisante des informations par les patients peut limiter les auto-soins et une gestion efficace de la santé (8). Il y aurait donc un écart entre la croyance des professionnels de transmettre des informations qui répondent aux besoins des patients et la pertinence et la manière dont ces informations sont transmises aux patients (4, 9, 10).

Identifier les problèmes rencontrés par les patients après la sortie de l’ hôpital

Pour prévenir les problèmes rencontrés par les patients à domicile, il est d’ abord nécessaire de déterminer la prévalence et la nature des problèmes et des besoins non satisfaits des patients après leur sortie de l’hôpital. Le questionnaire « Problems After Discharge Questionnaire » (PADQ) de Mistiaen & al (1997) a été développé et validé dans ce but (11). Le PADQ est un questionnaire auto-reporté pour évaluer les problèmes et les besoins non satisfaits dans huit domaines : besoins d’information, soins personnels, activités domestiques, mobilité, utilisation des équipements et suivi des instructions, plaintes physiques et plaintes psychologiques.

Problèmes et besoins insatisfaits des patients en Suisse romande après la sortie de l’ hôpital

En 2018, le questionnaire PADQ a été soumis à 109 patients avec plusieurs maladies chroniques, hospitalisés dans des services de médecine et de réadaptation en Suisse romande. Ceux-ci ont complété le questionnaire une semaine après leur retour à domicile afin de connaître les problèmes et les besoins qu’ ils avaient rencontré après la sortie. L’âge moyen de ces patients était de 74 ans, la moitié étant des femmes et vivant en couple. Près des deux tiers avaient été hospitalisés au cours des deux dernières années (n = 70). Trois patients sur dix bénéficiaient de soins à domicile.
Les problèmes rencontrés par les participants à domicile concernaient surtout les tâches domestiques, telles que le ménage (63 %), les courses (56  %), ou le changement des draps de lit (50 %). Un peu plus d’ un tiers avaient des problèmes somatiques, dont principalement la dyspnée (58 %), la fatigue (50 %) et les douleurs (46 %). La mobilité était également problématique pour un autre tiers d’ entre eux, notamment pour se promener à l’ extérieur (53 %), monter les escaliers (44 %) et utiliser les moyens de transports (30 %). Un quart des patients ont rapporté des plaintes psychologiques, et la moitié d’ entre eux souffraient plus spécifiquement d’ anxiété, d’ inquiétude, et de tristesse (31 %). Un participant sur trois a rencontré des problèmes pour réaliser certains soins personnels comme prendre une douche ou un bain et s’ habiller ou se déshabiller.
De manière générale, plus de la moitié (57 %) des participants ont rapporté un manque d’ informations une fois rentrés à domicile. Ces besoins concernaient prioritairement des informations sur les effets secondaires de leurs traitements, les prestations d’ assurance, ainsi que leur processus rétablissement (Fig. 1).

En regard d’ une étude similaire conduite avec le questionnaire PADQ aux États-Unis, les patients hospitalisés en Suisse romande ont un besoin d’ information concernant les traitements médicamenteux trois fois supérieur et davantage de problèmes après la sortie de l’ hôpital (12). Le manque d’ informations sur les médicaments est un résultat mis en évidence dans plusieurs études et un des problèmes les plus fréquemment rencontré par les patients après l’ hôpital (13-16). Aux États-Unis, la réconciliation médicamenteuse systématique pourrait expliquer que ce besoin soit davantage satisfait pour les patients (17).
L’ âge moyen des participants à cette étude étant de 74 ans, les problèmes rencontrés après la sortie pour réaliser les tâches ménagères ou se mobiliser pourraient être expliqués par le déclin fonctionnel engendré par l’ hospitalisation chez les personnes âgées (15). La diminution des durées de séjours implique également que les patients sortent parfois de l’ hôpital sans avoir toujours récupéré leurs capacités fonctionnelles, ce qui pourrait avoir été le cas pour les participants de la présente étude (18). Les patients ont également exprimé des besoins importants liés aux difficultés psychologiques (19). Les souffrances psychologiques peuvent être générées par l’ incertitude liée au manque d’ informations sur le processus d’ évolution de la maladie, du rétablissement ou des traitements (20). Le besoin d’ information exprimé par les participants de cette étude pourrait en partie être un moyen de réduire leur anxiété par exemple. Alors que l’ attention des soignants est souvent centrée sur les problématiques somatiques, ces résultats mettent en lumière l’ importance d’ investiguer de manière tout aussi prioritaire les besoins psychologiques des patients.

Implications pour la pratique

Recevoir une grande quantité d’ informations ne garantit pas pour autant que le patient ait compris ces informations ni qu’ elles répondent à ses besoins, surtout si celles-ci sont transmises à un moment inopportun ou d’ une manière inadaptée à son niveau de connaissances ou de compétences (4, 21). De plus, les besoins d’ information peuvent varier tout au long du processus de rétablissement. Le séjour à l’hôpital est souvent une période de crise pour traiter des problèmes de santé aigus. Les patients ne sont donc pas toujours prêts à recevoir des enseignements et se sentent souvent submergés par un flot d’informations. Adapter le type d’ informations et la manière de les transmettre à partir des besoins évalués avec les patients plutôt que selon des recommandations prédéterminées et spécifiques à des pathologies, donnerait davantage de sens et de pertinence à ces informations pour les patients (22). Pour évaluer pendant l’ hospitalisation quels sont ces besoins, les patients eux-mêmes doivent participer à définir ce qu’ ils connaissent déjà et quelles sont les informations qu’ils jugent importantes pour leur situation de vie à domicile, qui diffère assurément de celle de l’ hôpital. Lorsque les informations répondent à leurs besoins, les patients sont plus attentifs, ce qui améliore leur compréhension et le rappel de ces informations une fois rentrés chez eux (6, 22). Ils se sentent aussi davantage prêts à rentrer car capables de répondre eux-mêmes à des questions qu’ ils pourraient se poser après la sortie ou faire face à des problèmes concernant la gestion de leur santé (22).

Conclusion

Les résultats de cette étude mettent en évidence qu’ une semaine après la sortie de l’ hôpital, les patients estiment ne pas avoir reçu suffisamment d’ informations pour la gestion de leur santé à domicile. Ils ont été également confrontés à de nombreux problèmes dans les activités de la vie quotidienne et en lien avec des inconforts physiques. Évaluer les besoins d’ information des patients pour la gestion de leur santé à domicile permettrait d’ augmenter la qualité des informations transmises et de contribuer à réduire la survenue de problèmes après la sortie de l’ hôpital.

Joanie Pellet, PhD(c), joanie.pellet@unil.ch
Alessia Camponovo, MScSI
Nishalini Gunalingami, MScSI
Dr sc. Cédric Mabire, PhD, cedric.mabire@unil.ch
Institut de formation et de recherche en soins – IUFRS, Faculté de
Biologie et Médecine, Université de Lausanne, Lausanne, Suisse

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Joanie Pellet, PhD(c)

Institut de formation et de recherche en soins – IUFRS
Faculté de Biologie et Médecine
Université de Lausanne, Lausanne, Suisse

joanie.pellet@unil.ch

Dr sc. Cédric Mabire, PhD

Institut de formation et de recherche en soins – IUFRS
Faculté de Biologie et Médecine
Université de Lausanne, Lausanne, Suisse

cedric.mabire@unil.ch

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’ intérêt réel ou potentiel en lien avec le contenu de cette publication.

  • Suite à une hospitalisation, les patients à domicile manquent d’ informations sur la gestion de leur santé au quotidien
  • La transmission standardisée d’ informations avant la sortie de l’ hôpital ne suffit pas à répondre à leurs besoins pour leur situation de vie
    à domicile
  • En adaptant le type et la quantité d’ informations, la manière de les transmettre et le moment pour le faire, les infirmières pourraient mieux répondre aux besoins des personnes âgées rentrés à domicile

Les auteurs souhaitent remercier les patients et les professionnels de la santé pour leur participation à l’ étude.

Spondylodiszitis der Halswirbelsäule

Anhand des Fallberichtes einer Spondylodiszitis der Halswirbelsäule werden im folgenden Artikel die klinische Bedeutung dieses Krankheitsbildes, die zweckmässigen Abklärungen und Behandlungsmöglichkeiten kritisch dargestellt, sowie auch die Konsequenzen einer vom Patienten abgelehnten Behandlung diskutiert.

Osteomyelitis oder Knochenmarkentzündung (altgriechisch ὀστέον («ostéon») – Knochen und μυελός («myelós») – Mark) ist eine Infektion (meistens bakteriell) des Knochens und Knochenmarks.
Eine Spondylodiszitis bezeichnet eine Osteomyelitis des Bandscheibenraums sowie der angrenzenden Wirbelkörper. Das Symptomspektrum ist breit mit möglicherweise unspezifischen Anzeichen bis hin zu neurologischer Ausfallssymptomatik, Epiduralabszessen oder Sepsis. Durch eine späte Erkennung kann der Krankheitsverlauf schwer und vital bedrohlich sein.
Staphylococcus aureus stellt den häufigsten bakteriellen Erreger einer Osteomyelitis beziehungsweise Spondylitis dar, wenn es die Wirbelsäule betrifft (Knochen- bzw. Knochenmarkentzündungen), oder auch einer Spondylodiszitis, wenn die Entzündung primär von der Zwischenwirbelscheibe ausgeht. Die Erreger können via endogene oder eine exogene Infektionsroute ins Knochenmark gelangen. Die endogene Entzündung entsteht von einem bereits vorhandenen Infektionsfokus im Körper durch eine hämatogene Verbreiterung (z.B. bei Kindern und Jugendlichen mit Tonsillitiden), bei Erwachsenen muss hierbei eine bakterielle Endokarditis in Betracht gezogen resp. ausgeschlossen werden. Die exogene Infektion kann sich posttraumatisch oder iatrogen (postoperativ) vor allem bei immunsupprimierten Patienten entwickeln.
Die Diagnosestellung der Knochenmarkentzündung erfolgt durch körperliche Untersuchungen, Blutanalysen, Blutkulturen mit Antibiogramm und Bildgebung.
Es besteht aktuell keine klare Richtlinie über die Dauer der Behandlung (je jünger der Patient, umso kürzer wird antibiotisch therapiert. Bei Kindern in der Regel zwei Wochen, bei Erwachsenen 4 – 6 Wochen). Bei Spondylodiszitis muss in Fällen mit neurologischer Ausfallsymptomatik oder bei Befall der Dura (z.B. Epiduralabszess) zusätzlich eine chirurgische Intervention in Betracht gezogen werden.
Im Falle der exogenen Osteomyelitis oder Spondylodiszitis ist neben einer medikamentösen Therapie häufig eine chirurgische Sanierung (Aufbohrung, Spülung des Markraums, Abtragung des abgestorbenen oder infizierten Gewebes, Darstellung der vitalen und gut durchbluteten Absetzungsränder) mit einer Spongiosaplastik (Knochentransplantation) nötig. Sollte die Ursache in bereits vorhandenen Implantaten/Fremdkörpern liegen, wird empfohlen diese zumindest vorübergehend komplett zu entfernen.
Die Resektionsgrenzen werden individuell durch den behandelnden Chirurgen festgelegt (1).

Ein operatives Vorgehen bei Spondylodiszitis besteht aus vier Schritten (2)

  • Radikale Sequestrektomie
  • Totraummanagement
  • Plastische Weichteilrekonstruktion
  • Wiederherstellung der Knochenstabilität

Parallel sollten eine resistenzgerechte systemische Antibiotikatherapie und eine adäquate Schmerzbehandlung etabliert werden.

Die Prognose ist abhängig von

  • Ätiologie
  • Rascher Diagnosestellung und Einleiten der richtigen Therapie
  • Patientencompliance
  • Chronifizierung
  • Verlauf

Sofern eine Herdsanierung nicht gelingt, ist mit periodischen Infekt-exazerbationen und einem chronifizierenden Verlauf zu rechnen. Jede Knochenmarkentzündung kann akut und chronisch verlaufen. Eine akute Osteomyelitis kann vollständig ausheilen, sofern sie zeitnah erkannt und möglichst rasch behandelt wird. Eine Chronifizierung sollte immer verhindert werden, da diese erschwert behandelbar ist und mit einem komplikationsreichen Verlauf einhergehen kann.
Bei schlechtem Allgemeinzustand des Patienten werden palliative Massnahmen mit dem Ziel der Infektkontrolle und Schmerzlinderung, z.B. mittels Markraumtrepanation, lokaler Sequestrektomie, Weichteilrevisionen oder Dauerdrainagen, bevorzugt.
In diesem Artikel werden die Behandlungsmöglichkeiten und Komplikationen einer inadäquat behandelten Halswirbelkörperfraktur und damit einhergehenden Spondylodiszitis beschrieben.

Fallbericht

Anamnese
Ein 39-jähriger, untergewichtiger Patient stellte sich mit Schmerzen im Bereich der Halswirbelsäule (HWS) in unserer Ambulanz vor. Laut seiner Vorgeschichte war er in seinem Herkunftsland körperlicher Gewalt vor allem gegen den Nacken ausgesetzt.
Daraus resultierte eine instabile Fraktur der Halswirbelkörper (HWK) 6 und 7 mit einhergehender neurologischer Ausfallsymptomatik. Zunächst erfolgte keine adäquate Behandlung, was zur Folge hatte, dass sich die neurologischen Symptome weiter verschlechterten. Nach acht Monaten musste der inzwischen rollstuhlgängige Patient schliesslich in seinem Herkunftsland notfallmässig operiert werden. Die chirurgische Versorgung erfolgte mittels Korporektomie von HWK 5 und 6, sowie durch einen Wirbelkörperersatz aus Titan (Mesh-Körbchen) von HWK 4 bis HWK 7 (Abb. 1). Unmittelbar postoperativ zeigte sich ein komplikationsloser Verlauf (3). Gemäss Patientenangaben konnte er seinen Kopf gerade halten und wieder selbständig gehen. Nach vier Wochen kam es jedoch zu einer postoperativen Kyphosierung mit massiver Schmerzexazerbation. Die ausgeprägte Deformität führte zu einer kompletten Unselbstständigkeit (4, 5).

Status
Hierzulande präsentierte sich der Patient erstmals fünf Monate nach der Operation. Er wurde bei Verdacht auf eine Sepsis und Verschlechterung des Allgemeinzustandes aus einem Partnerspital zu uns verlegt.
Im Rahmen der Eintrittsuntersuchung zeigte sich der afebrile Patient in einem deutlich reduzierten Allgemeinzustand. Er konnte seinen Kopf aus der kyphosierten Haltung ohne Unterstützung nicht anheben. Die Wirbelsäule zeigte eine ausgeprägte Hyperkyphose im Halsbereich, eine thorakale Verflachung, sowie eine leichte thorako-lumbale rechtskonvexe Skoliose. Neben den extremen Deformitäten fielen noch eine spastische Tetraparese mit positiven Pyramidenbahnzeichen, eine Atrophie der peripheren Muskulatur in allen Extremitäten sowie sensomotorische Ausfallsymptomatik im linken Arm und Bein auf.

Bildgebung
In der initial durchgeführten Computertomographie (CT) wurde eine Instabilität im Bereich der HWS diagnostiziert (Abb. 2). In der darauffolgenden Magnetresonanztomographie (MRI) zeigte sich eine leicht progrediente Anterolisthesis von HWK4 bei vorbestehender langstreckiger Kompression des Myelons mit Zeichen einer Myelopathie sowie diffusem Ödem. Eine Lockerung des Osteosynthesematerials konnte zwar nicht eindeutig nachgewiesen werden (Abb. 3), was eine solche naturgemäss nicht ausschliesst, jedoch wurde der Verdacht einer aus dem Implantat ausgehenden Spondylodiszitis gestellt (Abb. 4).
Bei zusätzlich angegebenen rechtsseitigen Bauchschmerzen führten wir zur Fokussuche eine CT des Abdomens durch. Bildmorphologisch konnte eine 5.2 x 6.5 cm grosse Raumforderung im rechten Leberlappen dargestellt werden (Abb. 5) und eine Biopsie wurde empfohlen.

Therapieplanung
Nach einer interdisziplinären medizinischen, infektiologischen und neurochirurgischen Evaluation und Zusammenschau aller Befunde wurde eine operative Versorgung vorgeschlagen. Das Ziel war, den mutmasslichen Ursprung der Spondylodiszitis und die ausgeprägte Kyphose zu behandeln (Abb. 6). Anhand der aktuellen Behandlungskonzepte wurde eine 360° Stabilisierung mit Einbringen eines distrahierbaren Cages, ventraler Verplattung und dorsolateraler occipito-zervikaler Spondylodese mit einem Schrauben-Stab-System von C0 bis Th1 angestrebt (6, 7).
Für eine vordere Verplattung der Wirbelsäule erfüllten sich bei diesem Patienten alle in der Literatur beschriebenen vier Kriterien (9): die beeinträchtigte klinische Stabilität und strukturelle Integrität der Wirbelsäule musste wiederhergestellt, eine Deformation musste ausgerichtet und korrigiert, das Fortschreiten einer weiteren Absenkung musste verhindert und eine Schmerzlinderung sollte erreicht werden. Bei einer suffizienten Biomechanik des Implantats und der Halswirbelsäule nach mehrstufiger Diskektomie und Fusionen sollte das Pseudoarthrosen-Risiko bei einem guten Verlauf geringer werden (9), wenn es auch nicht beseitigt werden kann. Der Vorteil dieser Wirbelsäuleninstrumentierung ist die sofortige postoperative Stabilisierung der Operationszone, noch vor der Ausbildung einer Knochenfusion, sowie die beseitigte Transplantatextrusion und dadurch verringerte Kyphose. Da unser Patient unter einer sehr schweren Spondylodiszitis litt und wir nach radikaler Sequestrektomie sowie Totraummanagement mit einen grossen Knochendefekt/Instabilität rechnen mussten, war das zuvor beschriebene Verfahren die Methode erster Wahl. Um ein langfristig gutes Ergebnis erzielen zu können und dabei die Risiken einer erneuten neurologischen Verschlechterung zu verhindern, wurde für 3 Monate postinterventionell eine Ruhigstellung in einem Halo-Fixateur geplant (8). Neben den eindeutigen Vorteilen im Falle einer erfolgreichen Operation mussten wir andererseits die wichtigsten Komplikationen des anterioren Zugangs, wie Perforation der Speiseröhre, Sepsis, neurologische Komplikationen (Parese der N. laryngeus recurrens, Horner-Syndrom mit Ptosis, Pupillen-Miosis und Gesichtsanhidrose, Auftreten einer postoperativen Radikulopathie oder Verletzung des Rückenmarks selbst) oder Gefässverletzungen (A. carotis oder A. vertebralis) aufklären. In diesem extremen Fall konnte es aufgrund der HWS-Kyphose sogar zu einer Rückenmarksverletzung bei der Positionierung oder Instrumentierung des Patienten kommen. Deswegen sollten während der Operation eine übermässige Beugung und Streckung des Halses vermieden werden.

Behandlungsverlauf
Zu diesem Zeitpunkt war der Patient bezüglich chirurgischer Behandlung noch unschlüssig. Vor allem weil einerseits die hochkomplexe Operation und die lange Nachsorge keine vollständige Genesung garantieren konnten, andererseits der chirurgische Eingriff das Risiko einer kompletten Lähmung oder des Versterbens barg. Die Operation konnte schliesslich nicht durchgeführt werden, weshalb eine konservative Behandlung erfolgen musste. Die initiale antibiotische Therapie mit Meropenem und Vancomycin wurde resistenzgerecht auf Vancomycin und Ceftriaxon umgestellt. Nach Besserung des Allgemeinzustands erfolgte die Oralisierung auf Co-Amoxicillin sowie die ambulante Weiterbetreuung.
Nach Entlassung kam es bei chronischen Schmerzen zu einer akuten psychischen Dekompensation, weshalb der Patient zusätzliche psychiatrische Behandlung benötigte. Im weiteren Verlauf exazerbierten die somatischen Beschwerden mit linksseitigen Kribbelparästhesien, Kraftlosigkeit und Schmerzen im gesamten Körper. Der Patient entschied sich dennoch gegen die Operation und brach in der Folge auch den ambulanten Kontakt mit der Klinik ab.

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Dr. med. univ. (HU) Natàlia Kucsora

Assistenzärztin Klinik für Innere Medizin
Departement Medizin
Kantonsspital Winterthur

Prof. Dr. med. Alex Alfieri

Chefarzt Klinik für Neurochirurgie Kantonsspital Winterthur
Brauerstrasse 15
8401 Winterthur
Und Neurochirurgie, Fakultät für Gesundheitswissenschaften,
gemeinsame Fakultät der Brandenburgischen Technischen Universität Cottbus – Senftenberg, der Medizinischen Hochschule Brandenburg
Theodor, Fontane und der Universität Potsdam

alex.alfieri@ksw.ch

Die Autoren geben an, dass in Zusammenhang mit diesem Artikel kein Interessenskonflikt besteht.

  • Eine posttraumatische Halswirbelsäuleninstabilität ist häufig sehr komplikationsreich und soll vollumfänglich möglichst früh behandelt werden
  • Der häufigste Erreger bei Spondylodiszitis und auch Osteomyelitis ist Staphylococcus aureus. Er kann durch endogene oder exogene Infektionsrouten in den Knochen gelangen
  • Die exogene Spondylodiszitis kann posttraumatisch oder iatrogen (postoperativ) entstehen, vor allem bei immunsupprimierten Patienten
  • Nach Diagnosestellung bei Erwachsenen wird die antibiotische Therapie bei akuten Fällen für mind. 4–6 Wochen empfohlen. Eine Endokarditis muss abgeklärt werden.
  • Bei chronifizierten Infektionen ist die Komplikationsrate sehr hoch und kann lebensbedrohlich sein.

  1. Walter G.; Kemmerer M., Kappler C., Hoffmann R. Behandlungsalgorithmen der chronischen Osteomyelitis. Dtsch Arztebl Int 2012; 109(14): 257-64; DOI: 10.3238/arztebl.2012.0257
  2. Luther C, Unger K, Heppert V, Simon R, Hitzigrath C, Germann G, Sauerbier M: Chronische Osteitis der unteren Extremitat. Interdisziplinäre Behandlungskonzepte. Unfallchirurg 2009; 113: 386–93. MEDLINE
  3. Pakzad H, Roffey DM, Knight H, Dagenais S, Yelle JD, Wai EK. Delay in operative stabilization of spine fractures in multitrauma patients without neurologic injuries: effects on outcomes. Can J Surg. 2011 Aug; 54(4):270-6.
  4. Vaccaro AR, Grauer JN. Timing of Complications after Spinal Fusion Surgery. Spine 2015 Oct 1; 40(19):1527-35.
  5. Naderi S, Acar F, Mertol T. Is spinal instrumentation a risk factor for late-onset infection in cases of distant infection or surgery Case report Neurosurg Focus. 2003 Sep 15; 15(3): E15.
  6. Alfieri A, Gazzeri R, Neroni M, Fiore C, Galarza M, Esposito S. Anterior expandable cylindrical cage reconstruction after cervical spinal metastasis resection. Clin Neurol Neurosurg. 2011 Dec; 113(10):914-7.
  7. Johnston FG, Crockard HA. One-stage internal fixation and anterior fusion in complex cervical spinal disorders. J Neurosurg. 1995 Feb; 82(2):234-8.
  8. Fabris Monterumici DA, Sinigaglia R. Long term results of halo-vest fixation for upper cervical spine fractures. Chir Narzadow Ruchu Ortop Pol. 2007 Jan-Feb; 72(1):71-9.
  9. White AA, Panjabi MM: Biomechanical considerations in the surgical management of the spine. In White AA, Panjabi MM (eds): Clinical Biomechanics of the Spine, ed 2. Philadelphia, PA, Lippincott-Raven, 1990, pp 511-639.

Therapie der Angst im zahnmedizinischen Kontext mit Hypnose

Patienten befinden sich in medizinischen Institutionen in einem emotionalen Ausnahmezustand individuell unterschiedlicher Ausprägung. Dieser wird gerade im somato-interventionellen Kontext, im Speziellen in der Zahnmedizin, durch das hohe Potential an negativen Suggestionen verstärkt und kann mit existentiellen Ängsten verbunden sein. Die medizinische Hypnose ist eine wirksame psychosomatische Kommunikations- und Therapiemethode, um solche Angstzustände im medizinischen Umfeld zu vermeiden bzw. zu behandeln.

Patienten fühlen sich häufig in Ihrer Existenz bedroht und haben Angst. Dabei können neben einer oder mehreren Erkrankungen eine ganze Reihe anderer Faktoren ursächlich wirksam werden. So zeigen Betroffene eine deutlich erhöhte Wahrnehmungsfähigkeit für die Atmosphäre im ihnen fremden Umfeld und für die Gestimmtheit des (zahn-) medizinischen Personals. Aussagen werden häufig wörtlich und mit negativer Auswirkung auf das Selbst verstanden. Die Menschen erstarren (Katalepsie), entsprechend werden sie vielfach und fälschlicherweise als ruhig wahrgenommen. Weiter besteht die grosse Gefahr, dass Informationen oder Handlungen ausgeblendet (selektive Amnesie) werden, was zu Missverständnissen bei der Aufklärung vor Interventionen oder bei der Therapie führen kann. Die Wahrnehmung des eigenen Körpers, der Umgebung und der Zeit sind verändert. Die Menschen zeigen eine stark erhöhte Suggestibilität. Dabei weisen gerade in der somato-interventionellen Medizin apparative Ausrüstung und Handlungen ein besonders hohes Potential für negative Suggestionen auf (1, 2). Im Folgenden sollen diese Ängste und deren Therapie durch Hypnose am speziellen Beispiel der Zahnmedizin dargestellt werden.

Zahnbehandlungsangst – eine seltsame Angst

In der frühkindlichen Entwicklung verschliesst sich die Mundhöhle schon sehr bald für Handlungen durch das soziale Umfeld. Nach Durchlaufen der Phase des Saugens (Stillzeit) und der Exploration, in der die hohe Sensitivität der Mundhöhle für das Entdecken der Welt genutzt wird, beginnt das Kleinkind selbst zu entscheiden, für was und wen es seinen Mund öffnet. Missachtung dieses Eigenwillens kann zu Übergriffen mit hohem traumatischem Potential führen (3). Dabei verstärkt die ausgeprägte Sensitivität der Mundhöhle, die im Gehirn in einem grossen Areal des primär sensiblen Cortex ihre Abbildung findet, negativ konnotierte Reize deutlich (4). Angst im zahnmedizinischen Kontext entsteht aber nicht nur durch Selbsterfahrung, sondern kann auch Folge einer Tradierung durch das soziale Umfeld sein. Dabei steigt die Wahrscheinlichkeit negativer Selbsterfahrungen oder Tradierung von Furcht und Angst mit der Häufung allgemeiner bzw. oraler Gesundheitsprobleme (5).
Schliesslich spielen auch die emotionalen Grundbedürfnisse des Menschen eine nicht zu unterschätzende Rolle für die Entstehung von Angst. Insbesondere die Bedürfnisse nach Autonomie, Kompetenz, Orientierung und Bezogenheit werden allein schon durch die spezielle Untersuchungs- und Behandlungsposition des Patienten mit individuell unterschiedlichster Auswirkung verletzt oder ganz in Frage gestellt (6).

Keine Seltenheit

Etwa 60 – 80% der Patienten erfahren ein deutliches Unbehagen bis hin zu Angst im zahnmedizinischen Kontext. 10 – 20% leiden unter einer deutlichen Zahnbehandlungsangst (7). Diese wird durch verschiedenste Reize ausgelöst, die einen oder mehrere der fünf Sinne ansprechen. Allein der für Zahnarztpraxen typische Geruch vermag bereits eine solche Angstreaktion auszulösen. Dabei können die gesamten diagnostischen und therapeutischen Vorgänge zu einer besonderen Herausforderung werden, oder nur Teilaspekte betroffen sein, wie etwa die Angst vor dem Nadeleinstich im Rahmen einer Lokal- oder Leitungsanästhesie (Nadelphobie) (8). In diesem Zusammenhang wird im Wesentlichen zwischen zwei unterschiedlichen Formen und Ausprägungen der Angst unterschieden. Einerseits umfasst diese einen emotionalen Zustand, der noch vor der erstmaligen Exposition mit dem Reiz auftritt und mit Furchtsamkeit oder Ängstlichkeit (dental anxiety) umschrieben werden kann. Andererseits kann die Angst eine Reaktion auf eine bereits bekannte Situation sein und zu einem Konflikt führen, bei dem die Betroffenen vor die Entscheidung Verharren (Totstellreflex), Vermeiden (Flucht) oder Abwehr (Kampf) gestellt werden (dental fear) (9, 10).
Für rund 5% der Patienten erreicht diese Angst eine Dimension, die für sie nicht mehr bewältigbar ist. Diese Menschen leiden an einer Odontophobie. Diese wird als eine persistierende, unrealistische und das Selbst bedrohende Angst beschrieben, die zu einer totalen Vermeidung oralmedizinischer Diagnostik und Therapie führen kann, oft mit fatalen Folgen für die Zahn-, Mund- und allgemeine Gesundheit. Im Gegensatz zu Ängstlichkeit und Angst stellt die Odontophobie eine psychische Erkrankung dar (7, 9, 10).

Medizinische Hypnose

Eine nicht medikamentöse Behandlungsmöglichkeit von Furchtsamkeit, Angst und Phobie im somato-interventionellen, also auch zahnmedizinischen Kontext stellt die Hypnose dar. Es handelt sich dabei um eine psychosomatische Behandlungsmethode, die durch zahlreiche Studien ihre wissenschaftliche Begründung gefunden hat. So konnte gezeigt werden, dass die medizinische Hypnose eine geeignete Methode darstellt, um Furcht, Angst und Phobie im (zahn-) medizinischen Kontext zu behandeln (11, 12).
Die medizinische Hypnose nutzt verbale, paraverbale und nonverbale Kommunikationssignale mit dem Ziel, den Patienten in einen Bewusstseinszustand möglichst tiefer Entspannung zu führen, in der die Aufmerksamkeit fokussiert und eine erhöhte Achtsamkeit erzeugt wird. Es entsteht ein Zustand hoher Suggestibilität und Kreativität, der auch als Trance bezeichnet wird und sich vom Alltagsdenken deutlich unterscheidet (13). Der Mensch gewinnt die notwendige Distanz und somit Unvoreingenommenheit zu psychischen und somatischen Herausforderungen, um neue Lösungswege zu finden, die ihm auf der autobiographischen Bewusstseinsebene nicht in vergleichbarem Ausmass zur Verfügung stehen. Hierzu wird die Wirkung problembezogener Suggestionen, Metaphern und Geschichten genutzt, die eine innere Vorstellung erzeugen, mit der es Betroffenen möglich wird, psychische und physische Abläufe positiv zu verändern. Gefühle können je nach Bedarf für das Wohlbefinden der Betroffenen verstärkt oder abgeschwächt, Schmerzen und Angstzustände positiv beeinflusst werden (11, 12). Hypnotische Zustände bzw. Trance können fremd, durch eine therapeutische Fachperson oder selbst induziert werden. Somit hat die Hypnotherapie auch das Ziel, den Patienten selbst zu befähigen, mit Hypnose die gestellten Herausforderungen, also auch Furchtsamkeit oder Angst im somato-interventionellen Kontext schliesslich selbständig bewältigen zu können (14).

Fallbeispiel

Eine 45-jährige Frau, von Beruf Grundschullehrerin, beantwortete im Anamnesebogen, der vor der Erstkonsultation ausgefüllt wurde, die Frage nach Zahnbehandlungsangst positiv. Zudem gab sie an, über deutlich mehr als zehn Jahre jeden zahnmedizinischen Kontakt vermieden zu haben. Deshalb erfolgte die Erstkonsultation bewusst in einem neutralen Büroraum, der auf Augenhöhe eine von Angst auslösenden Faktoren dissoziierte Exploration der Patientensituation erlaubte. Dabei wurde als Metapher für die bevorstehende zahnmedizinische Diagnostik und Therapie die Planung einer Bergtour verwendet, bei der es ja auch darum geht, Vertrauen zur führenden Person und zur sicheren Bewältigung der Herausforderung zu gewinnen (Abb. 1).

Die Patientin vermochte auf diese Weise differenziert aus ihrer Sicht über die Ursachen für die Odontophobie zu berichten. Sie war als Kind in einer Urwaldschule aufgewachsen und unterrichtet worden, in der ihre Eltern als Lehrpersonen tätig waren. In der Pubertät kehrte sie mit ihren Eltern in die Schweiz zurück und wurde hier mit einer ihr völlig fremden Gesellschaft und insbesondere mit einem durch sie als äusserst einengenden Schulsystem konfrontiert. Zusätzlich wurde bei ihr nach Diagnose einer Kiefer- und Zahnfehlstellung eine festsitzende kieferorthopädische Therapie begonnen, die das Mädchen in ihrer schwierigen Lebenssituation vollends überforderte und die damit verbundenen Sorgen bzw. Ängste in nur noch schwer zu ertragendem Mass steigerte. Die häufig notwendigen Kontrollsitzungen wurden schliesslich zu einer nicht mehr bewältigbaren Belastung, sodass es zum Abbruch der Therapie kam. Danach erfolgte keine zahnmedizinische Betreuung mehr, bis die Angst vor Zahn- und Munderkrankungen die Odontophobie zu überwiegen begann.
Wie sich herausstellte, war die Patientin in ihrer Freizeit eine passionierte Berggängerin. Beim Klettern bezwang sie schwierige Passagen, wo die physische Kraft allein nicht ausreichte, mit ihrem unbändigen Willen, oder wie sie sagte, «mit ihrem harten Kopf». Diese Passion wurde zur möglichen Ressource für die Bewältigung der Angst, indem der Patientin angeboten wurde, während der Behandlung mit der ihr vertrauten lockeren, aber hoch fokussierten Art klettern zu gehen. Entsprechend wurde in der zweiten Konsultation bereits im Behandlungszimmer mit Hilfe der Suggestion einer Bergtour eine so tiefe Trance erzielt, dass die klinische und radiologische Diagnostik entspannt durchgeführt werden konnte. Im Nachgespräch zeigte sich die Patientin überrascht über die dissoziative Wirkung der hypnotischen Intervention und über die Möglichkeit, nach den suggerierten Kletterpartien in den kommenden Behandlungssitzungen gesunde Zähne zurückzubekommen. Durch das empfohlene Training der Selbstinduktion einer entspannenden Trance wurde das Mass der hypnotischen Unterstützung durch das Behandlungsteam vor und während der nachfolgenden Interventionen immer geringer. Mit Abschluss der Therapie war die Patientin in der Lage, die herausfordernde Situation im zahnmedizinischen Kontext selbständig und ohne belastende Emotionen zu bewältigen.

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Milos M. Savanovic, cand. med. dent.

Klinik für Orale Gesundheit und Medizin sowie
Klinik für Rekonstruktive Zahnmedizin
Universitäres Zentrum für Zahnmedizin, Universität Basel

Prof. Dr. med. dent. Christian E. Besimo

Riedstrasse 9
6430 Schwyz

christian.besimo@bluewin.ch

CB ist Mitglied, Ausbildner und Supervisor der Schweizerischen Ärztegesellschaft für Hypnose SMSH. Im Zusammenhang mit diesem Artikel haben die Autoren ansonsten keine Interessenskonflikte deklariert.

  • Menschen im medizinischen Kontext befinden sich in einer emotionalen Ausnahmesituation, die Ängste induzieren und die Kommunikation erschweren können.
  • Furchtsamkeit und Angst treten in der somato-interventionellen Medizin sehr häufig auf, wie das Beispiel der Zahnmedizin zeigt.
  • Die Odontophobie ist eine psychische Erkrankung und bedroht bei fehlender Behandlung nicht nur die orale, sondern auch die allgemeine Gesundheit.
  • Die Hypnose ist eine geeignete psychosomatische Methode für die Behandlung von Ängsten und Phobien, die im medizinischen Kontext auftreten können.
  • Die Anwendung der Hypnose erfordert allerdings eine fundierte Ausbildung, die in der Schweiz von der Schweizerischen Ärztegesellschaft für Hypnose SMSH oder der Gesellschaft für klinische Hypnose Schweiz ghyps angeboten wird.

1. Hansen E, Zimmermann M, Dünzl G: Hypnotische Kommunikation mit Notfallpatienten. Notfall + Rettungsmedizin 2010; 13: 314-321.
2. Wehrli H: Hypnotische Kommunikation und Hypnose in der ärztlichen Praxis. Praxis 2014; 103: 833-839.
3. Piaget J: Meine Theorie der geistigen Entwicklung. Beltz, Weilheim 2016.
4. Penfield W, Rasmussen T: The cerebral cortex of man: a clinical study of localization of function. Macmillan Company, New York 1950.
5. Hmud R, Walsh LJ: Dental anxiety: causes, complications and management approaches. J Minim Interv Dent 2009; 2: 67-78.
6. Deci EL, Ryan RM: Self-determination theory: a macrotheory of human motivation, development, and health. Canadian Psychology 2008; 49: 182-185.
7. Enkling N, Marwinski G, Jöhren P: Dental anxiety in a representative sample of residents of a large German city. Clin Oral Investig 2006; 10: 84-91.
8. Oosterink FMD, De Jongh A, Aartman I: What are people afraid of during dental treatment? Anxiety provoking capacity of 67 stimuli characteristic of the dental setting. Eur J oral Sci 2008:116; 44-51.
9. Appukuttan DP: Strategies to manage patients with dental anxiety and dental phobia: literature review. Clin Cosmet Investig Dent 2016; 8; 35-50.
10. Armfield JM, Heaton LJ: Management of fear and anxiety in the dental clinic: a review. Aust Dent J 2013; 58: 390-407.
11. Hermes D, Gerdes V, Trübger D, Hakim SG, Sieg P: Evaluation des intraoperativen Einsatzes standardisierter Hypnose mit State-Trait-Angst-Inventar (STAI). Mund Kiefer GesichtsChir 2004; 8: 111-117.
12. Glaesmer H, Geupel H, Haak R: A controlled trial on the effect of hypnosis on dental anxiety in tooth removal patients. Patient Educ Couns 2015; 98: 1112-1115.
13. Halsband U, Wolf TG: Functional changes in brain activity after hypnosis. Neurobiological mechanisms and application to patients with a specific phobia-limitations and future directions. Int J Clin Exp Hypn 2019; 67: 449-474.
14. Besimo C: Hypnotische Intervention bei Zahnbehandlungsangst. CH-Hypnose 2013; 1: 25-27.

Hospiz St. Gallen

Es hat noch nie so viele, so alte und so gesunde Menschen gegeben wie aktuell bei uns. Dem entsprechend werden Sterben und Tod im Alltag ausgeblendet. «What do you think about dying?» «I am against it» so Woody Allen. Dennoch: Bei guter Gesundheit befragt, möchten die meisten Menschen zu Hause sterben. Tatsächlich sterben aber 4 von 5 Personen in Spitälern oder Pflegeheimen. Mit einer Palliativstation am Kantonsspital, dem palliativen Brückendienst zur Unterstützung der Sterbenden zu Hause und der palliativen Grundversorgung ambulant und in Pflegheimen ist der Kanton St. Gallen für die Sterbephase gut gerüstet. Ein Hospiz für medizinisch und/oder psychosozial sehr komplexe Sterbende, die weder zu Hause noch im Akutspital noch im Pflegeheim betreut werden können, hat bisher gefehlt. Nach langjähriger Vorbereitung wurde das Hospiz St. Gallen im Februar 2018 eröffnet und hat sich seither bewährt.

Die Medizin hat in den letzten 50 Jahren enorm grosse Fortschritte gemacht. Es ist heute zum Beispiel möglich, über eine periphere Arterie die Aortenklappe zu ersetzen ohne den Brustkorb zu eröffnen, bisher nur palliativ behandelbare Krebskrankheiten können geheilt, versagende Organe können mit voller Funktion ersetzt werden und bei Bedarf ist praktisch jedes angeschlagene Gelenk ersetzbar. Diese als faktisch unbegrenzt wahr genommenen Möglichkeiten führen dazu, trotz medizinischer und ökonomischer Grenzen den Tod als nicht existent oder zumindest immer weit weg, hinaus schiebbar, zu betrachten. Ewiges Leben und ewige Jugend werden angestrebt. Aus diesem Grund werden oft in aussichtslosen Situationen in Kollusion von Arzt und Patient kurative Massnahmen ergriffen, die nicht mehr Sinn machen. «Defining the Point of no return», also den Zeitpunkt des Übergangs von kurativer zu palliativer Betreuung zu bestimmen, ist immer wieder schwierig (1). Zum Zeitpunkt des Hospizeintritts müsste der Wunsch nach ewigem Leben eigentlich im Hintergrund sein, aber auch wenn jemand am Sterben ist, muss er weiterleben, bis er stirbt.
Es ist tatsächlich so, dass der Zeitpunkt des Todes durch das Einsetzen oder Weglassen von therapeutischen Massnahmen z.T. substantiell verschoben werden kann. Das Horaz zugeschriebene römische Sprichwort «Mors certa, hora incerta», also dass der Tod uns allen sicher ist, der Zeitpunkt aber unbestimmt, hatte wegen der geringen medizinischen Möglichkeiten vor 50 Jahren durchaus seine Gültigkeit: Der Tod und Sterben wurden als gegeben erachtet und damals öffentlich wenig diskutiert. Heutzutage ist der Tod trotz aller Unsterblichkeitsbemühungen immer noch für alle Menschen sicher, aber die Todesstunde kann mitbestimmt werden, z.B. durch Verzicht auf medizinische Massnahmen oder selbstbestimmt (2). Obwohl die meisten Menschen, wenn bei guter Gesundheit befragt, am liebsten zuhause sterben möchten, versterben in der Schweiz 4 von 5 Personen in Institutionen. Möglicherweise hat das unter anderem auch mit dem Wunsch zu tun, die Todesstunde möglichst lange hinauszuzögern.

Die Hospizbewegung

Der Begriff Hospiz stammt vom lateinischen «hospitium» für Gasthaus, Herberge und Gastfreundschaft. In der römischen Antike stand hospitium für zeitweiliges Obdach und Bewirtung von Fremden. Unter den Bezeichnungen Hospice, Hôtel Dieu, Hospital entstanden im Mittelalter die in christlicher Tradition von Klöstern errichteten Hospize, vor allem entlang der grossen Pilgerwege zur kostenlosen Beherbergung und Pflege der Gläubigen, sowie zur Betreuung von Armen, Waisen, mittellosen Gebärenden, Leprakranken und Sterbenden. Letztere machten nur einen kleinen Teil der Gäste aus. Im Gegensatz zu heute war der Tod im Mittelalter allgegenwärtig (Kindsbettfieber, Seuchen, Kriege), was eine spezielle Einrichtung für das Sterben absurd erscheinen lässt.

«To a patient, who makes inquiries which, if faithfully answered might prove fatal to him, it would be a gross and unfeeling wrong to tell the truth.» (Thomas Percival, Medical Ethics 1803)

Bis in die 70er Jahre des letzten Jahrhunderts wurden Patienten und ihre Angehörige nicht über ihre unheilbaren Krankheiten aufgeklärt, Sterben und Tod wurden ausgeblendet, Sterbende nur marginal betreut oder ganz allein gelassen. Die Glarner Ärztin Elisabeth Kübler-Ross hat in den USA als erste das Tabu der Verschwiegenheit durchbrochen und sich ans Bett von Sterbenden gesetzt, ihnen zugehört, ihre Anliegen aufgenommen und sie in den Tod begleitet (On Death and Dying, 1969) (3). Diese Pionierleistung hat die Entwicklung der heutigen Form der Institution Hospiz erst ermöglicht.
Dame Cicely Saunders, Krankenschwester, Sozialarbeiterin und Ärztin hat 1967 das St Christopher Hospice in London eröffnet. Es ist das erste moderne Hospiz mit der Zielsetzung Schwerstkranken ein Sterben in Würde zu ermöglichen. Die Grundprinzipien der Palliative Care, nämlich Zuwendung durch ein interprofessionelles Team und Symptomlinderung wurden von Cicely Saunders wesentlich mitentwickelt und etabliert. Wenig vertraut mit diesen Entwicklungen habe ich damals als junger Assistenzarzt mit Staunen von der «Brompton mixture» für die Schmerzbehandlung erfahren. Sie enthält Morphin oder Heroin, Cocain, Cannabis, Gin und Chloroform und ist heute obsolet, war aber der erste Schritt zu einer ernsthaften, differenzierten und effizienten Schmerzbehandlung (4).
Die weitere Entwicklung, Einrichtung und Verbreitung von Hospizen sind in verschiedenen Ländern ganz unterschiedlich (5). Im Gegensatz zu Deutschland mit einer langjährigen, vorwiegend christlichen Tradition, gibt es in der Schweiz nur wenige Hospize.16 unterschiedlich konzipierte und funktionierende Institutionen sind im Dachverband Hospize Schweiz zusammengeschlossen (Abb. 1).

Der lange Weg zum Hospiz St. Gallen

Ausgangslage: Palliative Care, die Behandlung, Betreuung und Begleitung von unheilbar kranken und sterbenden Menschen haben im Kanton St. Gallen eine lange Tradition. 1991, vor mehr als 20 Jahren, wurde am Kantonsspital St. Gallen auf Initiative von Prof. Hansjörg Senn eine der ersten Palliativstationen in der Schweiz aufgebaut und eröffnet. Von jeher besteht aber bei vielen Menschen der Wunsch, zu Hause zu sterben. Konsequenterweise wurde als weiterer wichtiger Schritt vor 10 Jahren der palliative Brückendienst mit Hilfe der Krebsliga Ostschweiz entwickelt. Um eine Betreuung von Sterbenden zu Hause zu ermöglichen, stehen der Spitex und den betreuenden Hausärzten rund um die Uhr in Palliative Care speziell ausgebildete Pflegende und Ärzte zur Verfügung. Zusätzlich können die Freiwilligen des Hospiz-Dienstes St. Gallen eingesetzt werden. Auch in Spitälern und geriatrischen Pflegeinstitutionen hat Ausbildung und Praxis von Palliative Care an Wichtigkeit gewonnen. Grundsätzlich ist die palliative Grundversorgung im Kanton gewährleistet.
Problemstellung: Während der Arbeit im Brückendienst in den letzten 10 Jahren haben die Pflegenden jedoch immer wieder eine entscheidende Versorgungslücke festgestellt. Bei Sterbenden, vor allem auch jüngeren Menschen mit kleinen Kindern, mit komplexen pflegerischen und medizinischen Problemen oder schwieriger psychosozialer Situation kommt es vor, dass Angehörige und Betreuende zu Hause trotz all den genannten Hilfestellungen überfordert sind. Es stellt sich akut die Frage “Wo kann der Patient betreut werden, wenn es zu Hause nicht mehr geht?“. Das Akutspital kann den Patienten für längere Zeit nicht aufnehmen und ist von seiner Struktur her auch nicht der richtige Ort. Bei grossem Betreuungsaufwand über 24 Stunden sind die Pflegeinstitutionen nach eigenen Angaben oft nicht geeignet und überfordert. Zudem möchten jüngere Menschen ihre letzte Zeit, wenn möglich nicht im Heim verbringen. Das Problem wurde offensichtlich: Für diese speziellen Situationen ist ein spezielles Angebot nötig. Fehlt dieses Angebot, kommt es in der ohnehin schwierigen Situation zu belastenden Irrwegen mit Dekompensation von Betroffenen und Betreuenden und unsinniger Einweisung in die Notfallstation als einzig mögliche und teure Sofortmassnahme.
Problemlösung: Es braucht eine Langzeitinstitution mit der Qualität und den Möglichkeiten des Akutbetriebs, es braucht ein Hospiz mit spezialisierter Palliative Care (1), und das war damals in St. Gallen nicht vorhanden. Das nächstgelegene Hospiz war das Lighthouse in Zürich, das wegen fehlender Nähe zum Familiennetz nicht in Frage kam. Um diesem Missstand beizukommen, haben in den letzten zehn Jahren drei Pflegefachleute der St. Galler Palliative Care unter Beizug eines Ökonomen neben ihrer Arbeit unbezahlt ein ausgereiftes Projekt zur Realisierung eines Hospizes erarbeitet. Der Bedarf in St. Gallen und angrenzenden Gebieten wurde sorgfältig abgeschätzt und liegt bei 10 bis 12 Betten mit Aufenthaltsdauer von ca. 3 Wochen und etwa 60 Bewohnenden pro Jahr. Im Hospiz soll die Atmosphäre so sein wie zu Hause und gleichzeitig eine intensive pflegerische, ärztliche, und nach Bedarf spirituelle, psychologische und soziale Betreuung mit Einbezug der Angehörigen über 24 Stunden möglich sein (siehe Tabelle 1) (6). Mit der Gründung des Vereins «Freunde stationäres Hospiz St. Gallen» wurde eine Basis für Öffentlichkeitsarbeit und das Fundraising geschaffen und schliesslich in langjähriger Fronarbeit ermöglicht, dass das Hospiz St. Gallen im Februar 2018 eröffnet werden konnte (Tabelle 2).

Pflegen im Hospiz, eine herausfordernde Aufgabe

«Wie kann man nur in einem Sterbehospiz arbeiten? Nur sterben, sterben, Tag und Nacht, schrecklich!», so die Bemerkung eines Bekannten beim Besuch des Hospizes. In medizinisch aussichtslosen Situationen hören wir Ärzte oft sagen: «Jetzt können wir nichts mehr für Sie tun!». Wer im Hospiz arbeitet wird gewahr, dass wir sehr viel tun können, um den Bewohnenden das Leben bis zum Schluss zu erleichtern und ihnen mit den Angehörigen auf dem Weg zum Ende beizustehen. Aber wir müssen uns auf die Sterbenden einlassen können. Die Grundlage für die Betreuung ist die Beziehung. Beziehung mit Menschen in Grenzsituationen ist heikel. Im Hospiz ist die Grenzsituation des Sterbens Alltag. Fragen der Kommunikation, von Nähe und Distanz, von Betroffenheit, Mitgefühl und Abgrenzung stehen bewusst oder unbewusst ständig im Raum. Diese emotionale Spannung zu handhaben, ist tatsächlich eine Herausforderung, auch wenn durch die Alltäglichkeit der Grenzsituation eine gewisse Gewöhnung und dadurch Entspannung entsteht. Zuwendung und «da sein» ist der wichtigste Pfeiler für die Betreuung Sterbender. Der zweite zentrale Aspekt ist die Symptomkontrolle. Eine effektive und effiziente Milderung der Symptome kann oft den Zugang zu den Bewohnenden erst ermöglichen. Die Palliative Wissenschaft hat uns sehr gute Methoden und Richtlinien zur Beherrschung von Symptomen wie Schmerz, Atemnot, Angst, Asthenie, Übelkeit, Erbrechen und anderen erarbeitet. Auch wenn die Richtlinien sehr hilfreich sind, gibt es doch bei jedem Sterbenden individuelle Aspekte. Diese zu erkennen und entsprechend zu berücksichtigen, ist eine anspruchsvolle Aufgabe der Pflege und kann für Sterbende und Betreuende sehr befriedigend sein. Das Erreichen von kleinen Zielen charakterisiert die Hospizarbeit und wirkt Angst und Frustration entgegen. Auch wenn das für Aussenstehende schwer nachvollziehbar ist, kann eine gelungene Sterbebegleitung durchaus als eine gut gelöste schwierige Aufgabe erlebt werden und mit grosser Befriedigung einhergehen.
Um im Hospiz pflegen zu können, sind eine klare Führung und regelmässige Supervisionen im Team unverzichtbar. Als Voraussetzung ist zudem Ausbildung in (spezialisierter) Palliative Care sowohl für Pflegende als auch für Freiwillige eine Notwendigkeit.

Das erste Jahr

Im Alltag im Hospiz stehen im Gegensatz zu manchen kurativen medizinischen Institutionen tatsächlich Sterbende und ihre Angehörigen im Mittelpunkt. Die Pflegenden verbringen die meiste Zeit mit den Bewohnenden. Der administrative Aufwand ist gering. Das macht die Arbeit im Hospiz attraktiv. Die Rekrutierung von Pflegenden und Freiwilligen gestaltete sich entsprechend einfach und im ersten Jahr ist das Team unter Führung der Pflegedienstleitung stabil und tragfähig geworden.
Die zu Beginn schlechte Auslastung der 7 Betten um 40% hat sich mit optimierten Abläufen und besserer Vernetzung mit den Zuweisern bei 70% stabilisiert. Von insgesamt 66, vorwiegend krebskranken Bewohnenden mit Durchschnittsalter 69, waren 57 Sterbefälle, die sich durchschnittlich während 19 Tage im Hospiz aufhielten. Die spontanen Rückmeldungen von Angehörigen und Bewohnenden waren zu einem grossen Teil ausgezeichnet.

Finanzierung und Fundraising

Die Finanzierung gestaltet sich schwierig. Auch nachdem der Kantonsrat im Nachtrag zum Gesundheitsgesetz vom 20. November 2018 Palliative Care inklusiv Hospize zur öffentlichen Aufgabe erklärt hat, sind die Beiträge von Gemeinden, Kantonen und Krankenkassen bei weitem nicht kostendeckend. Wie aus Abb. 2 ersichtlich kostet ein Pflegetag rund 850 Franken, mit dem Hauptanteil von 80% für das (Pflege)personal. Das muss so sein, denn im Gegensatz zum Pflegeheim braucht es im Hospiz über 24 Stunden intensive Pflege. Das Pflegeheim ist mit rund 400 Franken wesentlich günstiger. Im Vergleich zur Spitalabteilung mit 1 500 bis 2 000 Franken und einer Intensivstation mit 3 500 bis 5 000 Franken pro Tag ist das Hospiz dennoch relativ kostengünstig. Auf der Einnahmenseite berappen Bewohner, Krankenkassen, Restfinanzierer und Kanton rund 550 Franken, die restlichen rund 300 Franken muss das Hospiz durch Spenden beschaffen. Dieser Spendenbedarf macht je nach Auslastung rund eine halbe Million Franken pro Jahr.
Das Fundraising ist neben dem Führen des Betriebes das anstrengendste Hauptproblem. Im Jahr 2013 haben wir den Verein Hospiz St. Gallen gegründet, dessen Mitglieder uns stetig materiell und mental unterstützen und wir halten sie mit einem Newsletter auf dem Laufenden. Vor 10 Jahren hatten das breite Publikum und zum Teil auch Professionelle im Gesundheitsbereich keine Vorstellung von Sinn und Zweck eines Hospizes. Durch unsere wiederholten Aktionen und Vorträge in verschiedensten Bevölkerungsgruppierungen und Vereinen hat sich das verändert. Das Hospiz ist in St. Gallen und in der Ostschweiz ein Begriff. Den Hauptanteil für unsere Betriebsvorbereitung (Projektierung, Investitionen usw.) haben wir von Stiftungen erhalten. Stiftungen unterstützen gerne etwas im Aufbau, machen Anschubfinanzierungen. Seit 1 ½ Jahren sind wir ein laufender Betrieb und brauchen Mittel zur Finanzierung der ungedeckten Kosten. Das ist kaum attraktiv für eine Stiftung. Kurzfristig ist dank aufwändigen Fundraising Bemühungen die Finanzierung gesichert. Auf der anderen Seite ist das Führen eines Hospizes eine öffentliche Aufgabe und klarer Bestandteil der Palliativen Versorgung des Kantons. Zudem verhindert es häufig, belastende und teure Irrwege von Sterbenden und spart Kosten ein. Damit das Hospiz überleben kann, wünschen wir uns für die Zukunft eine substantielle Beteiligung der öffentlichen Hand.

Prof. Dr. med. Christoph Hürny

Obere Felsenstrasse 15
9000 St. Gallen

christoph.huerny@hospizstgallen.ch

Der Autor hat in Zusammenhang mit diesem Artikel keine Interessenskonflikte deklariert.

  • Mit der Palliativstation am Kantonsspital, dem palliativen Brücken-dienst zur Unterstützung der Sterbenden zu Hause und der palliativen Grundversorgung ambulant und in Pflegheimen ist der Kanton St. Gallen für die Sterbephase gut gerüstet. Die Versorgungslücke für medizinisch und/oder psychosozial sehr komplexe Sterbende, die weder zu Hause noch im Akutspital noch im Pflegeheim betreut werden können, wurde mit der Eröffnung des Hospiz St. Gallen im Februar 2018 geschlossen.
  • Grundlage für die Begleitung und Betreuung im Hospiz ist die intensive Zuwendung zum Sterbenden durch das interdisziplinäre Team unter dem Lead der Pflege, die effiziente und effektive Symptomkontrolle zur Erhaltung von möglichst viel Lebensqualität in einer wohnlichen Umgebung, der Einbezug der Angehörigen und deren Betreuung nach dem Tod. Im Sinne des Solidaritätsgedankens sind immer auch Freiwillige beteiligt.
  • In der Schweiz gibt es im Vergleich zu anderen, westlichen Ländern wie Deutschland nur wenig Hospize. Sie sind im Dachverband Hospize Schweiz zusammengeschlossen. Struktur, Funktion und Finanzierung der einzelnen Institutionen sind aber ganz unterschiedlich. In den meisten Fällen tragen wie in St. Gallen öffentliche Hand und Krankenkassen nur einen geringen Teil der Kosten. Der Hauptanteil muss mit Spenden und durch den Bewohner bezahlt werden. Da das Hospiz im Gesundheitsgesetz als öffentliche Aufgabe definiert ist, muss sich das in Zukunft ändern.

1. Hürny C. Palliative care in high-tech medicine: defining the point of no return. Support Care Cancer 1994;2:3-4.
2. Zimmermann M, Felder St, Streckeisen U, Tag B. Das Lebensende in der Schweiz. Individuelle und gesellschaftliche Perspektiven. Basel: Schwabe-Verlag, 2019
3. Kübler-Ross E, Interviews mit Sterbenden.6.Auflage.Stuttgart-Berlin;Kreuzverlag Gmbh,1969
4. Student JC. Das Hospizbuch.4. Auflage, Freiburg: Lambertus Verlag,1999
5. Heller A. Die Geschichte der Hospizbewegung in Deutschland. Ludwigsburg: Der Hospiz Verlag, 2012
6. Student JC. Sterben,Tod und Trauer-Handbuch für Begleitende, 3. Auflage, Freiburg: Herder, 2008