Approches thérapeutiques pour les troubles somatiques de la ménopause – Aperçu des recommandations actuelles

Dans sa conférence, la Pre Petra Stute, du service universitaire de gynécologie de l’Hôpital de l’Ile à Berne, a présenté les approches thérapeutiques actuelles pour le traitement des troubles somatiques de la ménopause. Un accent particulier a été mis sur les recommandations pour le traitement de l’atrophie vaginale, aussi appelé syndrome génito-urinaire de la ménopause (GSM), ainsi que sur d’autres troubles fréquents tels que la sécheresse oculaire, l’acné et les symptômes musculo-squelettiques. Les traitements présentés comprennent des options hormonales et non-hormonales et offrent un aperçu complet des options de traitement qui devraient répondre aux besoins des femmes concernées.

Atrophie vaginale et syndrome génito-urinaire de la ménopause (GSM)

Pre Petra Stute

L’ un des principaux thèmes de la conférence était les options thérapeutiques pour le syndrome génito-urinaire de la ménopause (GSM), qui se caractérise par une atrophie vaginale et qui touche de nombreuses femmes après la ménopause. Les recomman- dations actuelles de la NAMS (North American Menopause Society) de 2020 proposent un guide de traitement qui comprend à la fois des approches hormonales et non-hormonales (1). Pour les femmes qui souhaitent ou ont besoin d’ un traitement sans hormones, il est recommandé d’ utiliser des lubrifiants lors des rapports sexuels ainsi que des crèmes hydratantes à action prolongée pour une utilisation régulière. Ces produits sont généralement bien tolérés et constituent un traitement de première intention pour les symptômes légers.

Cependant, si les patientes présentent des symptômes modérés à sévères ou si elles ne répondent pas suffisamment au traitement de première intention, il est recommandé d’utiliser des œstro- gènes locaux à faible dose ou de la déhydroépiandrostérone (DHEA) par voie vaginale. Les préparations à base de DHEA, comme Intrarosa® (supp vag), autorisé en Europe à la posologie de 6.5 mg par jour, constituent une option efficace pour stimuler la production locale d’œstrogènes dans les tissus et réduire l’atrophie vaginale. Des études montrent que cela entraîne chez de nombreuses femmes une amélioration de la lubrification vaginale et une réduction des symptômes tels que la sécheresse et les douleurs. Comme alternative, une thérapie systémique aux œstro-gènes peut être envisagée, en particulier en cas d’apparition de symptômes vasomoteurs, tels que des bouffées de chaleur.

Une nouvelle approche dans le traitement de la GMS est l’utilisation de lasers vaginaux. Cependant, ces derniers font encore l’objet de recherche et des études plus approfondies quant à leur effet à long terme et leur sécurité doivent encore être menées. Les résultats préliminaires sont prometteurs et cette méthode pourrait dans l’avenir être envisagée comme thérapie complémentaire ou alternative en cas de GMS sévère.

Sécheresse oculaire et androgènes topiques

La kératoconjonctivite sèche péri- et post-ménopausique est un effet secondaire fréquent de la ménopause. Elle se manifeste par une sécheresse oculaire et peut considérablement affecter la qualité de vie de nombreuses femmes. L’ exposé a évoqué la possibilité d’ une application topique d’ androgènes. Comme les androgènes peuvent être aromatisés localement dans les tissus, il est judicieux de les appliquer sur la peau des paupières. L’ exemple d’ une formule magistrale de crème vaginale à base d’ estriol et de 1 % de propionate de testostérone a été mentionné. Cette crème peut être appliquée une fois par jour, le soir, sur les paupières. Cependant, ce traitement n’a pas encore fait l’objet de recherches approfondies et il manque des études sur la sécurité à long terme et des effets systémiques. Il est donc recommandé de n’ utiliser cette option thérapeutique que sous étroite surveillance ophtalmologique et avec prudence.

Traitement de l’ acné pendant la ménopause

Outre la GMS et la sécheresse oculaire, la ménopause peut également entraîner une aggravation ou une réapparition de l’ acné. Les options de traitement, une combinaison de thérapies topiques et systémiques, ont été présentées en détail. Parmi les produits topiques, on trouve les rétinoïdes tels que la crème Airol® 0.05 % et Differin®, qui ont un effet anti-inflammatoire et régulent la production de sébum. En complément, des antibiotiques tels que la clindamycine, souvent associée au peroxyde de benzoyle, peuvent être utilisés sous forme de gel, comme le gel Duac Akne Gel®, pour inhiber la croissance bactérienne.

Dans les cas plus graves, il est recommandé de prendre du Doxacné® (50 mg par jour pendant 6 à 12 semaines), un antibio- tique oral qui agit spécifiquement sur l’acné hormonale. Pour les femmes sujettes aux fluctuations hormonales, un traitement antiandrogène à base d’ Aldactone® (50 à 100 mg par jour) peut également être bénéfique. Cette utilisation off-label vise à diminuer l’effet des androgènes dans le corps, afin de réduire les problèmes de peau. Finalement, il est important de souligner l’importance de la protection solaire, d’une alimentation équilibrée et d’ un mode de vie sain pour contribuer à stabiliser l’ aspect de la peau.

Muscles et articulations: maintien et prévention grâce à l’ hormonothérapie

Un autre aspect souvent sous-estimé des troubles liés à la ménopause concerne le système musculo-squelettique. Il n’ est pas rare que les femmes ménopausées souffrent de faiblesse musculaire et de douleurs articulaires, ce qui peut nuire à leur mobilité et à leur qualité de vie. Des études montrent qu’ une hormonothérapie, en particulier une thérapie combinée d’ œstrogènes et de progestatifs, a un effet positif sur les muscles et les articulations et peut donc avoir un effet préventif. Les mécanismes exacts ne sont pas encore entièrement étudiés, mais on suppose que la baisse du taux d’ œstrogènes pendant la ménopause joue un rôle dans la faiblesse musculaire et les douleurs articulaires. Une hormo- nothérapie ciblée peut améliorer le tonus musculaire et réduire le risque de problèmes articulaires.

Approches holistiques et mesures de style de vie

En complément des traitements médicamenteux, l’ importance des mesures non pharmacologiques et d’ une approche globale a été soulignée lors de la conférence. Il s’ agit notamment d’ une activité physique régulière, qui maintient la force musculaire et la santé des articulations, ainsi que de mesures ciblées pour gérer le stress. Une alimentation équilibrée, privilégiant les aliments anti-inflammatoires, peut également contribuer à réduire les symptômes et à améliorer l’état de santé général. L’arrêt du tabac et le contrôle du poids sont des facteurs supplémentaires qui peuvent soutenir le traitement et réduire le risque de divers phénomènes qui accompagnent la ménopause.

Message à retenir

Le traitement des troubles somatiques de la ménopause doit être adapté à chaque personne et combiner des options pharmacologiques et non pharmacologiques. Les lubrifiants vaginaux et les crèmes hydratantes constituent le traitement de base des troubles musculo-squelettiques, tandis que les hormones vaginales ou les préparations à base de DHEA peuvent être utilisées pour les troubles plus graves. Il existe également des traitements spécifiques pour les yeux secs et l’ acné. L’ importance des facteurs liés au mode de vie ne doit pas être sous-estimée dans la planification du traitement, car ils contribuent de manière significative à l’ efficacité et à la tolérance des mesures prises.

Heinrich Lehmann, MSc, MAE

lehmann@medinfo-verlag.ch

1. Menopause.2020 Sep;27(9):976-992. doi: 10.1097/GME.0000000000001609. The 2020 genitourinary syndrome of menopause position statement of The North American Menopause Society

Expertise, études de cas et philosophie

Le symposium annuel des médecins de famille de la région hospitalière Fürstenland-Toggenburg (SRFT) à Wil est devenu un rendez-vous incontournable dans le calendrier de formation continue des médecins praticiens de Suisse orientale. Il a eu lieu le 28 novembre pour la 14e fois déjà et a attiré une fois de plus un nombre considérable de médecins de famille. Le programme annoncé (devise «Formation continue et échange»), avec quatre conférences en salle plénière et quatre ­ateliers dans des salles de groupe, semble donc avoir fait ses preuves, d’ autant plus que la liste des intervenants promettait à nouveau un niveau élevé de formation continue. Cette fois encore, la manifestation a été placée sous la direction générale éprouvée du Dr Markus Rütti, médecin-chef de la médecine à l’ hôpital de Wil.

Le Dr Tilman Drescher, médecin-chef en endocrinologie (Hôpital cantonal de St-Gall) a rappelé, à l’ aide d’ un cas instructif d’ hyperglycémie extrême et soudaine, que la restriction des hydrates de carbone (ici 5 litres de boissons sucrées par jour) et le traitement par un agoniste du récepteur GLP-1 peuvent pratiquement normaliser la glycémie. Le test de la cétone dans l’ urine peut être difficile à interpréter si l’ on ne jeûne qu’ un seul jour. La place de la metformine a certes fortement diminué ces dernières années, en particulier en cas de fonction rénale réduite. Les inhibiteurs de la DPP4 (gliptines), souvent en combinaison avec la metformine, sont toutefois souvent utilisés. De nombreux guidelines et aperçus de médicaments orientent sur la multitude de nouveaux antidiabétiques (en particulier les inhibiteurs du GLP-1 et les bloqueurs du SGLT2 et leurs nombreux génériques). Parmi les nouveautés, citons Wegovy (sémaglutide) et Mounjaro (tirazépatide, un peptide insulinotrope dépendant du glucose GIP), qui sont également utilisés pour la perte de poids. Dans de nombreux cas l’ admission aux caisses pose problème, en particulier la combinaison d’ un inhibiteur du GLP-1 et d’ un inhibiteur du SGLT2 n’ est pas autorisée.

Dans son exposé «Update Colon-Carcinome», la Dre Irene Peter, Oncologie St. Gallen/Wil, a d’ abord parlé du nombre effrayant de cancers du côlon, dont 75 % dans le côlon et 25 % dans le rectum. 15 à 30 % ont déjà métastasé lors du premier diagnostic. Dans 20 % des cas, il existe une prédisposition génétique. La restriction du tabagisme, de l’ alcool et de l’ obésité réduit considérablement le nombre de cas. La prévention par l’ aspirine n’ est pas généralement recommandée. Un dépistage régulier – coloscopie au moins tous les 10 ans, mieux encore tous les 5 ans – et le Fecal Occult Blood Test se sont avérés très utiles. L’ ACE et l’ ACE 19–9 sont des marqueurs tumoraux non spécifiques. L’ approche thérapeutique du carcinome du côlon dépend du stade (déterminé lors de la coloscopie). Au stade III, une chimiothérapie adjuvante est administrée, généralement avec XELOX = capécitabine + oxaliplatine, ou avec FOLFOX = acide folinique, fluorouracil + oxaliplatine; ils réduisent le nombre de micrométastases et augmentent la durée de survie. Au stade IV (avec métastases à distance), le tumor board décide de la marche à suivre (traitement multinodal, curatif, palliatif).

Le psychiatre et psychothérapeute Dipl. mèd. Thomas Pauli (Wil) s’ est exprimé lors de la troisième conférence principale sur le thème «Reconnaître et traiter les troubles anxieux». L’ anxiété n’ est pas négative en soi, elle «assure même la vie». L’ anxiété pathologique, en revanche, se manifeste par des attaques de panique, le trouble anxieux généralisé et différentes formes d’ anxiété phobique, comme l’ agoraphobie, les phobies sociales et diverses phobies isolées (vertige, arachnophobie, claustrophobie, peur de rougir, etc.) Il s’ agit en fait d’ une «peur de la peur», on perd le contrôle de soi et on se sent acculé. Souvent, les troubles anxieux sont également associés à une dépression, et il existe souvent en plus une dépendance à l’ alcool et aux médicaments (surtout aux benzodiazépines!). Dans 45 % des cas, les troubles anxieux ne sont pas reconnus lors des soins primaires. Le patient présente plutôt des troubles somatiques tels qu’ une tachycardie, de la transpiration, des tremblements, des difficultés respiratoires, des douleurs et des troubles du sommeil. La thérapie est souvent difficile et le patient doit être motivé et impliqué dans le concept de traitement. Il semble que l’ hypnose puisse être un soutien dans certains cas. Le rapporteur n’ a malheureusement pu assister qu’ à trois des quatre ateliers proposés dans un cadre plus restreint.

Dans le premier, Dr Georg Hafer, interniste général et directeur de l’ Hôpital cantonal de St-Gall, a abordé le thème difficile du long covid et du post covid. Les tentatives d’ explication patho- physiologiques ne sont pas encore étayées par de grandes études et les approches thérapeutiques ne sont pas fondées sur des preuves. Les troubles (psycho)-somatiques comme les picotements, les vertiges, les frissons et surtout les multiples syndromes de fatigue post-virale et le malaise post-exercice (PEM) sont presque toujours décrits, mais ne sont pas mesurables par des tests fondés. La pression de la souffrance des patients est souvent très grande et va jusqu’ à envisager une solution EXIT. Les relations avec l’ AI et les caisses-maladie peuvent en outre être très difficiles. Les tentatives de traitement comprennent l’ ergothérapie et la physiothérapie activantes, la gestion de l’ énergie/des pauses (pacing!), une hygiène du sommeil ciblée, des médicaments (généralement off- label!) comme les ISRS, la naltrexone à faible dose, l’ aripipazole, l’ ivabradine et autres. Il existe un risque de polypragmasie. Le Dr Danny Anthony, directeur du service de gériatrie aiguë de l’ hôpital de Wil, a abordé la question de la «frailty» sous différents angles. Au cours d’ une discussion très interactive, les participants ont examiné, à l’ aide de trois patients du même âge mais à la mobilité différente, des questions relatives à l’ hospitalisation, à l’ opérabilité, au transfert en médecine intensive, à la prophylaxie de l’ ostéoporose et de l’ hyperlipidémie et aux valeurs cibles des résultats de laboratoire. Il en est résulté une demande de prise en compte des souhaits et des ressources du patient, de ses proches et du personnel soignant. L’ importance des directives anticipées et, une fois de plus, de la «table ronde» a été soulignée.

Un autre atelier a été dirigé par le pneumologue Dr Gabriel Thomas, de l’ hôpital de Wil. Son premier cas (un homme de 28 ans souffrant d’ une infection post-grippale et de dyspnée) n’ était pas clair au début, la radiographie et la spirométrie habituelle (à l’ exception d’ une capacité vitale réduite) étaient tout d’ abord sans particularité. Seule la pléthysmographie corporelle complémentaire a révélé un volume résiduel beaucoup trop élevé. Le patient souffrait d’ un trouble ventilatoire obstructif avec pseudorestriction. Cette forme particulière d’ asthme-br. a alors très rapidement à la cortisone par voie perorale. Le spray Ventolin seul a été déconseillé. L’ asthme bronchique devrait presque toujours être traité par des corticostéroïdes injectables/LABA.

Le deuxième cas (dyspnéique, sans expectoration) a fait penser, à la radiographie, à un pneumothorax typique en cas d’ emphysème pulmonaire massif. Le patient a été aidé par une réduction chirurgicale du volume pulmonaire, un drainage aurait été dangereux dans ce cas.

Le troisième cas (agriculteur, non-fumeur, avec perte de poids et sueurs nocturnes) s’ est très rapidement aggravé. La radiographie a révélé une «formation d’ espace» postérolatérale droite et la cytologie une «matière nécrotique et une réaction épithélioïde-histiocytaire» Ce n’ est qu’ après une nouvelle anamnèse que l’ on a découvert une morsure de souris peu avant la première consultation. Le patient avait contracté une tularémie («peste du lapin»). L’ agent pathogène est Francisella tularensis. La période d’ incubation peut être très courte, le traitement antibiotique est relativement rapide (amino-glycosides, doxycycline, ciprofloxacine).

Le rapporteur n’ a pas pu assister au 4e atelier, qui portait sur une «mise à jour de la chirurgie de la main» (directeur: Dr Dominik Hoigné, St-Gall) et a été enrichie par des exercices pratiques.

Comme les années précédentes, deux collègues, tous deux praticiens actifs à Wil, ont des cas particulièrement impressionnants tirés de leur pratique.

Le Dr Maurilio Bruni a présenté le cas d’ un patient de 56 ans, fumeur, souffrant de nycturie, de douleurs aux flancs et d’ un burnout, et sans emploi. L’ examen a révélé une formation spatiale suprahilaire droite. Pas de crachats, et la bronchoscopie était sans particularité! Seule la résection du lobe supérieur a permis de mettre en évidence des bâtonnets acido-résistants et le patient a dû suivre un traitement antituberculeux. En Suisse aussi, la tuberculose est encore possible.

Le Dr Alois Haller a fait un exposé sur un cas grave et aigu d’ acidocétose induite par le SGLT-2 après jardiance. Cette complication peut mettre la vie en danger. Il faut la distinguer de l’ acidose lactique due aux biguanides. L’ exposé final, intitulé cette année «Combien de chance faut-il pour que nous existions» présenté par la Pre Kathrin Altwegg (astrophysicienne, Berne), constitue chaque année un moment fort du symposium des médecins de famille de Wil. La scientifique a su présenter de manière impressionnante ce thème des sciences naturelles, de la physique mais aussi de la philosophie, avec de nombreuses images explicatives. La conférencière a évoqué toute l’ histoire de l’ univers (environ 13 milliards d’ années depuis le big bang jusqu’ à l’ éternité. L’ homme n’ est au mieux qu’ un «grain de poussière dans le désert»). Au début, elle a placé la déclaration d’ Albert Einstein: «Dieu ne joue pas aux dés». Et que pour qu’ une vie intelligente apparaisse? Réponse: une planète ni trop grande ni trop petite, de l’ eau liquide, une atmosphère, des conditions stables à long terme, un peu, mais pas trop de rayons cosmiques (pour l’ évolution). Résultat: Tout simplement inimaginable, mais très impressionnant.
L’ original des conférences est disponible sur www.wiler-symposium.ch

Dr. med. Hans-Ulrich Kull

Küsnacht

Stratégies thérapeutiques pour la cystite non compliquée chez la femme

La cystite aiguë non compliquée, également appelée infection uri- naire non compliquée, est généralement définie comme une infec- tion de la vessie chez les femmes non enceintes sans anomalies fonctionnelles ou anatomiques connues ni comorbidités (1). Elle se distingue des pyélonéphrites aiguës (infection des voies uri- naires supérieures) et des infections urinaires compliquées. Ces dernières constituent un groupe hétérogène et représentent des affections qui surviennent chez des patients masculins et féminins avec certaines comorbidités et anomalies qui affectent la fonction urologique, ainsi que des infections liées aux soins de santé et des infections systémiques (2).

On sait que les infections urinaires sont très courantes chez les patientes féminines de tous âges, avec une prévalence annuelle d’ environ 11 %, et qu’ elles sont plus fréquentes que les infections urinaires compliquées (2, 3). Jusqu’ à 80 % des femmes souffrent d’ au moins une infection urinaire au cours de leur vie, et jusqu’ à 45 % ont des infections urinaires récurrentes (4–7). Compte tenu de leur prévalence, les infections urinaires représentent un fardeau considérable. Sans traitement rapide et efficace, les symptômes peuvent être paralysants pendant plusieurs jours et avoir des réper- cussions sur la vie professionnelle et quotidienne (8–10).

Le premier souci des patientes souffrant d’ infections urinaires est un diagnostic précis et précoce, suivi d’ un soulagement rapide des symptômes. Les lignes directrices actuelles recommandent la prescription empirique d’ agents antimicrobiens sélectionnés (1), (11–15) ce qui reste une approche largement efficace pour les cas aigus. Chez la femme jeune qui présente pour la première fois des symptômes d’ une infection urinaire, la culture d’ urine n’ est pas recommandée, si l’ anamnèse permet d’ établir un diagnostic solide et d’ autres causes possibles pour les symptômes peuvent être exclus. Cela est important pour minimiser les surdiagnostics et les traitements inappropriés.

En effet, les infections urinaires figurent parmi les maladies les plus fréquentes à être associées à la prescription d’ antibiotiques (16, 17), et une exposition antérieure à des antibiotiques est associée à un risque accru de résistance antimicrobienne, ce qui peut représenter un défi pour la santé publique (18, 19). En particulier, la résistance aux antibiotiques, développée par certains uro-pathogènes communs, tels que E. coli, contre des thérapies couramment utilisées pour traiter les infections urinaires, telles que les fluoroquinolones, augmente dans de nombreuses régions (20). Les fluoroquinolones suppriment également temporairement les entérobactéries intestinales commensales, qui sont associées au développement d’ une RAM. Les souches résistantes peuvent alors se propager aux contacts domestiques non exposés des patients traités par fluoroquinolones pour une infection urinaire (IU) (21). Il existe donc un besoin de nouveaux traitements oraux efficaces contre les souches résistantes d’ agents uropathogènes, y compris E. coli, qui produisent de l’ extended spectrum-β-lactamase (ESBL) et qui sont de plus en plus fréquentes dans le monde (22–26). La sécurité des traitements antimicrobiens est également une pré- occupation majeure. Ces dernières années, la Food and Drug Admi- nistration (FDA) des États-Unis a publié des mises en garde concer- nant l’ utilisation des fluoroquinolones pour traiter des infectionstelles que les infections urinaires (27, 28). En particulier, des effets secondaires potentiellement graves sur plusieurs systèmes d’ organes, la santé mentale et le contrôle de la glycémie ont conduit à des recommandations selon lesquelles ces médicaments ne devraient pas être prescrits pour les infections urinaires, à moins qu’ il n’ existe pas d’ autres alternatives (1, 11). Par conséquent, il convient d’ envisager des traitements alternatifs non antibiotiques pour les infections urinaires et de tester l’ équivalence de moyens non antibiotiques ou phytothérapeutiques appropriés par rapport à une antibiothérapie dans le cadre d’ études cliniques bien conçues. Les infections uri- naires récurrentes sont un problème majeur pour de nombreuses femmes. Elles s’ accompagnent de plusieurs visites chez différents professionnels de la santé (29) et de prescriptions d’ antibiotiques souvent répétées ce qui augmente le risque d’ effets secondaires potentiels (30, 31). Certaines femmes peuvent donc préférer éviter les traitements antibiotiques répétés et chercher d’ autres options de traitement (32).

Un panel d’ experts composé d’ urologues, d’ obstétriciens/gynéco- logues, de spécialistes des maladies infectieuses, d’ urgentistes, de microbiologistes cliniques et de médecins généralistes, repré- sentant une large répartition géographique (Europe, Amérique du Nord, Amérique latine et Asie), a résumé et discuté les différents sujets qui doivent encore être étudiés plus en profondeur afin de mieux prendre en charge le nombre important de patientes souffrant d’ épisodes aigus d’ infections urinaires.

Conclusions

L’ infection urinaire féminine étant une infection très fréquente impliquant plusieurs spécialités médicales telles que l’ urologie, la gynécologie et la médecine générale, il est dès lors important de développer des stratégies thérapeutiques communes qui soient praticables et acceptables non seulement dans la pratique quotidienne, mais aussi dans des études cliniques. Même si le traitement antibiotique de l’ épisode aigu et la prophylaxie des infections urinaires récidivantes restent un pilier important et sont à considérer comme l’ ultime recours, les traitements et prophylaxies non antibiotiques doivent continuer à être encouragés et faire l’ objet de recherches. Le but doit être de réduire globalement l’ utilisation d’ antibiotiques et ainsi diminuer non seulement les éventuels événements indésirables, mais aussi, et surtout, la sélection d’ uropathogènes résistants aux antibiotiques, qui peuvent dans certains cas provoquer une pyélonéphrite grave, voire un urosepsis, pour lequel une antibiothérapie efficace est absolument nécessaire.

Source
Naber KG et al. Therapeutic strategies for uncomplicated cystitis in women. GMS Infect Dis 2024 Apr 29;12:Doc01. doi: 10.3205/id000086

Pr Walter F. Riesen

riesen@medinfo-verlag.ch

1.Bonkat G, et al. EAU Guidelines on Urological Infections. Ed. presented at the EAU Annual Congress in Milan, Italy. Arnhem, the Netherlands: EAU Guidelines Office; 2024. Available from: https://uroweb.org/guidelines/urological-infections. [Google Scholar]
2.Wagenlehner FME, et al- Epidemiology, definition and treatment of complicated urinary tract infections. Nat Rev Urol. 2020;17(10):586–600. doi: 10.1038/s41585-020-0362-4.
3.Butler CC, et al.. Incidence, severity, help seeking, and management of uncomplicated urinary tract infection: a population-based survey. Br J Gen Pract. 2015;65(639):e702–e707. doi: 10.3399/bjgp15X686965.
4.Gupta K, Trautner BW. Diagnosis and management of recurrent urinary tract infections in non-pregnant women. BMJ. 2013;346:f3140. doi: 10.1136/bmj.f3140.
5.Rich SNet al.. Associations between antibiotic prescriptions and recurrent urinary tract infections in female college students. Epidemiol Infect. 2019 Jan;147:e119. doi: 10.1017/S0950268818003369.
6.Hisano M, et al.. Uncomplicated Urinary Tract Infections in Women in a Sao Paulo Quaternary Care Hospital: Bacterial Spectrum and Susceptibility Patterns. Antibiotics (Basel) 2014 Mar 19;3(1):98–108
7.Nseir W, et al. Obesity and recurrent urinary tract infections in premenopausal women: a retrospective study. Int J Infect Dis. 2015 Dec;41:32–35. doi: 10.1016/j.ijid.2015.10.014.
8.Little P, et al. Presentation, pattern, and natural course of severe symptoms, and role of antibiotics and antibiotic resistance among patients presenting with suspected uncomplicated urinary tract infection in primary care: observational study. BMJ. 2010 Feb 5;340:b5633. doi: 10.1136/bmj.b5633.
9.Butler C ,et al.. Variations in presentation, management, and patient outcomes of urinary tract infection: a prospective four-country primary care observational cohort study. Br J Gen Pract. 2017 Dec;67(665):e830–e841
10.Kornfält Isberg H, et al.. Uncomplicated urinary tract infection in primary health care: presentation and clinical outcome. Infect Dis (Lond) 2021 Feb;53(2):94–101. doi: 10.1080/23744235.2020.1834138.
11.Gupta Ket al. Infectious Diseases Society of America; European Society for Microbiology and Infectious Diseases. International clinical practice guidelines for the treatment of acute uncomplicated cystitis and pyelonephritis in women: A 2010 update by the Infectious Diseases Society of America and the European Society for Microbiology and Infectious Diseases. Clin Infect Dis. 2011 Mar 1;52(5):e103–e120.
12.Kang CI, et al. Clinical Practice Guidelines for the Antibiotic Treatment of Community-Acquired Urinary Tract Infections. Infect Chemother. 2018 Mar;50(1):67–100
13. Yamamoto Set al. JAID/JSC Guidelines for Clinical Management of Infectious Disease 2015 – Urinary tract infection/male genital infection. J Infect Chemother. 2017 Nov;23(11):733–751
14.China Medical Women’ s Association Special Committee on Kidney Disease and Blood Purification. Consensus of Chinese experts on the diagnosis and treatment of female urinary tract infection. Natl Med J Chin. 2017;97:2827–2832.
15.Haddad JM, et al- Latin American consensus on uncomplicated recurrent urinary tract infection-2018. Int Urogynecol J. 2020 Jan;31(1):35–44
16.van Driel AA, et al. Antibiotic resistance of Escherichia coli isolated from uncomplicated UTI in general practice patients over a 10-year period. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2019 Nov;38(11):2151–2158
17.Kornfält Isberg H, et al. . Uncomplicated urinary tract infections in Swedish primary care; etiology, resistance and treatment. BMC Infect Dis. 2019 Feb 13;19(1):155.
18.Ny S, et al. NoDARS UTIStudy Group. Antimicrobial resistance of Escherichia coli isolates from outpatient urinary tract infections in women in six European countries including Russia. J Glob Antimicrob Resist. 2019 Jun;17:25–34.
19.Mulder M, et al.Risk factors for resistance to ciprofloxacin in community-acquired urinary tract infections due to Escherichia coli in an elderly population. J Antimicrob Chemother. 2017 Jan;72(1):281–289.
20.Stapleton AE, et al. Escherichia coli Resistance to Fluoroquinolones in Community-Acquired Uncomplicated Urinary Tract Infection in Women: a Systematic Review. Antimicrob Agents Chemother. 2020 Sep 21;64(10):e00862–e00820
21.Stewardson AJ, et al. SATURN WP1 Study Group; SATURN WP3 Study Group. Effect of outpatient antibiotics for urinary tract infections on antimicrobial resistance among commensal Enterobacteriaceae: a multinational prospective cohort study. Clin Microbiol Infect. 2018 Sep;24(9):972–979.
22.van Driel A. Antibiotic resistance of uropathogenic Escherichia coli and ESBL prevalence in general practice patients over 10 years. Br J Gen Pract. 2020 Jun;70(suppl 1):bjgp20X711533.
23.Kaye KS, et al. Antimicrobial Resistance Trends in Urine Escherichia coli Isolates From Adult and Adolescent Females in the United States From 2011 to 2019: Rising ESBL Strains and Impact on Patient Management. Clin Infect Dis. 2021 Dec 6;73(11):1992–1999
24.Yang Q, et al. Antimicrobial susceptibilities of aerobic and facultative gram-negative bacilli isolated from Chinese patients with urinary tract infections between 2010 and 2014. BMC Infect Dis. 2017 Mar 6;17(1):192.
25.Zavala-Cerna MG, et al. The Clinical Significance of High Antimicrobial Resistance in Community-Acquired Urinary Tract Infections. Can J Infect Dis Med Microbiol. 2020 Jun 4;2020:2967260.
26.Muhammad A, et al. Prevalence and antibiotic susceptibility pattern of uropathogens in outpatients at a tertiary care hospital. New Microbes New Infect. 2020 Jun 13;36:100716.
27.US Food and Drug Administration (FDA) FDA updates warnings fluoroquinolone antibiotics. Silver Spring, MD: FDA; Jul 26, 2016. [cited 2023 Nov 3]. Available from: https://www.fda.gov/news-events/press-announcements/fda-updates-warnings-fluoroquinolone-antibiotics.
28.US Food and Drug Administration (FDA) FDA updates warnings for fluoroquinolone antibiotics on risks of mental health and low blood sugar adverse reactions. Silver Spring, MD: FDA; Jul 10, 2018. [cited 2023 Nov 3]. Available from: https://www.fda.gov/news-events/press-announcements/fda-updates-warnings-fluoroquinolone-antibiotics-risks-mental-health-and-low-blood-sugar-adverse.
29.Wagenlehner F, et al. Social and economic burden of recurrent urinary tract infections and quality of life: a patient web-based study (GESPRIT) Expert Rev Pharmacoecon Outcomes Res. 2018 Feb;18(1):107–117
30.Price JR, et al. Nitrofurantoin vs other prophylactic agents in reducing recurrent urinary tract infections in adult women: a systematic review and meta-analysis. Am J Obstet Gynecol. 2016 Nov;215(5):548–560.
31.Albert X, et al.. Antibiotics for preventing recurrent urinary tract infection in non-pregnant women. Cochrane Database Syst Rev. 2004;2004(3):CD001209.
32.Bjerrum L, Lindbæk M. Which treatment strategy for women with symptoms of urinary tract infection? BMJ. 2015 Dec 29;351:h6888.
and Susceptibility Patterns. Antibiotics (Basel) 2014 Mar 19;3(1):98–108

Blessures sportives chez les joueurs de basket-ball: un aperçu systématique

Le basket-ball est un sport très complexe et exigeant qui implique différents types de sauts, d’ accélérations et de changements de direction soudains (1). Le corps du basketteur est soumis à des contraintes physiques considérables qui, si elles ne sont pas suffisamment préparées, peuvent entraîner des blessures (2).

Chez les joueurs de la NBA, les activités en dehors du jeu ont tendance à être plus exigeantes que le jeu lui-même (3). De plus, Weiss et ses collaborateurs (4) ont souligné qu’ un effort modéré est optimal pour réduire les blessures dans le basket-ball professionnel masculin. La plupart des blessures sportives sont de nature orthopédique et indissociables de toute activité sportive, tant dans le sport professionnel que dans le sport de loisir. Pendant le match, les joueurs sautent, tournent et courent en avant et en arrière et changent plusieurs fois de direction pendant le match (5). Le nombre de blessures chez les joueurs de basket-ball est en constante augmentation (6). La prévention est donc d’ une grande importance.

L’ objectif d’ une revue systématique (7) était de rassembler les données pertinentes des études actuelles disponibles sur les blessures sportives chez les joueurs de basket-ball et d’ expliquer les différences dans les blessures sportives en fonction du sexe, du lieu, du sport et de la position sur le terrain.

Méthodes

Les travaux ont fait l’ objet de recherches numériques dans les bases de données PubMed, MEDLINE, ERIC, Google Scholar et ScienceDirect pour la période allant de 1990 à 2024;

Résultats

Les blessures les plus graves chez les deux sexes sont les blessures au genou et à la cheville, les types de blessures les plus fréquents sont les entorses de la cheville et les élongations ligamentaires. Les blessures les plus fréquentes surviennent lors de la course et après des contacts avec le ballon. Les arrières présentent le taux de blessures le plus élevé, suivis des intérieurs et des ailiers, tandis que les pivots présentent le taux le plus élevé de blessures aux adducteurs.

Conclusions

L’ apport le plus important de cette étude est la preuve que l’ articulation de la cheville et le genou sont les parties du corps les plus fréquemment blessées chez les deux sexes. Les types de blessures les plus fréquents sont les entorses de la cheville et les élongations ligamentaires. Les blessures au genou, y compris les lésions du ligament croisé, sont plus fréquentes chez les joueuses de basket-ball que chez leurs homologues masculins. Le taux de blessures le plus élevé est celui des arrières, suivis des intérieurs et enfin des ailiers, tandis que les arrières présentent le taux le plus élevé de blessures aux adducteurs, suivis des ailiers et des intérieurs. Les joueurs de basket-ball se blessent moins souvent que les joueurs de handball et de football, les entorses de la cheville et les blessures au genou étant les plus fréquentes.
Différents facteurs contribuent aux blessures, notamment la biomécanique du saut et de l’ atterrissage, les changements de direction soudains et les exigences physiques imposées au corps pendant le jeu. Les programmes de prévention, tels que les exercices prophylactiques et l’ entraînement technique, semblent réduire efficacement le risque de blessures, en particulier les entorses de la cheville.

Source
Aksovic N et al. Sports Injuries in Basketball Players: A Systematic Review. Life (Basel) 2024 Jul 19;14(7):898. doi: 10.3390/life14070898

Pr Walter F. Riesen

riesen@medinfo-verlag.ch

1. Ziv G., Lidor R. Physical attributes, physiological characteristics, on-court performances and nutritional strategies of female and male basketball players. Sports Med. 2009;39:547–568. doi: 10.2165/00007256-200939070-00003.]
2. Piedra A., Peña J., Caparrós T. Monitoring training loads in basketball: A narrative review and practical guide for coaches and practitioners. Strength Cond. J. 2021;43:12–35. doi: 10.1519/SSC.0000000000000620. [
3. Russell J.L. et al. Quantifying training and game demands of a National Basketball Association season. Front. Psychol. 2021;12:793216. doi: 10.3389/fpsyg.2021.793216.
4. Weiss K.J. et al. The relationship between training load and injury in men’ s professional basketball. Int. J. Sports Physiol. Perform. 2017;12:1238–1242. doi: 10.1123/ijspp.2016-0726.
5. Jackson M.D. Essentials of Sport Medicine. Mosby-Year Book; St. Louis, MI, USA: 1996. pp. 558–570.
6. Dick R. et al. Descriptive epidemiology of collegiate men’ s basketball injuries: National Collegiate Athletic Association Injury Surveillance System, 1988–1989 through 2003–2004. J. Athl. Train. 2007;42:194.
7. Aksovic N et al. Sports Injuries in Basketball Players: A Systematic Review. Life (Basel) 2024 Jul 19;14(7):898.

Prévalence et facteurs influençant la récupération de l’ anémie après une hospitalisation en soins intensifs.

L’ anémie est associée à des issues défavorables et à des séjours hospitaliers prolongés chez les patients en état critique. Au regard de l’ introduction récente de protocoles de transfusion restrictifs dans les unités de soins intensifs, l’ ané- mie reste très fréquente même après la sortie de ces unités.

L’ objectif d’ une étude récemment publiée était d’ examiner la prévalence de l’ anémie après la sortie de l’ unité de soins intensifs, ainsi que les facteurs influençant la nor-malisation de l’ anémie.

Méthodes

Dans cette étude de cohorte rétrospective portant sur 3969 patients adultes en soins intensifs, la sévérité de l’ anémie a été déterminée selon les critères du National Cancer Institute à six moments: Au moment de l’ admission aux soins intensifs, de la sortie des soins intensifs, de la sortie d’ hôpital et à 3, 6 et 12 mois après la sortie d’ hôpital. En plus, des caractéristiques de base telles que l’ âge, le sexe, les maladies concomitantes et une supplémentation récente de fer ou une administration d’ érythropoïétine, ont été évaluées.

Résultats

Le taux de mortalité hospitalière était de 28.6 %. La durée médiane d’ hospitalisa- tion et d’ admission aux soins intensifs était respectivement de 20 et 5 jours, des maladies concomitantes fréquentes étant l’ hypertension et le diabète sucré (DM). Chez 3967 patients, soit 99.95 % du total, le taux d’ hémoglobine a été confirmé à la sortie de l’ unité de soins intensifs. La prévalence de l’ anémie persistait après la sortie de l’ unité de soins intensifs; moins de 30 % des patients récupéraient, tandis que chez 13.6% l’ anémie s’ aggravait. Les facteurs qui contribuaient à la sévérité de l’ anémie étaient le sexe féminin, le diabète sucré (DM), l’ insuffisance rénale chronique, des tumeurs solides malignes et l’ ad- ministration de suppléments de fer.

Conclusions

Cette étude souligne la nécessité d’ inter- ventions ciblées pour traiter l’ anémie après la sortie des soins intensifs et signale des facteurs potentiels influençant la récupération de l’ anémie.

Source
Yoon KW et al. Prevalence and factors influencing anemia recovery after intensive care. Transfus Apher Sci 2024 Jun;63(3):103922. doi: 10.1016/j.transci.2024.103922. Epub 2024 Apr 16

Pr Walter F. Riesen

riesen@medinfo-verlag.ch

Die Geschichte vom Gesundheitswald mit zu ­vielen Bäumen

Zum Jahreswechsel kehrt in der Regel etwas Ruhe im klinischen Alltag ein und wie manch anderer stellte ich mir mal wieder die simple Frage: Erstickt unser Gesundheitswesen an seiner eigenen Bürokratie und Schizophrenie? Als Hämato-Onkologe mit über 30 Jahren Berufserfahrung erlebe ich täglich den Fortschritt in zweierlei Hinsicht: Erfreuliche Verbesserungen der medizinischen Versorgung und leider eine zum Teil abstruse und irrationale Zunahme der Administration.

Nehmen wir ein Beispiel aus der täglichen Realität: Man verabreicht eine intensive Chemotherapie mit kurativer Intention und erhält prompt innerhalb weniger Tage kein Lob, sondern Rückfragen der Krankenkassen zum Einsatz von Antiemetika und Wachstumsfaktoren. In Zeiten künstlicher Intelligenz und digitaler Revolution eine absurde Situation – als könnten Computerprogramme nicht eigenständig erkennen, dass der ICD10 Code kombiniert mit einer intensiven Chemotherapie diese Begleitmedikation zwingend erfordern. Dies ist nur ein Beispiel täglicher sinnloser Bürokratie, die Zeit frisst und sicherlich keinen Mehrwert in der Behandlungskette – eigentlich unsere Kernaufgabe – schafft.

Der medizinische Fortschritt der letzten Jahrzehnte ist häufig beeindruckend und ein Segen für unsere Patientinnen und Patienten. So wandelten sich die Therapieoptionen beim Multiplen Myelom von einer simplen Chemotherapie im letzten Jahrhundert zu hochkomplexen, personalisierten Behandlungskonzepten. Wo früher Betroffene im Rollstuhl zu uns kamen, leben sie heute deutlich länger, mit häufig guter Lebensqualität. Der Preis dafür: Eine immense Kostensteigerung von wenigen hundert auf mehrere hunderttausend Franken pro Jahr.

Doch wer trägt die Verantwortung für diese Kostenexplosion? Sicher nicht die behandelnden Ärztinnen und Ärzte. Es ist ein gesellschaftspolitischer Entscheid, welche Therapien zu welchem Preis wir uns leisten wollen. Besonders irritierend sind dabei willkürliche Kostensteigerungen, wie kürzlich bei der CAR-T-Zelltherapie des aggressiven Lymphoms geschehen: Politisch verordnet und ohne Rücksprache mit Fachexperten wurden mit Stichtag 1.1.2025 die Kostenunterschiede zwischen CAR-T-Zentren von ca. 6–8000 auf zum Teil > 60 000 CHF erhöht und nun deutliche Mehrkosten von > 1 Mio CHF pro Jahr dem Gesundheitssystem ohne medizinischen Mehrgewinn aufgebürdet.

Mein Fazit am Jahresende: Unser «Gesundheitswald» droht am Wildwuchs verschiedenster Individualinteressen zu ersticken und so lautet mein Neujahrsappell: Wir brauchen eine Durchforstung und eine Konzentrierung unserer Aktivitäten auf wesentliche und relevante Kernbereiche. Dies jedoch in einem offenen und ehrlichen Dialog aller Beteiligten mit der zentralen Frage: Welche Gesundheitsversorgung wollen und können wir uns als Gesellschaft leisten?

Der Weg dorthin mag utopisch erscheinen. Doch ohne diese grundsätzliche Debatte werden wir im Dickicht der Partikularinteressen verloren gehen – zum Schaden unserer Patientinnen und Patienten. Somit wünsche ich Ihnen einen guten Frühlingsanfang, genug Zeit für Ihre Patientinnen und Patienten und vielleicht erleben wir 2025 noch positive Überraschungen – die Hoffnung stirbt zuletzt.

Prof. Dr. med. Christoph Renner

Prof. Dr. med. Christoph Renner

Onkozentrum Hirslanden Zürich und Onkozentrum Zürich
Witellikerstrasse 40
8032 Zürich

Christoph.renner@hirslanden.ch